Agony et Succubus peuvent être traités différemment, mais ils ont prouvé que les développeurs de Madmind Studio sont talentueux. Et aussi anxieuse, folle et peut-être dangereuse - une sorte de Marilyn Manson collective de l'industrie du jeux gratuits. C'est pourquoi j'attendais leur nouvelle horreur. Mais je ne m'attendais pas à une telle qualité...
Je dirai tout de suite que dans Paranoid , les Polonais de Madmind Studio ont encore une fois réussi à faire ce qu'ils font de mieux : créer l'atmosphère la plus inconfortable, désagréable, voire douloureuse, mais en même temps étrangement fascinante qui surgit, par exemple, en regardant le vidéo pour Sweet Dreams ou Manson .
Et la prémisse de Paranoid elle-même est parfaite pour cela. Nous jouons le rôle de Patrick Kalman, paranoïaque de 31 ans, qui vit dans son enfer personnel. Après la mort mystérieuse et cruelle de ses parents, sa seule personne proche était sa sœur Rachel, mais elle aussi a soudainement disparu pour des raisons inconnues.
Depuis, il parle principalement avec des voix dans sa tête et ne quitte apparemment la maison que pour manger et boire. cigarettes et médicaments. J'ai également parlé avec le détective privé Ortega et lui ai demandé de retrouver Rachel, mais rien n'a vraiment fonctionné. Et soudain, 10 ans après la disparition, la sœur appelle Patrick et lui annonce son retour. Il n'y croit pas, mais décide quand même de se ressaisir et de se rendre à la pharmacie chercher les médicaments pour que Rachel ne le trouve pas dans un état aussi désorganisé.
Ce n'est pas facile à faire. L'état d'illusion schizophrénique paranoïaque dans le jeu est véhiculé de manière convaincante. Tout au long du parcours, nous sommes accompagnés d'hallucinations visuelles, sonores et parfois même sémantiques. Les sons sont particulièrement impressionnants - ces voix persistantes qui murmurent constamment quelque chose comme "Nous vous contrôlons, ça ne sert à rien de résister, vous devez courir, n'écoutez personne d'autre que nous". Et Patrick se dispute aussi avec eux de temps en temps.
Le protagoniste voit également un homme étrange avec le visage d'un insecte effrayant - il promet d'aider, de dire la vérité et demande en retour de couper le cœur de quelqu'un. Et les ombres prennent soudainement vie et commencent à attaquer ou simplement à se dissoudre dans les airs. Les gens se transforment en monstres sous nos yeux, et vice versa. Et soudain, des tentacules sautent hors de la machine à laver et entraînent Patrick à l'intérieur. En entrant dans une pharmacie, il peut se retrouver dans une dimension étrange, ressortir dans un tout autre bâtiment, tomber dans les égouts et ressortir dans... sa propre salle de bain.
Ajoutez à cela d’étranges programmes télé (très bien filmés d’ailleurs), dont on peut même regarder l’intégralité du match dans l’appartement de Patrick ; Remarques; ses propres réflexions sur les théories du complot et sur la façon dont les gens sont espionnés par... des cafards. Et vous obtiendrez une atmosphère si convaincante que vous, comme dans Agony et Succubus , croyez en ce monde et sentez que vous êtes en enfer - mais cette fois, c'est dans la tête du héros. Exemple concret : alors que je jouais la nuit avec des écouteurs, je n'arrêtais pas de me retourner alors que les voix dans la tête de Patrick murmuraient : "Tourne-toi . " Et il s'est retourné non seulement dans le jeu, mais aussi dans sa propre chambre...
Peut-être que tout cela est lié à la pandémie d'un virus étrange et à l'isolement, qui est directement évoqué dans le jeu ? Ce n’est pas pour rien que les gens en protection chimique se promènent dans les rues ici et pulvérisent quelque chose, et qu’il y a des masques qui traînent. Le cerveau de Patrick a-t-il été rongé par le Covid ou est-il simplement coincé à l'intérieur ? Pas de réponse. Et c’est l’un des principaux problèmes de l’intrigue et de tout le jeu : elle est courte (environ une heure et demie à deux heures) et est interrompue au milieu d’une phrase, nous laissant perplexes.
