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Quand l’accompagnement ne rime à rien

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Ci-dessous, le petit récit d’un accompagnement qui ne rime (et ne sert) à rien. Une situation très ordinaire pour nombre d’en nous. Quand les emplois manquent, les rustines sont sans effet !

Je suis allée à un entretien APEC (Agence Pour l'Emploi des Cadres) suite à ma demande qui remonte à plus d'un mois et demi. Pourtant, je m'étais bien dit que ça ne servait à rien car j'avais déjà été échaudée par Randstad, il y a deux ans.

Quand je me suis inscrite chez Pôle Emploi, la conseillère m'avait orienté vers Ranstad pour un suivi car, selon elle, l'APEC n'était pas efficace… Tu m'étonnes ! Sauf que Ranstad, c'est pas mieux.

Au bout de trois entretiens, j'ai dit à la consultante qu'il valait mieux arrêter car apprendre à faire un CV à 50 balais avec un Bac+3 et plus de 20 ans d'expériences dans les recrutements, lettres de motivations et CV en tout genre, il fallait pas se foutre de moi.

J'ai même envoyé un courrier au directeur de Pôle emploi pour lui dire que j'arrêtais la mascarade… Le pire dans l'histoire est qu'il était d'accord avec moi, tout comme ma conseillère PE. Une honte quand on connaît le montant de ces prestations inutiles.

Avant-hier, on prend les mêmes et on recommence !

J'arrive à l'APEC où je suis reçue par une consultante très sympa au demeurant. Elle me fait asseoir, me demande la raison pour laquelle je viens (bah, j'ai vu de la lumière…).

Je lui dis que dans trois mois je n'ai plus d'indemnités chômage et que je commence à paniquer car je ne trouve pas de boulot malgré des dizaines de candidatures. Au vu de mon CV qui fait deux pages, elle a une idée «lumineuse» : « Et si vous validiez votre expérience. J'ai reçu une nouvelle procédure qui se nomme VES (sorte de validation des acquis). Attendez, je cherche le document correspondant ».

Et la voilà en train de fouiller son bureau : « Vous comprenez, je me suis fait une entorse, j'ai été arrêtée quinze jours donc je ne sais plus où j'ai rangé mes papiers ».

Au bout de dix minutes de vaines recherches, je l'arrête et lui dis que de toute façon ça ne m'intéresse pas. Valider des acquis dans quel but ? Avoir un diplôme Bac+3 ou +4 validé ? Pour me retrouver à Pôle emploi ?

Dans trois mois, je suis à l’ASS, donc à l'instant T, ce qui m'intéresse, c'est un boulot. « Ah, alors montrez-moi votre CV ». Et c'est reparti !

Là, vous devriez mettre le titre plus gros. Là indiquer seulement deux loisirs. Là changer de photo… Bref, j'écoute tranquillement et je m'étonne de rester aussi calme.

Le clou, c'est lorsqu'elle me demande si j'ai consulté les offres sur le site de l'APEC. Bah oui, comme tous les jours : « Attendez, on va regarder ».

Elle commence à taper l'emploi recherché : «déléguée hospitalier». Je lui dis que si elle tape ce titre, c'est trop restrictif et que moi d'habitude, je tape «commercial médical» ou «commercial santé».

Elle ne m'écoute pas et continue : Une seule annonce apparaît… à laquelle j'ai déjà répondu.

Je me dis qu'heureusement que je ne compte pas sur eux pour trouver du boulot car je pense que je serai encore chômeuse à 70 ans. Pour finir, elle me propose de la revoir dans un mois… Bah, voyons !

Lorsque je raconte à des amis salariés l'accompagnement des chômeurs, ils hallucinent. Surtout je leur fais peur car tous espèrent ne jamais connaître ça.

J'ai lu sur ce site (Actuchomage) le même genre de témoignages où il était écrit que les chômeurs diplômés, avec beaucoup d'expérience ou seniors, étaient laissés complètement à l'abandon.

En gros, nous sommes en mesure de nous débrouiller et de trouver du boulot par nous-mêmes. De toute façon, dans le pire des cas, ils savent qu'au bout de deux ans, on acceptera n'importe quoi : J'ai vu dans une émission un Bac+ 4 en informatique reconverti en cariste. (…)

Ce qui me révolte le plus, ce sont tous ces organismes qui ne servent à rien, ces consultants complètement démotivés. Ceux qui gardent un certain professionnalisme n'ont rien à proposer d'autre que des cache-misère, genre bilan de compétences, VAE, ateliers de recherche d'emploi, suivi personnalisé... J’en passe.

Après deux ans de chômage, j'ai appris une seule chose : Démerde-toi toute seule, le ciel t'aidera !

Un message déposé par Phryne sur les forums d’Actuchomage auquel nous avons répondu :

« Le problème est moins la médiocrité de l'accompagnement (bien réelle et affligeante ) que la pénurie d'emplois.

Un pote qui bosse dans le recrutement m'affirmait dernièrement que pour une annonce passée, il reçoit 50 CV correspondant pile-poil au job, 100 CV approchant, 150 CV qui peuvent faire l'affaire.

Et quand il rencontre des candidats, sur les 10 à 20 qu'il a présélectionnés (à partir des 50 meilleurs CV), 80% peuvent occuper le poste sans problème.

Autant dire que faire et refaire son CV, chiader une lettre de motivation, assurer comme une bête au premier entretien, mettre toutes les chances de son côté pour décrocher un boulot… ne garantit en rien une embauche.

Même si vous êtes le candidat IDÉAL, la probabilité de remporter la mise est faible tant les postulants qualifiés sont nombreux. Et quand vous avez plus de 50 balais… je ne vous dis même pas !

Donc, en attendant, les "structures d'accompagnement" occupent les gens tout en sachant pertinemment que le problème reste la pénurie d'emplois
».
Mis à jour ( Samedi, 26 Avril 2014 15:25 )  

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