Ils ont rappelé que le chômage, ce n'est pas principalement des chiffres, des courbes, des statistiques et des pourcentages mais avant tout la vie, et bien plus souvent la survie, de millions de femmes et d'hommes.
Dénonçant la stigmatisation dont ces femmes et ces hommes sont constamment l'objet, ils ont rappelé qu'il faut en urgence s'attaquer à ses causes, prendre de vraies mesures pour l'emploi, interdire les licenciements, empêcher les délocalisations, changer le travail et le partager, et en finir avec la précarité.
En cette période de campagne électorale, le Fouquet’s est un symbole qui ne doit pas être oublié :
• celui des inégalités qui s'accroissent chaque jour davantage,
• celui de cinq années d'une ligne politique qui a détruit des centaines de milliers d'emplois,
• celui des ultimes absurdités de son client le plus célèbre : un référendum sur les droits des chômeurs et des "travaux d'intérêt général" pour les allocataires du RSA, le tout sur fond de criminalisation des précaires avec pour seule ambition de dresser les Smicards contre les chômeurs, afin que ces derniers demeurent dans la culpabilité et que les premiers évitent de lever la tête vers ceux qui profitent de la situation.
Face à tous ces scandales et à toutes ces gesticulations, les associations de défense des chômeurs et des précaires affirment qu'une véritable politique de l'emploi et des revenus est possible grâce à une autre répartition, enfin équitable, des richesses produites, ce qui passe par une réforme radicale de notre fiscalité.
Et cette nouvelle politique exige quelques règles nouvelles et changements radicaux :
• Un emploi stable pour tous, librement choisi et permettant de vivre décemment.
• A défaut d'emploi, l'indemnisation décente de toutes les formes de chômage.
• Davantage de moyens pour que les chômeurs accèdent à de vraies formations, librement choisies.
• Une augmentation substantielle des minima sociaux (que l'allocation soit liée à l'individu et non au foyer fiscal) et cela, dès la fin de la scolarité obligatoire à 16 ans.
• Une retraite décente pour tous à partir de 60 ans, y compris pour les chômeurs non indemnisés et les allocataires du RSA.
• Une réforme de Pôle Emploi : plus de moyens pour accompagner les chômeurs; une séparation claire des deux fonctions principales, l'indemnisation et l'accompagnement vers l'emploi; l'arrêt immédiat des radiations et la sortie de la mission de contrôle des chômeurs qui doit être rendue aux directions du travail.
A ce jour, le MNCP a interpellé les candidats à la présidentielle et attend toujours de les rencontrer.
Malheureusement, il ne fait pas bon s’attaquer aux symboles de la richesse et du pouvoir !
Au bout d’une demi-heure d'occupation pacifique, après avoir pris la parole, les militants des associations de chômeurs et syndicalistes présents (Sud et la CNT) ont décidé eux-mêmes de sortir du Fouquet’s. Dehors, un nombre impressionnant de policiers les attendait. Les forces de l'ordre les ont aussitôt encerclés. Ils ont d'abord arrêté Abdel, un militant de l'APEIS, accusé de vol avec violence alors qu'il n'avait rien fait. Et pour finir, ils ont embarqué une partie des manifestants en arguant de vol de couverts — si si, de vol de couverts, risible si ce n’était pas aussi grave !
Souvenir d'une sombre époque, les femmes et les hommes ainsi arrêtés ont été séparés. Un car a embarqué une vingtaine de manifestantes au commissariat du 11e arrondissement où elles ont été relâchées, une heure plus tard, après une mascarade de contrôle d'identité collectif. Une quarantaine de manifestants de sexe masculin ont, eux, été emmenés au commissariat du 18e arrondissement : mais à cette heure 14h30, ils sont toujours en garde à vue.
Afin de protéger le Fouquet’s, le gouvernement a mis le paquet pour "accompagner" les précaires. Démonstration est faite que sur les terres de Nicolas Sarkozy, les chômeurs sont des délinquants, sinon des voleurs, et des citoyens de seconde zone qui ont juste le droit de la fermer.
Nous exigeons la libération immédiate d'Abdel et de tous les manifestants qui n'ont rien fait d'autre que d'exprimer pacifiquement leur ras-le-bol et leurs revendications.
DERNIÈRE MINUTE : A 16h, ils sont toujours retenus. Les vérifications d'identité bidon s'enchaînent (on leur a demandé au moins trois fois de présenter leurs papiers).
Selon une source policière reprise par l'AFP, deux employés du restaurant auraient été blessés au moment où la police refoulait les manifestants : c'est totalement faux, assure le MNCP. Hormis l'assaut des CRS, aucun des participants à cette action pacifique n'a agressé ni blessé quiconque, et personne n'a dérobé quoi que ce soit au Fouquet’s.
DERNIÈRE MINUTE : Ils ont été libérés vers 18h sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre eux. Seul Abdel, militant de l'APEIS, est sous le coup d'une accusation (infondée) de violence légère et de vol en réunion, rien que ça !
Notre reportage :
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