D'abord, la hausse brutale du chômage et la montée des situations de chômage technique ont généré 20% de demandes en plus. Puis le passage, au 1er janvier 2009, à un traitement automatisé des ressources à partir des seules données fournies par les impôts a donné lieu, au niveau national, à de sévères ratés dans le traitement de nombreux dossiers, avec les conséquences dramatiques que cela suppose pour les plus pauvres.
Alors que ce nouveau logiciel devait simplifier les choses, les changements de procédures et autres bugs informatiques ont généré, au final, des affluences monstres au niveau des guichets partout en France. Face à l'angoisse des allocataires, la surcharge de travail occasionnée provoque la colère des personnels, bien évidemment en sous-effectifs. Pour résorber les retards qui peuvent aller jusqu'à deux mois, le recours aux CDD et aux heures supplémentaires est envisagé, certaines CAF ne répondent plus au téléphone et d'autres fermeront même leurs portes quelques jours.
La situation est très tendue et s'avère d'autant plus critique que la CAF va devoir gérer la mise en place du Revenu de solidarité active avec l'arrivée de nouveaux allocataires. Or, les CAF ne sont pas prêtes et ne pourront l’être : autorisation d'embauches insuffisantes et trop tardives, décrets d'application pas tous parus à ce jour, délais de formation intenables... Cependant le RSA, érigé en priorité politique absolue, devra être en place en temps et en heure, quoiqu'il en coûte.
Dans les CAF comme à Pôle Emploi, la colère monte.
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Commentaires
«Nous ne sommes pas inquiets», affirmait début juin la direction de la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) interrogée par l’AFP sur la mise en place imminente du RSA. Ces prochaines semaines, les 32.000 salariés des CAF vont faire face à l’inscription estimée de 2 millions de travailleurs pauvres, dont il va falloir instruire les dossiers puis recalculer tous les 3 mois le montant du RSA en fonction de l’ensemble des revenus du ménage.
Une masse de travail qui, contrairement au «tout va très bien» de la direction, risque d’entraîner de grosses difficultés dans les caisses qui, avant même le RSA, connaissent un pic d’engorgement depuis le début de l’année : un bug informatique est venu se greffer sur la hausse des demandes d’allocations du fait de la crise, dans un contexte fragilisant de suppressions de 1.000 postes en trois ans. D’après la CNAF, cette «période de turbulences» serait «en voie d’amélioration» , avec six jours de retard dans le traitement des dossiers contre cinq en temps normal. Les services seraient donc en ordre pour se lancer dans la bataille du RSA.
Un discours balayé par les syndicats de la Caisse. «En avril encore, 108 CAF sur 123 étaient en état d’alerte, contre 90 en mars» sur des indicateurs comme les délais de traitement, le taux d’échec des appels téléphoniques, le temps d’attente à l’accueil, explique Pierre-Claude Monnier, administrateur CGT à la CNAF, pour qui «la situation est encore très tendue, avant même le RSA». Ces dernières semaines, 1.250 salariés ont été recrutés en renfort, sur décision du gouvernement, mais ces emplois seront «rendus» d’ici à 2012 par le biais des départs en retraite non remplacés.
Au problème d’effectifs s’ajoute celui de la formation des techniciens conseils. Alors que le dispositif du RSA est particulièremen t complexe, ces salariés sont envoyés à tour de rôle dans des modules de formation de trois jours dans les Bouches-du-Rhône, un seul jour à Paris…
Fanny Doumayrou pour L'Humanité Répondre | Répondre avec citation |