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Accueil Social, économie et politique Après le 19 mars, on attendra… le 1er mai !

Après le 19 mars, on attendra… le 1er mai !

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En cette année de crise, le constat est criant : Le rôle des syndicats consiste à canaliser le mécontentement des salariés, non à lui permettre d'aboutir sur de vraies avancées.

Décidément, messieurs Thibault ou Chérèque manquent cruellement d'ambition quant à la poursuite de la mobilisation sociale initiée le 29 janvier et poussivement reconduite à jeudi. Alors que l'ampleur de cette nouvelle journée de grève nationale s'annonce supérieure à celle d'il y a sept semaines, pour le patron de la pro-patronale CFDT, si le gouvernement refuse d'infléchir plus avant sa politique face aux effets de la crise, «il faudra trouver des solutions. Le 1er Mai, ce n’est pas si loin que ça». Le leader de la CGT évoque de son côté «un 1er Mai moins classique, moins protocolaire» quant aux suites à envisager, accordant de concert un deuxième répit à ces sourds qui nous gouvernent.

Et, après le 1er Mai, pourquoi pas le 14 juillet ? Si ces dates ne coûteront rien à la plupart des salariés grévistes, la pression exercée sur le patronat et le gouvernement sera nulle.

Pour les grandes organisations syndicales, il n'est donc pas question d'amplifier le mouvement en lui faisant prendre une bonne vitesse de croisière et, à leurs oreilles, le mode reconductible à la guadeloupéenne est une suggestion inappropriée, limite honteuse. Une idée fallacieuse émanant de politiciens «rapaces». Comme en Guadeloupe, s'agit-il tout d'abord de tenter une subtile stratégie du pourrissement ?

Car, pour contraindre gouvernement et patronat, les syndicats savent pertinemment que «l'arme fatale» est la grève générale reconductible… jusqu'à satisfaction des revendications.

Pour canaliser le mécontentement des Français, les syndicats — finalement complices du gouvernement et du patronat — se contentent donc de leurs rassemblements «opportunistes» (comme le 29 janvier et le 19 mars) ou «institutionnalisés» (comme le 1er Mai).
Et jeudi à Paris, chose assez inédite, le cortège se divisera en deux parcours !

Cependant, cette supercherie a des limites :

• Ces dernières années (excepté le CPE, un combat de longue haleine qui a été initié dans la rue par les étudiants et les collégiens), toutes les grandes batailles sociales ont été perdues par les syndicats.

• Lors de la dernière manif’ parisienne du 29 janvier, il y avait plus de monde devant les cortèges syndicaux que derrière l'ouverture «officielle» de la manifestation. C'est la raison, d'ailleurs, pour laquelle la police n'a compté que 65.000 participants sur la capitale : il y avait au moins 100.000 personnes devant la «manif officielle» ! L'ampleur du phénomène est très révélateur du contexte : un ras le bol généralisé, et des syndicats qui ne sont pas à la hauteur de cette exaspération.

Comme souvent, le catalyseur de la crise sociale viendra d'ailleurs : bavure, conflit de longue durée dans une entreprise et sa propagation progressive, émeutes dans les cités... La colère se répandra alors comme une trainée de poudre, échappant une fois de plus aux syndicats et à un gouvernement qui n'aura d'autre solution que déployer son arsenal répressif. En attendant, chacun tremble dans son coin et désigne des boucs-émissaires afin de gagner du temps. Quel spectacle plus pitoyable !

DERNIÈRE MINUTE : Les syndicats, qui se sont réunis vendredi matin, ont décidé de ne pas donner de suite immédiate au mouvement. Ils se reverront le 30 mars pour prendre une décision. Seule annonce concrète à l'issue de plus de quatre heures de réunion : ils ont fait savoir qu'ils mettaient «en débat l'étape importante que constitue le 1er Mai»...
Mis à jour ( Mardi, 17 Mars 2009 01:55 )  

Commentaires 

 
0 # nanard 2009-03-17 09:54 Le mouvement social n'a besoin de PERSONNE pour donner un sens à sa lutte !! Répondre | Répondre avec citation |
 
 
0 # Yves 2009-03-18 09:49 Le 19 mars, les manifestants parisiens se diviseront en deux défilés pour rejoindre la place de la Nation au départ de République. Comment les syndicats ont-ils pu accepter pareil «compromis» qui entérine leurs divisions sur le fond et, maintenant, sur la forme ?

