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Accueil Social, économie et politique Suicide à Pôle Emploi

Suicide à Pôle Emploi

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Un agent Pôle Emploi de la rue Gabriel-Péri à Saint-Quentin, dans l'Aisne, s'est donné la mort sur son lieu de travail dans la nuit de jeudi à vendredi.

Après avoir scotché sur la porte menant aux bureaux du premier étage de son agence un message indiquant «N'entrez pas, prévenez la police», Jacques, conseiller à l'emploi de 55 ans, s'est pendu dans les escaliers. Ses collègues l'ont découvert ce matin.

Pour expliquer son geste, le directeur régional du Pôle Emploi, Jean-Michel Camus, l'a décrit au micro de RTL comme étant une personne «esseulée qui avait très peu de famille» et qui avait des soucis d'ordre privé. Le travail était «un refuge» pour lui, a-t-il confié... La «valeur travail» en prend un coup : sans le vouloir, M. Camus nous avoue qu'elle est un placement toxique dans lequel il ne faut surtout pas se réfugier.

On le sait : un salarié qui se suicide, qu'il travaille chez Renault, chez PSA, à France Télécom ou à Pôle Emploi, a toujours et avant tout des problèmes personnels. On rappelle tout de même à M. Camus que, suite au suicide d'un agent en janvier 2008 à Rennes, l'Assedic de Bretagne a produit une expertise sur «les conditions de travail et les risques psychosociaux» qui dénonçait un climat favorisant le stress et le mal-être au travail de très nombreux salariés. Avec la fusion, les conditions de travail étant de plus en plus déplorables, nous signalons à M. Camus que chaque goutte d'eau risque de faire déborder le vase.


DERNIÈRE MINUTE => La déclaration du SNU-Pôle Emploi
En réalité, depuis la création de Pôle Emploi, 5 agents ont mis fin à leurs jours, et 10 depuis la promulgation de la loi de fusion (Bretagne, Bourgogne, Haute-Normandie, IDF, NPDC, Picardie…).
Mis à jour ( Vendredi, 06 Mars 2009 18:16 )  

Commentaires 

 
0 # Pili 2009-03-06 17:31 "On le sait : un salarié qui se suicide, qu'il travaille chez Renault, chez PSA, à France Télécom ou à Pôle Emploi, a toujours des problèmes personnels."

Exact, c'est encore comme cela qu'est présenté le suicide d'un employé sur son lieu de travail!
Quand un patron se suicide, on ne dit pas cela!

Alors que se suicider sur son lieu de travail, est un acte pas anodin et qui a du sens pour celui qui passe à l'acte, au péril de sa vie! Un acte extrême de non retour!

De la part du responsable et des médias, témoigner de la sorte est une fois de plus nier collectivement la souffrance et la violence au travail! et cautionner la violence des conditions de travail lié à "la modernisation"!

Sincère condoléances à cet homme!
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0 # superuser 2009-03-06 17:35 Le corps momifié d'un homme de 49 ans a été découvert mardi après-midi dans son appartement d'une cité HLM de Brignais, dans la banlieue lyonnaise. Cela faisait deux ans qu’il avait disparu sans que personne ne donne l’alerte.

L'affaire est sans doute significative de l'extrême précarité et de la désocialisation rampante propre à l'exclusion professionnelle . Le corps momifié d'un chômeur de 49 ans, mort depuis près de deux ans, a été découvert mardi après-midi dans son appartement d'une cité HLM de Brignais, dans la banlieue lyonnaise, a-t-on appris mercredi auprès de la gendarmerie.

Selon les résultats de l'autopsie effectuée mercredi, l'homme serait décédé de mort naturelle. C'est la police municipale qui, inquiète de ce que le locataire n'ait plus donné signe de vie depuis près de deux ans, a alerté les gendarmes. "Son loyer était payé par prélèvement mensuel. Il n’y avait aucune raison de penser qu’il avait disparu jusqu’à ce que l’on s’aperçoive que des courriers datés de 2006 débordaient de sa boîte aux lettres ", explique Damien Gouy-Perret, responsable de la communication à l’OPAC du Rhône.

C'est la raison pour laquelle sa mort n'aurait pas attiré plus tôt l'attention des services sociaux.

(Source : TF1.fr)
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0 # Yves 2009-03-06 17:47 Chaque année en France, 160 000 personnes tentent de mettre fin à leurs jours. 12 000 y parviennent.

Combien de suicides dus au travail ou à la perte de travail ?

Sans doute plusieurs milliers. Autant, voire plus, que le nombre de décès sur les routes !!!!
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0 # Pili 2009-03-07 09:27 En 2OO7, Le conseil économique et social dans un rapport a recensé pour 2006, 300 à 400 suicides sur lieu de travail

Données sous estimées car les infos sont mal répertoriés!

