Dans un mail adressé le 30 mars, Nicolas Sarkozy (par l’intermédiaire de Franck Louvrier de son QG de campagne) décline notre invitation à répondre aux questions de Rénovation-démocratique et d’Actuchomage. Après Ségolène Royal - que nous sollicitons depuis juillet 2006 ! -, le candidat UMP refuse d'engager le dialogue avec une association représentative des sept à dix millions de chômeurs et de travailleurs précaires de France… Un mauvais présage !

On les voit et on les entend partout, y compris dans la presse culturelle (Les Inrockuptibles) ou dans la presse gay (Têtu), mais les deux principaux candidats refusent de répondre aux questions d’une association représentative des chômeurs et des travailleurs précaires de France, notre association à nous qui édite Actuchomage et Rénovation-démocratique.

Nos «petits sujets» ne les intéressent pas !

Nous espérions que cette campagne électorale soit l’occasion pour nous d’interpeller les principaux candidats sur les «petits sujets» qui nous mobilisent depuis des années, comme l’emploi des seniors, les discriminations à l’embauche, l’accroissement de la précarité, la réalité du chômage en France, la réforme des institutions… Mais si nous avons pu approcher François Bayrou et Jean-Marie Le Pen (qui ont tous deux répondu à nos questions), nous nous heurtons à une fin de non-recevoir de la part des candidats de l’UMP et du PS, ceux-là même qui ont – à en croire les sondages – le plus de chances de l’emporter en mai prochain.

C’est confirmé : les 7 à 10 millions de précaires comptent pour du beurre !

Madame Royal et monsieur Sarkozy craignent-ils de répondre à nos questions parfois impertinentes ? Ou, plus probablement, nous estiment-ils pas assez représentatifs des millions de précaires de ce pays ? (Si nous ne le sommes pas, on se demande bien qui l’est !). Qu’importe, le résultat est le même pour nous et pour les dizaines de milliers de personnes que nous «représentons» directement ou indirectement, ici, sur ces sites qui génèrent entre 6.000 et 10.000 visites par jour.

Chômeuses, chômeurs, travailleuses et travailleurs précaires… nous vous laissons la liberté d’interpréter ce refus qui, quelque part, est révélateur du peu de cas que certains politiques font du nôtre. Un mauvais message pour un mauvais présage !