Manifeste pour le Jour dâAprès.
La crise sanitaire que nous subissons révèle tous les dysfonctionnements que les plus perspicaces dâentre nous dénoncent depuis des années.
Il y a quelques mois encore, nous étions des centaines de milliers à nous mobiliser et à défiler contre la réforme des retraites, contre la casse de lâhôpital, contre les violences policières, contre lâoligarchie mondialiste et ses nervis, les médias dominants, contre la toute-puissance de la finance, contre la privatisation dâAéroports de Parisâ¦
Et aussi pour plus dâégalité, pour le RIC (référendum dâinitiative citoyenne), pour la défense des services publics, pour plus de justice sociale et plus de démocratieâ¦
Nous avions raison car nous sommes la voix du bon sens, la voix du Peuple. Mais nous nâavons pas été entendus.
Nous avons été matraqués, malmenés, éborgnés, amputés, gazés, censurés, poursuivis et condamnés. Seize mois de mobilisations, de manifestations, de grèves dâampleur inconnue jusque-là (à la SNCF, à la RATP) nâont abouti à rien dâautre que notre défaite collective. Le pouvoir en est sorti grandi, du moins le pensait-il. Ce nâest quâun colosse aux pieds dâargile.
Il a augmenté la solde de ses gendarmes et policiers, mais pas le salaire du personnel hospitalier.
Il a équipé ses forces de lâordre des derniers matériels pour nous réprimer plus encore, aux dépens dâautres corps qui souffrent de pénuries dâéquipements.
Il nous a enfumés avec son Grand Débat qui nâa abouti à rien de concret alors que des centaines de milliers de Citoyennes et Citoyens y ont contribué de leurs propositions.
Il a profité de lâémergence dâune pandémie pour passer en force une réforme des retraites rejetée par une majorité de Françaises et Français.
Tout cela, nous ne lâoublierons pas ! Et moins encore ce qui suitâ¦
On n'oubliera pas les mensonges dâAgnès Buzyn (alors ministre de la Santé), de Jérôme Salomon (Directeur général de la Santé), dâOlivier Véran (ministre de la Santé), de Sibeth Ndiaye (porte-parole du gouvernement), dâÃdouard Philippe (Premier ministre) et du Président de la République.
On n'oubliera pas notre impréparation à une crise sanitaire que lâon a vu émerger en Chine, se répandre en Asie, avant de sâattaquer à lâItalie. On nous a promis que la France était prête à endiguer lâépidémie, que nous disposions de stocks de matériels de première nécessité (masques, blouses, visières, gelsâ¦). Câétait FAUX !
On n'oubliera pas que nos soignants ont affronté le virus sans matériels de protection. Nombreuses et nombreux ont été contaminés. Plusieurs en sont morts.
On n'oubliera pas que Sibeth Ndiaye, Jérôme Salomon, Agnès Buzyn, Olivier Véran, Ãdouard Philippe, les députés de la majorité présidentielle, et les éditorialistes aux ordres du pouvoir, nous ont assuré que les masques ne servaient à rien, que les tests étaient inutiles, parce que nous nâen avions tout simplement pas.
On nâoubliera pas que les mesures élémentaires de protection nâont probablement pas été respectées lors du rapatriement en France de nos ressortissants confinés en Chine, opéré par des militaires. Cette coupable légèreté est probablement à lâorigine du premier cluster (foyer épidémique) dâÃle-de-France, dans lâOise.
On n'oubliera pas que des centaines de milliers de personnes âgées ont été confinées dans leurs maisons de retraite (1), assistées par du personnel qui nâa jamais été testé et ne disposait dâaucune protection. Câest CRIMINEL !
On nâoubliera pas que les autorités de Santé, en la personne de Jérôme Salomon, fournissent depuis lâémergence de la pandémie des chiffres approximatifs. Pendant deux semaines, seul a été communiqué le nombre de décès dans les hôpitaux. Puis, enfin, les décès survenus dans les Ehpad. Aujourdâhui, les victimes ayant succombé au virus à leur domicile ne sont pas comptabilisées (car elles ne sont pas testées, contrairement à ce qui est fait en Italie). Nous nâoublierons pas que nous détenons peut-être le record dâEurope du nombre de décès dus au Covid-19.Â
On nâoubliera pas que la France a été le dernier pays dâEurope à contrôler les arrivées en provenance des zones à risque (notamment de Chine), contraignant lâAllemagne à renforcer ses contrôles aux frontières d'un Hexagone jugé peu fiable.
On nâoubliera pas que câest la France dâen-bas, celle des caissières, des chauffeurs routiers, des éboueurs, des pompiers, des aides-soignantes, des infirmières, des agriculteurs⦠qui tient à bout de bras la survie économique et alimentaire du pays.
On n'oubliera pas que les nantis, les riches, les Bobos, souvent électeurs de Macron, ont fui les grandes métropoles pour se confiner dans leurs résidences secondaires à la campagne, à la mer et à la montagne.
On n'oubliera pas que la stricte observance du confinement est imposée aux classes moyennes et populaires, pas aux privilégiés qui ont fui comme des lâches.
On n'oubliera pas quâune caissière, quâun routier, quâun éboueur, tous peu ou mal payés, ont plus dâutilité sociale que la plupart des cadres et professions libérales surpayés. Ces mêmes qui ont fui !
On n'oubliera pas que l'Union Européenne, si prompte à nous contraindre par ses directives, a été totalement pulvérisée par lâémergence dâune crise prévisible qui sâest déclarée fin 2019 à lâautre bout du monde. LâUnion Européenne se révèle telle quâelle est : Faible avec les puissants et impuissante pour sauver les faibles face aux enjeux majeurs et aux crises dâampleur.
On n'oubliera pas que lâEurope est, comme par hasard, la zone qui paie le plus lourd tribut à la pandémie : 20.000 morts en Italie, 17.000 en Espagne, 14.000 en France, 12.000 au Royaume-Uni⦠(au 13 avril 2020), démontrant si nécessaire notre impuissance collective à nous protéger quand dâautres (la Corée du Sud, le Japon, Taïwan, le Vietnamâ¦) ont su endiguer la pandémie.
On n'oubliera pas le maintien du premier tour des élections municipales qui nâavait aucun sens politique au vu du contexte sanitaire qui risquait dâaccélérer lâinfection généralisée de la population.
On n'oubliera pas que nos dirigeants nâont pas su prendre la seule mesure indispensable : Mobiliser les Françaises et les Français à la confection de masques, premier rempart à la propagation dâun virus mortel. Lâépidémie nâaurait sans doute pas été déjouée mais elle aurait été probablement ralentie dans sa dispersion.
On nâoubliera pas que pour reconstruire le Monde dâAprès, il faut impérativement se débarrasser des hommes (et femmes) qui dirigent le monde actuel.
On nâoubliera pas cela, en mémoire de toutes celles et tous ceux qui sont tombés, parfois abandonnés à leur sort dans leurs chambres, seuls, sans soins et sans famille.
On nâoubliera pas cela, en mémoire de tous les sacrifices consentis par nos soignants, nos pompiers, nos ambulanciers, et tous ceux qui, héros ou anonymes, sont sur le front.
On nâoubliera pas ! Nous n'oublierons jamais !
© Manifeste pour le Jour d'Après - Contribution d'APNÃE/Actuchomage Â
(1) 800.000 lits dans les Ehpad et les établissements privés.
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