Pour peu qu’ils soient déterminés.
Les Gilets Jaunes ne peuvent pas perdre le bras de fer engagé contre Emmanuel Macron, son gouvernement, ce qu’ils représentent et inspirent.
Ils sont désorganisés ? Qu’importe !
Leurs revendications sont contradictoires, parfois antinomiques. Et alors ?
Ils sont d’accord sur l’essentiel : Dégager la clique à Macron, le braqueur de l’Élysée. De l’avis même de l’entourage présidentiel, il s’agit bien de cela. «Un braquage» pour Philippe Besson, écrivain proche de Macron, «le casse du siècle» pour Gérard Collomb. Ce sont les proches du président qui en parlent «le mieux». (Relire notre article ici).
Alors pourquoi les Gilets Jaunes vont-ils remporter une victoire historique qui va révolutionner la France et l’Europe ?
Tout simplement parce qu’ils sont nombreux et déterminés à ne pas lâcher le morceau.
Comment ça, nombreux ? 50.000 ou 60.000 à tout casser chaque samedi dans les rues, sur une population de 67 millions d’habitants. Quelle rigolade !
Les chiffres de mobilisation sont largement sous évalués et nous en avons la preuve. Nous avons placé une caméra sur le parcours de la manifestation parisienne du 19 janvier (Acte X). Pendant 40 minutes, la foule a défilé devant nous sous la bruine et dans le froid. Un seul arrêt sur image nous permet de compter près de 1.000 personnes à l’entame du défilé. Et notre vidéo dure ainsi 9 minutes, l’équivalent de trois quarts d’heure en vitesse accélérée. (Vous pouvez la consulter en cliquant ici comme 12.000 autres personnes l'ont fait).
Ainsi quand la Préfecture de Police annonce 5.000 manifestants à Paris, nous en comptabilisons 4 ou 5 fois plus. Les images en témoignent. C’est-à-dire 20.000 à 25.000 personnes à une heure donnée, sur une partie du parcours.
Sachant qu’une manifestation Gilets Jaunes parisienne dure quasiment 8 heures, de 10h00 du matin à 18h00, les gens se relaient. Moi-même, je n’y participe qu’à partir de 13h00 ou 14h00. Quand j’y arrive, quantité de Gilets Jaunes quittent le défilé ou s’apprêtent à le faire parce qu’ils ont d’autres obligations.
Donc depuis treize semaines, la participation réelle est considérable, constante, grandissante dans nombre de villes de province. On évoque habituellement Toulouse, Bordeaux ou Lyon, mais on a assisté aussi à des rassemblements spectaculaires à Nice, Metz, Saint-Brieuc, Arras, Épinal… dont on ne parle quasiment jamais.
D’ailleurs, seule cette imposante mobilisation hebdomadaire justifie l’engagement sur le terrain de 80.000 policiers, gendarmes et CRS qui, à l’heure où j’écris, ne parviennent généralement pas à canaliser des manifestations qui dégénèrent quasiment partout.
Mais que représentent 80.000 membres des forces de l’ordre face au potentiel de mobilisation des Gilets Jaunes qui n’a pas atteint son maximum ? Eh oui, le samedi, la plupart des gens ont des obligations, notamment les mères et pères d'enfants en bas âge, ceux qui travaillent aussi, ceux qui résident à plusieurs dizaines de kilomètres d’un point de rassemblement… Tous ceux-là seront présents un samedi sur deux, sur trois ou quatre, en fonction de leurs disponibilités. Mais à tout moment, s’ils s’organisent, ils rejoindront les défilés, c'est certain ! D'autant que la météo printanière les y incitera. Nous n'avons jamais connu une telle mobilisation hivernale, souvent sous la pluie, dans le vent et le froid.
À combien peut-on évaluer le potentiel de Gilets Jaunes opérationnels ou qui pourraient l’être si nécessaire : 10% de la population active, c’est-à-dire près de 3 millions de personnes ! Ce seul chiffre fixe le rapport de force en leur faveur. Et s’il s’agit d’un potentiel de 20% de la population active (une estimation raisonnable), cela nous donne 6 millions de Gilets Jaunes. Sans oublier les plus jeunes et les plus âgés qui peuvent se joindre aux défilés. Ces derniers, très présents les 17 et 24 novembre 2018, semblent y avoir pour beaucoup renoncé par crainte (légitime) des débordements.
Le pouvoir macronien a donc perdu d’avance la bataille des chiffres si la détermination des Gilets Jaunes reste entière.
Pas plus que sa police, il ne pourra résister à 30, 40 ou 52 semaines de mobilisations et d’exaspérations grandissantes au sein même de ses forces de l’ordre.
Car la lassitude des astreintes va finir par s’insinuer dans leurs rangs quand les Gilets Jaunes, eux, peuvent tabler sur une relève infinie des effectifs. Les uns entrant dans la danse quand les autres en sortent. Un turn-over que nous observons depuis treize semaines déjà, y compris pendant les vacances scolaires.
Aujourd’hui, malgré les blessés, les éborgnés, les amputés, les gazés, ils sont dans la rue et, plus révélateur encore de leur détermination, ELLES sont présentes en grand nombre dans les défilés. Voilà un signe qui ne trompe pas ! Les femmes sont dans la place.
Le temps joue pour les Gilets Jaunes. Il y aura toujours plusieurs dizaines de milliers de personnes mobilisées les samedis parce que, comme nous l’avons vu, le réservoir est illimité. D’autant qu’une majorité de concitoyennes et concitoyens soutiennent encore et toujours le mouvement. Même s'ils n’étaient que 40% ou 30% à se déclarer solidaires, ce serait déjà énorme si l’on compare cette adhésion à celle qui a propulsé Emmanuel Macron au second tour des élections présidentielles (18% des inscrits sur les listes électorales).
Les Gilets Jaunes et le Président de la République ne surfent pas la même vague de popularité. Les contestataires représentent aujourd’hui la première force politique du pays, certes disparate, mais portée par une même détestation de l’exécutif.
Donc les Gilets Jaunes vont gagner. Il ne peut en être autrement sauf à déployer l’armée, à instaurer un couvre-feu et à tirer sur la foule des manifestants. Une option toujours envisageable mais qui serait fatal à son commanditaire.
Surtout, les Gilets Jaunes savent qu’ils doivent poursuivre leur action, faute de quoi nous irons à marche forcée vers ce «Nouvel Ordre mondial» que nous a promis Nicolas Sarkozy le 16 janvier 2009, dont nous ne voulons pas. L’ancien président précisant que «Personne, je dis bien personne, ne pourra s’y opposer !».
Les Gilets Jaunes doivent déjouer son pronostic qui est aussi celui d'Emmanuel Macron et de l'oligarchie politico-médiatique du pays.
Nous devons gagner ! Nous allons gagner !
YB
Lire ou relire nos contributions :
• Les Gilets Jaunes sont complotistes à raison !
• Révolution 2019 : Nos propositions
• Gilets Jaunes : La conscientisation est irréversible !
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• Complot oligarchique contre les Gaulois réfractaires
==> Par ailleurs, nous avons couvert en vidéo toutes les manifestations parisiennes. Celle du 8 décembre 2018 a été vue plus de 164.000 fois (ce qui démontre l’intérêt énorme et international que suscite le mouvement sachant que des centaines de reportages comparables sont disponibles sur le Web).
Notre Marseillaise Gilets Jaunes a quant à elle été vue plus de 11.000 fois. Si elle ne s’affiche pas ci-dessous, cliquez sur ce lien de secours. https://www.youtube.com/watch?v=aBb98eLBarI&t=20s&frags=pl%2Cwn
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