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Geoffroy Roux de Bézieux, le cul entre deux chaises

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Après une période de silence, renouant avec sa nature, le président de l'assurance-chômage et vice-président de Pôle Emploi fait son come-back médiatique.

Voici bientôt un an, suite à sa nomination par le Medef à la présidence de l'Unedic, ce fringant PDG nous avait semblé faire preuve de discernement et ne pas se prêter à la langue de bois. Ses propos sur la formation et notamment celle des chômeurs, selon lui «point clé des cinq années qui viennent», sa vive opposition à la baisse des cotisations chômage visant à atténuer l'augmentation des cotisations vieillesse souhaitée par François Fillon et son organisation patronale, laissaient augurer un minimum de bon sens.

Hélas, Geoffroy Roux de Bézieux a vite été surpris du peu de marge de manœuvre dont il devait disposer face au rouleau compresseur gouvernemental et aux positions bornées de son propre camp. Tel le roseau, il s'est plié. Tout juste a-t-il pu prendre une modeste revanche sur la contribution de 10% des recettes de l'Unedic exigée pour le fonctionnement de Pôle Emploi en faisant payer au prix fort la mise à disposition des locaux et du réseau informatique des Assedic dans le cadre de leur rapprochement avec l'ANPE : un joli pied de nez.

Mais Geoffroy Roux de Bézieux a aussi enchaîné quelques maladresses. Se substituant aux banques, il a pris l'initiative de donner un «coup de pouce exceptionnel» aux PME affiliées à l'Unedic, leur accordant des délais pour s'acquitter de leurs cotisations afin de les aider à affronter la crise financière : coût de l'opération, 12 millions d'euros. Puis il s'est honteusement fourvoyé, au cours d'une déclaration qui se voulait rassurante, sur «le chômage de masse» qui, tel le nuage de Tchernobyl, ne passerait pas au-dessus de la France... Suite à ces erreurs de jeunesse, il a pris ses distances et su se faire discret.

Le retour de «GRDB»

Cinq mois ont passé et le revoici sous les feux de l'actualité. D'un séduisant franc-parler, nettement plus convaincant que le gentil Laurent Wauquiez, il a d'abord estimé, le 1er mars à France Info, que les pronostics de l'Unedic sur le nombre de nouveaux chômeurs pour 2009 étaient franchement sous-évalués et, à contre-courant du Medef, avancé la nécessité de «réaugmenter» les cotisations chômage d'ici fin 2010. Jouant la carte de la transparence au micro d’Europe 1, il a osé dire «qu’on va vers quelques mois de chômage très violent» et «qu’il faudra cinq ans pour remonter cette crise qui est plus profonde et différente que les précédentes», reconnu que la fusion ANPE-Assedic s'est faite «très vite, à marche forcée» et avoué que le logo de Pôle Emploi a coûté la bagatelle de 500.000 €. «Dans la vitesse de la fusion, on a payé un peu cher», a-t-il concédé : ainsi dénonce-t-il de manière feutrée le prix de la précipitation sarkozyenne ?

Par contre, les couacs persistent quand il ose affirmer que 60% des demandeurs d'emploi sont indemnisés (en réalité c'est moins de 50% et, si le chômage a augmenté de 15% en un an, le nombre de chômeurs indemnisés n'a, lui, progressé que de 1% : cherchez l'erreur), qu'en France on est le pays d'Europe qui indemnise le mieux et surtout plus longtemps (c'est ignorer la Belgique et les pays scandinaves !), ou que le chômage partiel est «une bonne mesure» alors qu'elle n'est qu'un pis-aller. La cerise sur la gâteau se dessine, bien gluante, quand il nous sort avec optimisme que la prolifération des offres pour des contrats d'un jour constitue malgré tout «un marché [du travail] vivant»...

Ainsi va Geoffroy Roux de Bézieux, personnage atypique et, somme toute, plus sympathique que la moyenne. Son secret : une franchise pondérée qui inspire confiance, contrairement à d'autres qui échouent dans ce délicat registre. Ne nous leurrons pas : faux trublion plus obéissant que rebelle, à la fois anticonformiste et conservateur, Geoffroy Roux de Bézieux «joue son rôle», lui aussi… Mais, à l'inverse de Jean-Claude Trichet et consors, c'est son style qui le distingue.

SH
Mis à jour ( Vendredi, 13 Mars 2009 04:52 )  

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