Interrogé par Les Echos sur l'application concrète des dispositifs du Projet Personnalisé d'Accès à l'Emploi et de l'Offre Raisonnable d'Emploi, entrés en vigueur en novembre dernier, Christian Charpy fait un aveu intéressant.

Parlant de l'ORE, le directeur général de Pôle Emploi admet qu’«il y a aujourd'hui un nombre limité de sanctions : 10 par mois en cumulé avec les refus d'élaboration du plan personnalisé d'aide au retour à l'emploi. C'est lié à la crise qui se traduit par une baisse importante du nombre d'offres»... Et certainement aux agents qui, sur le terrain, rechignent à appliquer cette nouvelle législation.

En effet, «la crise» a fait baisser de «20 à 30% en janvier les offres déposées auprès de Pôle Emploi, après -15% à -20% en novembre et décembre», avouait-il déjà le mois dernier. A ce jour, sur le site du nouvel organisme, on note 144.000 offres disponibles (à 80% précaires) pour 770.000 CV en ligne (et 2,2 millions d'inscrits en catégorie 1). Or, comment faire accepter aux chômeurs des emplois qui n'existent pas ? La machine tourne à vide, le nombre de propositions inadéquates avec obligation de postuler s'étant multiplié. On nage dans l'absurde.

A qui profite Pôle Emploi ?

A ce jour, Christian Charpy est l'un des rares bénéficiaires de la fusion de l'ANPE et des Assedic, puisque son salaire a été augmenté de 20%. Parmi les autres heureux profiteurs, on note quelques ex-directeurs remerciés avec de beaux parachutes dorés, ou l'agence Nomen qui a conçu le nouveau logo et empoché 500.000 € d'argent public.

Pendant ce temps, les agressions en agence prennent des tournures dramatiques, les chômeurs angoissés subissent retards, dysfonctionnements et évitement. Qu'à cela ne tienne : M. Charpy se félicite ! Tant va la cruche à l'eau...