La derniére étude date de 2003

Cela représente 1 suicide par jour!
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0 # mabulle 2009-03-06 18:11 le commentaire de la direction régionale me choque. je subis les changement de sens de mon métier de conseiller à l'emploi . depuis la fusion, nos conditions de travail se détériorent, nous sommes sous pression constante, avec des moyens en baisse constante. la politique du toujours plus nous rattrape. si notre travail est un "refuge", je le comprends comme un attachement à un métier qui eut du sens et la volonté de maintenir ce sens qu'on lui donne par une implication personnelle forte.
les droits des chomeurs diminuent, et les devoirs associés aux sanctions ne font que se rajouter les uns sur les autres.
le mal etre est réel chez les agents. je peux entendre qu'une situation soit aggravée par des problèmes personnels et un isolement, mais qu'ils sont la seule explication du suicide d'un collègue… c'est nier la réalité.

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0 # tristesir 2009-03-06 21:00 Le travail était «un refuge» pour lui, a-t-il confié.

C'est peut-être parce que ce "refuge" n'en était plus un que ce type s'est suicidé.
Et cela amène l'inévitable question : pourquoi son travail avait-il cessé d'être un "refuge" ?
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0 # Pili 2009-03-06 22:25 "C'est peut-être parce que ce "refuge" n'en était plus un que ce type s'est suicidé. Et cela amène l'inévitable question: pourquoi cela avait cessé d'être un "refuge"?"

Non, il ne faut surtout pas cautionner ce discours.

A relire le travail fait par Desjours dans son ouvrage "Souffrance en France", tout est bien expliqué sur les suicides en entreprise - il présente une étude faite en 1999 sur les suicides chez Renault - hélas déjà - qui à l'époque est un sujet tabou, même pour les syndicats -

Il explique bien que cet acte a du sens - qui a pour objet de dénoncer les conditions de travail - l'enferment et l'aliénation dans lesquels se trouve le salarié face aux violences de la "modernisation" qui sont imposées au groupe.

Souvent dans la même boite, il y a plusieurs cas - donc c'est aussi un acte collectif!

Desjours dit que c'est un acte politique - c'est à dire "Chose publique - c'est-à-dire une volonté pour celui qui commet cet acte de le rendre public - de le mettre dans le débat public - ici de l'entreprise.

Réduire cet acte à des motifs d'ordre personnel est nier la personne qui s'est suicidée et le message qu'elle a voulu faire passer : la souffrance collective au travail!

Souffrance en France
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0 # tristesir 2009-03-07 00:10 Je ne faisais que pousser au bout de sa logique le discours de ce directeur du Pôle emploi.

Discours, qui est censé être compris comme, je le suppose, une façon de dire que le Pôle emploi n'a aucune responsabilité dans le suicide de cet homme.

Mais poussé au bout de sa logique, ce discours dit exactement le contraire : il affirme qu'il ne faut surtout pas se réfugier dans le travail.

Sur le fond, pour que les choses soient claires, l'idée du travail comme refuge est plus que saugrenue de mon point de vue.
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0 # Pili 2009-03-07 11:50 Le Conseil Economique et Social en 2007 a dénoncé dans un rapport qu’il y avait eu en 2006 entre 300 à 400 suicides (chiffre hélas sous estimé pas absence d'étude sérieuses) par jour directement lié au travail. Ce qui représente un mort par jour!
D'après le données de l'OMS, la France est le troisième pays au monde dans lequel les dépressions liées au travail sont les plus nombreuses, derrière l’Ukraine et les Etats-Unis.

Durkheim, dans son ouvrage "Le suicide" (1897), expliquait que le suicide s'inscrit dans une analyse globale de la société. Dans une étude de Christophe Dejours publiée dans son ouvrage "Souffrance en France", explique que les suicides en entreprise ont du sens et expriment un malaise dans les conditions de travail et visent à dénoncer les conditions de travail - l'enferment et l'aliénation dans lesquels se trouve le salarié face aux violences de la "modernisation" qui sont imposées au groupe.

Nous pouvons donc penser que le suicide a des causes sociales et politiques.

Or les commentaires médiatiques qui parlent de ces drames liés au travail, réduisent trop souvent l'acte à des motivations liées à la vie privée de la personne (rupture sentimentale, isolement familiale etc).

C'est ainsi nier la réalité des violences organisationnel les du travail et la responsabilité de l'entreprise. Pourtant, le code du travail et le code de la sécurité sociale définissent des obligations au employeurs à ce sujet engageant leur responsabilité.

La responsabilité de l’entreprise

Le Code du travail fait obligation aux employeurs d’évaluer les risques professionnels, y compris psychosociaux.

L’article L.411-1 du Code de la Sécurité Sociale, selon lequel «Est considéré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise».

Sur ces bases, la Cour de cassation par un arrêt rendu par la 2ème chambre civile le 22 février 2007, en se prononçant sur la tentative de suicide d’un salarié à son domicile comme un accident du travail, a reconnu la responsabilité de l'entreprise.

Le salarié avait tenté de se suicider à son domicile alors qu’il était en arrêt maladie pour syndrome anxio-dépressif, la caisse primaire de Sécurité sociale estimait que la tentative de suicide pouvait se qualifier comme accident du travail, ce que contestait l’employeur.

