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Chômeur à temps plein demande réparation

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Un homme de 55 ans demande à l'Etat de lui verser une indemnité pour non respect d'un droit fondamental : le droit au travail.

Loufoque, saugrenue diront certains. Peut-être, mais c'est une idée à laquelle il croit. Une idée inscrite dans le préambule de la Constitution de 1958, le droit au travail. "L'absence d'exercice de ce droit mérite indemnisation".

Jean-Claude n'est pas né de la dernière pluie. Il a un peu touché à tout, mais pas suffisamment au travail. "Des boulots à une époque, on en décrochait très facilement. Maintenant, il faut faire des stages de relooking avant de chercher du travail. Remuer ciel et terre." Lui a été licencié l'an dernier. Il conduisait des bus scolaires, 4 heures et demi par jour. "A ce rythme, il me fallait travailler 53 années pour toucher une retraite à taux plein". Aujourd'hui, les patrons lui disent (ou ne lui disent pas) qu'il est trop vieux. Que livrer des colis à 6 heures du matin, ce n'est pas façile. Surtout à 55 ans. Lui, le "chômeur à temps plein", l'indocile qui "n'a jamais cru à la révolution" demande à l'Etat de l'indemniser pour cette force de travail gâchée. Il demande 150.000 euros, "le million (en francs, NDLR), c'est symbolique. Le préjudice est grave."

Le tribunal administratif de Rennes lui a dit non le 24 janvier dernier. "Ce principe ne saurait à lui seul servir de base à une action contentieuse" a estimé le juge. Jean-Claude ne se résigne pas pour autant. Ayant pris goût à l'exploration du système judiciaire, il dégotte un arrêt du Conseil d'Etat : "Les principes généraux du droit s'imposent à toute autorité même en l'absence de dispositions legislatives". Et il saisit la cour administrative d'appel de Nantes qui rendra sa décision dans un mois. L'avis du commissaire du gouvernement ne lui est pas plus favorable, mais Jean-Claude pense déjà au Conseil d'Etat.

Père de deux jeunes enfants, il vit avec 480 euros par mois. "Pour mes idées, je suis prêt à faire certaines choses". Il aurait bien aimé entraîner dans son sillage des associations, des syndicats, mais "tout le monde m'a ri au nez". Alors c'est seul "qu'il traverse le monde judiciaire comme d'autres traversent l'Atlantique". Sa façon à lui de mettre un grain de sable dans les rouages d'une "société qui ne tourne plus rond".

(Source : Ouest-France relayé par quinquasexa.canalblog.com)

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Mis à jour ( Lundi, 03 Juillet 2006 20:48 )  

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