Au début, il semble qu'il s'agisse d'un thriller psychologique qui mélange activement le mysticisme et le socialisme - les talentueux développeurs polonais de Harvester Games , les auteurs de Downfall et The Cat Lady, sont excellents dans ce domaine . De plus, dans Paranoid , il y a des allusions à des problèmes familiaux, à des complexes d'enfants et à une relation difficile avec le père... Mais en fin de compte, tout est contrebalancé par des banalités sur les prochaines expériences avec les gènes et le « sang sacré ». . D'accord, quand même, mais donnez au moins une explication claire de ce qui se passe, quel genre d'expériences, pour qui, pour quoi...
Bien sûr, vous pouvez le deviner vous-même. Vous pouvez également trouver des notes (du même Ortega, par exemple) qui apportent au moins un peu de lumière sur ce qui se passe. Et même ouvrir la seconde fin dans l’espoir de trouver des réponses. Certes, cela n’apporte pas beaucoup de clarté. De plus, lorsque j'ai essayé pour la première fois de terminer le jeu pour cette toute deuxième fin, je me suis retrouvé figé - le personnage s'est retrouvé entre les textures d'une ville où les maisons étaient suspendues dans les airs, et il tombait sans cesse quelque part. Ou s'agit-il d'un autre problème visuel de Patrick ? Ou dans le mien ? En général, une paranoïa totale - et une situation très symbolique pour tout le jeu.
On peut en dire autant du gameplay. Il y a une atmosphère et un potentiel, mais il n'y a pas de sentiment d'achèvement et le sentiment que tout a été évoqué. En principe, Paranoid ressemble le plus à Condemned: Criminal Origins , le jeu d'horreur culte de Monolith - nous nous battons beaucoup et souvent au corps à corps, en utilisant tout ce qui est mauvais, y compris des planches, des marteaux, des chauves-souris, etc. L'arme tombe en panne. Il y a des blocages, des esquives et des coups de grâce brutaux, rappelant parfois Manhunt .
Souvent, vous devez agir secrètement afin de vous faufiler devant des ennemis puissants (comme des gars en protection chimique) ou d'assommer rapidement l'ennemi par derrière. Mais la furtivité est simple et mal mise en œuvre - souvent les ennemis ne remarquent pas comment le joueur assomme littéralement quelqu'un sous leur nez. Et une autre fois, ils peuvent réagir assez rapidement.
Il existe des énigmes, mais elles sont aussi simples et familières : faites tourner les mannequins pour qu'ils regardent et pointent dans une direction ; placez-vous de manière à ce que les lignes visuelles jaunes forment une seule image et montrent un passage secret ; trouvez le code du coffre-fort. Parfois, les indices ne sont pas seulement sous votre nez, mais écrits en grand nombre sur le mur - apparemment, les auteurs considéraient Patrick (et avec lui le joueur) non seulement paranoïaque, mais aussi comme un imbécile...
Tout cela est livré à petites doses et s'accompagne périodiquement de problèmes techniques. On ne sait pas pourquoi l’indicateur de santé mentale a été introduit et ne fonctionne pas vraiment. Et le thème des seins, signature des jeux gratuits Madmind , n'a pas été exploré : ils sont là, mais ils n'apportent pas de plaisir esthétique.
En général, Paranoid n'est pas une question de gameplay - j'y suis habitué dans les jeux gratuits de Madmind . Ainsi que le fait qu'ils sont mal optimisés et accompagnés de bugs de gravité variable. C'est encore une fois un jeu sur l'histoire et l'atmosphère. Mais cette fois, tout ne va pas bien. L'histoire est si courte et indistincte que non seulement des hallucinations sonores et visuelles surgissent, mais aussi des hallucinations sémantiques : s'agit-il même de la version complète ou d'une démo ? On a l'impression que les auteurs ont simplement sorti un jeu inachevé, dont le potentiel est en réalité plusieurs fois plus grand.
Avantages : atmosphère de paranoïa véhiculée de manière convaincante ; bon travail avec le son et la musique.
Inconvénients : le jeux gratuits est trop court et l'histoire est interrompue au milieu d'une phrase ; mauvaise optimisation et bugs ; un gameplay inachevé et des énigmes simples.