Dans cet arrêt la cour reconnait :
- une présomption d’imputabilité
- la faute inexcusable pour faits sérieux, graves et concordants
La cour d’appel avait invoqué des faits sérieux, graves et concordants (prouvés par un certificat médical et des attestations), en l’occurrence l’accident (la tentative de suicide) est bien survenue «par le fait du travail».
Pour la première fois, la Haute juridiction a reconnu ainsi dans ces conclusions la faute inexcusable de l’employeur.

- Obligation des résultats de l'employeur de veiller sur la santé et la dignité de son salarié :
Pour la cour, l’employeur n'a pas rempli son obligation de résultat, c’est-à-dire son obligation de veiller à la santé mentale et à la dignité de son salarié.

Dans cet arrêt, la Cour de cassation s'est prononcée sans ambiguïté en faveur du salarié, et a renforcé l’obligation de sécurité qui pèse sur l’employeur.

Même si l’employeur ne souhaitait pas la mort du salarié, le fait de le pousser à bout a constitué une faute inexcusable, ayant entrainé des conséquences irréversibles.

Nous pourrions même aller plus loin en se demandant s'il n'y a pas dans les suicides liés au travail une forme de la part de l'entreprise «une provocation au suicide» ?
Dans cette hypothèse, est-ce la Cour de cassation serait-elle encline a accepté comme fondement l’article 223-13 du Code pénal selon lequel «Le fait de provoquer au suicide d’autrui est puni de 3 ans d’emprisonnemen t et de 45.000 euros d’amende lorsque la provocation a été suivie du suicide ou d’une tentative de suicide.»

Nous pouvons donc estimer également que les chômeurs qui se suicident suite à la perte de leur emploi peuvent également engager la responsabilité de l'entreprise qui licenciement bien souvent de façon abusive.
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0 # superuser 2009-03-07 18:18 La Fondation Copernic lance une pétition contre le travail qui tue et qui rend malade, avec la complicité des politiques, des pouvoirs publics et même de la loi.

Le constat est sans appel : le travail rend malade et tue, tous secteurs et toutes catégories professionnelle s confondues. Le nombre officiel des maladies professionnelle s reconnues a explosé : 13.658 en 1996, 52.979 en 2005. Le nombre d’accidents du travail graves et mortels reste très élevé : 537 décès en 2006, soit 13% de plus en un an. Ces chiffres officiels sont, on le sait, grandement sous-estimés en raison notamment d’une importante sous-déclaration. Les suicides directement liés au travail sont estimés à 400 par an, pour la plupart non reconnus comme accidents du travail. Plusieurs millions de salariés sont exposés, sans aucune protection, à des produits connus pour être cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction, contribuant ainsi grandement aux inégalités sociales face au cancer : un ouvrier a dix fois plus de risque de mourir du cancer avant 65 ans qu’un cadre supérieur.

Cette situation ne tombe pas du ciel : elle est le résultat de politiques d’entreprises, tant privées que publiques, pour lesquelles les coûts sociaux doivent être toujours plus compressés. Ces politiques ont privilégié et généralisé la sous-traitance, et intensifié le travail comme jamais depuis de nombreuses décennies. Et l’Inspection du travail comme la médecine du travail n’ont toujours pas les moyens d’assurer leurs missions.

La lutte opiniâtre des victimes, de leurs associations et syndicats a permis des avancées, mais la course au profit sans entrave sème toujours la maladie et la mort.

Alors que le simple voleur de sac à main est condamné à 6 mois de prison ferme devant le moindre tribunal correctionnel en comparution immédiate, l’employeur coupable d’homicide dit involontaire à l’égard de son salarié, après des années d’instruction, est condamné - quand il est déclaré coupable - à quelques mois de prison avec sursis.

La mise en danger délibéré d’autrui par des choix de politique économique bénéficie dans ce pays d’une incroyable mansuétude. Les employeurs ne sont pas considérés comme de véritables délinquants. Trop souvent les procédures relatives à des accidents mortels du travail sont classées sans suite. Trop souvent les condamnations, lorsqu’elles interviennent, ne touchent que les employeurs en bout de chaîne de sous-traitance et sont symboliques. Les grands donneurs d’ordre y compris l’Etat, dont la responsabilité dans l’organisation du travail est pourtant essentielle, ne sont qu’exceptionnel lement concernés et les indemnisations largement insuffisantes.

L’inégalité des armes entre le salarié et son employeur est patente et scandaleusement disproportionné e : l’égalité devant la loi est devenue une pure fiction.

Cette injustice se nourrit du silence collectif.

Les soussigné-e-s entendent dénoncer ici et maintenant cette situation inadmissible et intolérable.
Ils et elles exigent que la délinquance patronale soit enfin sanctionnée : la loi pénale doit être pleinement appliquée aux employeurs.
Ils et elles exigent que des moyens humains et financiers soient dégagés pour que la justice puisse réellement faire son travail.

Aucune amélioration de la santé et de la sécurité au travail n’est possible tant que la justice fonctionne à deux vitesses.
Aucune avancée n’est possible tant que les donneurs d’ordre pourront s’abriter derrière les règles du droit commercial pour s’exonérer de leurs responsabilités .

Tous et toutes ensemble nous disons : ça suffit ! Et nous agirons pour que cela cesse.

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