Ce type de contrat est devenu une telle aubaine que des employeurs, et pas des moindres, l'utilisent en lieu et place d'un CDD classique ou d'une mission d'intérim.
Dans la fiche 1, en page 3 du Guide 2011 de l'employeur des contrats uniques d'insertion, à la rubrique "Définition des tâches confiées aux bénéficiaires" du CUI-CAE réservé aux employeurs du secteur non marchand, il est spécifié qu’«il doit s’agir d’une activité répondant à un besoin collectif non satisfait. (...) Elle ne doit pas conduire à remplacer du personnel existant (...) et le contrat ne peut viser à pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale permanente de l’organisme.»
Pourtant, la CAF du Limousin semble l'ignorer...
Julie, lectrice d'Actuchomage et bénéficiaire de l'ASS, a été reçue par la responsable RH et la responsable du service prestations de cet organisme bien connu, suite à une candidature spontanée. Il lui était proposé un poste à plein temps de téléconseillère 1er niveau, en CUI-CAE de 6 mois au Smic, avec une formation intensive de 15 jours à 150 kilomètres de son domicile (le poste en lui-même étant à 20 km) dont les conditions de prise en charge étaient très évasives.
Inquiète, Julie a demandé si ce contrat avait des chances d'être renouvelé. La DRH lui a répondu par la négative, car le CUI en question vise à remplacer… une personne en congé maternité !
Au final, la candidature de Julie n'a pas été retenue, la CAF ayant déniché un pigeon qui avait déjà travaillé en centre d'appel (c'est plus pratique).
Que les choses soient claires : le CUI n'est pas un contrat comme les autres. Subventionné à 80% par l'Etat, il vise, en contrepartie, à réinsérer dans l'emploi des publics en difficulté via un accompagnement personnalisé et des actions de formation obligatoires, à la charge de l'employeur.
En aucun cas il ne doit contenir des exigences professionnelles mirobolantes, semblables à celles que l'on trouve sur les offres d'emploi ordinaires, ni se substituer aux CDD classiques ou aux missions d'intérim (qui incluent, elles, le versement d'une prime de précarité).
SH