Peut-être craignaient-ils qu'un cortège unique n'arrive à Nation avant que la fin de la manif' ne démarre de République ? Dans ce cas, les syndicats auraient du exiger de manifester sur les Champs-Élysées, de la Concorde à l'Arc de Triomphe, comme le firent les partisans du Général de Gaulle après Mai 68. Là, ça aurait eu de la gueule (et c'était plus facile à comptabiliser par les services de police).

Cette manifestation divisée a des répercussions catastrophiques sur le mouvement social ; elle sape un peu plus encore les espoirs de millions de travailleurs, de précaires et de chômeurs qui paient au prix fort cette crise, après avoir payé ce libéralisme mondialisé non contrôlé qu’on leur impose depuis plusieurs décennies.

Cette division sur le terrain entérine l'impossibilité d’une riposte syndicale unifiée, concertée et fondée sur des revendications partagées par tous ; revendications qui s'imposent pourtant d'évidence et d'urgence :

- Suppression du «bouclier fiscal».

- Augmentation de 200 € du SMIC et de tous les minima sociaux.

- Arrêt des suppressions de postes dans le public.

- Ouverture de négociations salariales dans le privé pour la sauvegarde (et/ou le rattrapage) du pouvoir d'achat.

- Rétablissement de l'autorisation administrative de licenciement (notamment pour les entreprises bénéficiaires).

- Suppression du 3949 et des «offres raisonnables d'emploi». Refondation concertée du Pôle Emploi avec les premiers concernés : Chômeurs et précaires.

- Renégociation de la Convention d'assurance-chômage.

Voilà quelques mesures de bon sens parmi d'autres, sur lesquelles les syndicats pourraient s'engager à obtenir des résultats légitimes puisque 75% des Français soutiennent la mobilisation sociale !

Après trois jours de grève générale, gouvernement et patronat ouvriraient de vraies négociations qui auraient alors toutes les chances d’aboutir. Au lieu de cela, le 19 mars à Paris, nous aurons droit au pitoyable spectacle de leur division, même dans la rue.

C'est à croire que les syndicats ne veulent rien obtenir de concret !
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0 # Yves 2009-03-18 20:55 DERNIÈRE MINUTE :

L'itinéraire de la manifestation interprofession nelle de demain à Paris vient d'être modifié : il n'y aura finalement qu'un parcours pour toutes les organisations syndicales (République, Bastille, Nation).
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0 # superuser 2009-03-18 12:19 André nous écrit :

« Inadmissibles vos attaques contre la CGT qui, au contraire de la CFDT, de la CGC ou de la CFTC, n'a pas signé la convention d'assurance chômage. Ancien salarié de l'Assedic Midi Pyrénées, j'ai été un ardent défenseur des recalculés avec mon syndicat. »


Cher André,

Etant moi-même à la CGT-Chômeurs, je suis attachée à ce syndicat qui est le seul à avoir un Comité de privés d'emploi dans son organisation. Sur Actuchomage, nous ne loupons pas une occasion de le rappeler, et nous avons salué - entre autre - le courage et la pertinence des arguments/propositions de la CGT lors de la dernière renégociation Unedic.

Ceci dit, quand Bernard Thibault nous déçoit, nous le disont aussi. Qui aime bien châtie bien.

Ne le prenez pas pour vous. Avec Solidaires et la CNT, la CGT est l'un des rares syndicats qui fait vraiment son boulot et n'oublie pas les chômeurs et les précaires.

Nous ne critiquons pas la base, c'est-à-dire le travail des militants de terrain qui sont intègres et courageux, et dont vous êtes. Nous critiquons le sommet, parfois éloigné de la base, et dont les propos ou les orientations sont contestables (ici, étrangement contre-productives alors que les enjeux sociaux sont de taille).

