AUTODIDACTES : LA FIN DES EXCEPTIONS
La tension sur le marché de l'emploi et le niveau de technicité requis pour de nombreuses fonctions empêchent désormais de prétendre à un niveau de rémunération normal, voire d'accéder à la profession de ses rêves, si l'on est autodidacte.

Magnifique ! L'autodidacte n'a plus d'avenir. La normalisation généralisée avance à grands pas. Formatés par les mêmes écoles, ânonnant les mêmes poncifs et reproduisant les mêmes modèles sans relâche, leurs diplômes en bandoulière, voici les cadres dont les grandes entreprises rêvent.

Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de faire des études, ou qui avaient envie de faire autre chose (ou autrement) dans leur jeunesse, tant pis. Sachant que la formation continue bénéficie majoritairement aux cadres déjà sur-diplômés, il est inutile de compter sur un rattrapage.

A noter que le cadre autodidacte a en général plus de 40 ans. Donc vieux. On ne le dit pas, mais on le pense très fort.

Autodidactes, réjouissons-nous. Nous allons pouvoir exprimer notre talent et exploiter notre capacité d'adaptation sur des chemins inexplorés. Parce que nous cherchons à résoudre un paradoxe puissant : trouver un job auprès de gens qui ne veulent pas de nous.
Pour les autodidactes jeunes, soyez sans inquiétude, le marché se contentera de vous sous-payer...

(Source : L'Entreprise n°248 de septembre 2006)