Bien@vous,
Sophie HANCART
auteur de cet article et rédactrice d'Actuchomage
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0 # superuser 2009-03-18 12:30
Face à la nouvelle journée de mobilisation de jeudi, qui s'annonce aussi massive sinon plus que celle du 29 janvier, l'exécutif a déjà prévenu qu'il ne remettrait pas la main au porte-monnaie pour ne pas creuser les déficits publics, mettant en avant les mesures anti-crise déjà adoptées.

Preuve de leur mépris total : Sarko et Fillon, qui seront à Bruxelles pour le Conseil européen, ne s'exprimeront même pas jeudi soir ! Pour eux, c'est plié.

QU’ATTENDENT DONC LES SYNDICATS ? Le 1er Mai ? Le 14 Juillet ?
C'est inadmissible.
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0 # superuser 2009-03-28 03:40 L’ouvrier, alias pue-la-sueur, est un individu qui n’a que sa force de travail à vendre, n’ayant pas eu la chance de naître dans un milieu privilégié en vivant des rentes accumulées par ses parents. En groupe, l’ouvrier constitue le lumpen prolétariat - la classe des prolos en abrégé - dont Karl Marx a étudié l’exploitation dans un livre célèbre : le Capital. Celui qui exploite cette force de travail est un capitaliste qui utilise la plus-value dégagée par la sueur du prolo et la distribue à ses actionnaires.

Pourquoi ces banalités de base ? Parce que les prolos ou ce qu’il en reste commencent à comprendre comment les capitalistes les considèrent. Un ouvrier de Continental, la fabrique de pneus qui va fermer dans l’Oise, a eu cette comparaison touchante : «On est des Kleenex», c’est-à-dire des mouchoirs jetables. Le patron se mouche avec et le met à la poubelle avec les tampax usagés.

Au XX° siècle, les prolos étaient nombreux, mineurs, sidérurgistes, fondeurs, manards agricoles, mais les évolutions technologiques les ont liquidés et ils ont presque été remplacés par les employés de bureaux et les classes dites «moyennes». Finis les pue-le-sueur : on se parfume, on met une cravate, on prend des congés payés mais on ne fait que vendre sa force de travail pour payer les traites de la Peugeot. Et le patron, dans le privé comme dans le public (l’Etat), estime que cette classe moyenne est plutôt médiocre, dans ses ambitions comme dans ses révoltes, et la traite avec la considération qu’elle mérite.

Pour se défendre, le prolo de naguère utilisait la grève, le refus du travail qui aliène. Il était représenté par des syndicats. Aujourd’hui, le syndicat est un outil de négociation au service du capital. Il marche sous des banderoles bien sages, à base de jeux de mots style Vermot, de Bastille à Nation. On y cherche en vain la dérision du joli mois de Mai 68 où fleurissait sur une pancarte : «Emplacement à louer». En fin de cortège, le syndicaliste qui appelle à la reprise du travail est invité à bouffer par Sarko qui félicite cet interlocuteur responsable. On est loin des jets d’œufs qui ont salué le patron venu expliquer aux «Conti» qu’ils allaient bientôt être libres de cultiver des patates dans leur potager, vu que les pneus ne se vendaient plus. Mauvaise excuse : on fait beaucoup de choses avec des pneus : des faux puits dans le jardin, des bûches de substitution dans la cheminée, des préservatifs en caoutchouc pour l’export. Mais les patrons manquent d’imagination !

Alors quelle solution : la grève générale, la révolution, les têtes des patrons sur les piques du Palais Royal ? La gauche ne sera jamais d’accord. Et Sarko enverra la troupe, constituée de fils de prolos qui n’ont pas trouvé de job à Continental. Finalement, la seule bonne idée, c’est Gébé qui l’a eue avec son «An 01». Et son conseil qui dépasse les arrêts de 24h : «On arrête tout, on réfléchit et c’est pas triste».

(Source : Bakchich.info)
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