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Voici venu le temps des rires et des chants, dans l'Île aux Enfants c'est tous les jours le printemps… des vœux et bonnes résolutions pour cette Nouvelle Année qui s’annonce moins palpitante que ne fut la précédente. Qui sait finalement ?

altAprès l’enthousiasme électoral, la douche froide aux perdants, la plus douillette aux vainqueurs, nous est apparue la recomposition d’un paysage politique dévasté par la tempête Macron (vous remarquerez que depuis son élection ça décoiffe en Métropole et aux Antilles).

Ont suivi les ordonnances et autres projets de loi en gestation. Puis nous soufflerons dans quelques mois la première bougie du quinquennat de cette France en Marche qui nous a tous ragaillardis par son allant, sa dynamique, sa luminescence transcendantale, son exubérante frénésie, son dépoussiérage cyclonique. La seule tronche à Collomb (Gérard pas Christophe qui ne prend qu’un « L ») confirme qu'on a touché les rives du Nouveau Monde. Quelle fougue, quel bouleversement échevelant !

Nous étions informés de l’imminence de cette révolution En Marche, mais quand même. La réalité dépasse les projections les plus folles. C’est bien simple, 7 mois de présidence Macron me laisse sur le cul (l’expression n’est pas élégante mais elle m'assied et me sied à ravir).

Et là, dernièrement, notre Jupiter à Nous que le Monde entier nous envie tellement qu’il est beau, tellement qu’il est intelligent, tellement qu’il speak bien l’english, a ajouté une couche au tableau idyllique qu’il nous brosse depuis son entrée en fonction : «J’m’en vas contrôler ces feignasses de chômeurs».

On ne l’a pas vu venir celle-là ! Elle n'était pas dans notre liste au Père Noël. 

Nous qu’on pensait qu’il était tout gentil le Macron, tout mignon, tout zozotant comme un premier de la classe intimidé par sa prof principale, v’là qu’il nous assène une bonne paire de taloches qui nous remet les idées en place : Eh les pôôôvres, vous n’avez pas élu Mère Térésa mais un jeune loup de chez Rothschild !

Après les sourires et les mots doux, attendez-vous à prendre de sévères coups de latte dans le derche. Eh ouais, c’est comme ça avec les tapineuses. Ça commence par des clins d’œil aguicheurs et prometteurs et on finit toujours par raquer chèrement un petit plaisir bâclé (croyez-en mon expérience). Pourquoi je vous écris ça moi ?

Ah oui, parce que quand Alain Minc parlait il y a quelques mois de notre président (face aux caméras de France Télévisions), voilà ce qu’il en disait : «J’ai dit à David de Rothschild : Il faut prendre Macron à tout prix ! Parce qu’il est exceptionnellement charmant et intelligent, et que ce sont les qualités d’un banquier d’affaires. Un banquier d’affaires doit être intelligent, souple, rapide. Si en plus il est charmant, parce que c’est quand même un MÉTIER DE PUTE !».

Flatteur non ? Et Président de la République, c’est quoi comme métier Monsieur Minc ?

Revenons à nos moutons. Enfin j’y reviendrai un peu plus tard parce que dans l’immédiat je vais me coucher, il est 3h05 du matin en ce jeudi 4 janvier 2018.

Reprenons après une courte nuit de sommeil car, Moi Monsieur, je ne paresse pas sous ma couette. Si je ne suis plus de cette France qui se lève tôt (pour payer les allocs des glandeurs), je suis de celle qui sort du lit à une heure raisonnable. Au fait, c’est quoi une heure raisonnable : 8h30, 9h00, 10h00 ? Aussi difficile à fixer qu’une offre raisonnable d’emploi. Suivez mon regard… en direction de Nicolas Macron et Emmanuel Sarkozy.

Je constate que mon correcteur d’orthographe ne reconnaît pas encore le nom de famille de notre Président à nous qu’on aime, mais bien celui de Sarkozy. Pourtant le premier sonne plus «souchien» que le second, comme dirait Finkielkraut qualifiant un gars bien de chez nous, un Français de souche. Au fait, le patronyme de notre Académicien philosophe identitaire, il sonne d'où exactement ?

Je m’égare. Où est-ce que je voulais en venir à la barre de mes digressions (j’adore ce mot) filandreuses (celui-ci est pas mal non plus et s’accorde à merveille avec le précédent) ?

Ah, ça y est, j’y suis. Oublions le Macron qui tient le job avec plus de panache que ces deux prédécesseurs. Il était difficile de faire pire, vous me direz. Revenons à l’essentiel, à Actuchomage qui sent le sapin… de Noël, de ceux qu’on abandonne dans la rue dès le 26 décembre, comme un clébard galeux, une autre espèce de sous-chien.

Faut dire qu’on a loupé tous les virages depuis 2004. Pas étonnant qu’on croupisse aujourd’hui dans le décor poussiéreux des sous-sols de la République. À l’heure de la financiarisation à outrance de la société, notre budget de misère (de l’ordre de 3.000 € de fonctionnement) n’a pas varié depuis… euh… 14 ans, bientôt 15 ! Comme nos tarifs d’adhésion à 5 € pour les plus pauvres que pauvres (les minima sociaux et les sans-rien) et 10 € pour les moins riches que riches (les chômeurs indemnisés).

Ces contributions étant bloquées et les contributeurs moins nombreux, nos recettes stagnent au point de ne plus couvrir nos frais réels (qui ne sont pourtant pas élevés).

Alors année après année, on doit en faire autant avec moins… avant de disparaître un jour. Ce qui nous pend au nez telle la goutte des frimas hivernaux.

C’est grand dommage parce que parfois on tient de sacrés dossiers qui émergent de nos forums, comme la remarquable mobilisation que nous avons menée contre la taxation illégale de l’épargne des bénéficiaires du RSA. Après avoir été portée par quelques-uns d’entre nous devant des tribunaux administratifs, elle est remontée jusqu’au Conseil d’État qui a tapé du poing sur la table en juin dernier rappelant aux Départements et aux CAF leurs obligations en matière de calcul du RSA. Je ne vais pas vous réécrire l’histoire (vous pouvez suivre tous ses rebondissements ici) mais ce que je peux vous dire en revanche c’est qu’il s’agit d’une affaire qui concerne des dizaines de milliers de RSAstes (peut-être des centaines de milliers) spoliés de dizaines de millions d’euros (probablement de centaines) depuis 2009.

D’un côté vous avez une association comme la nôtre qui survit avec 3.000 € par an, de l’autre des dossiers portant sur des centaines de millions d'euros de prestations sociales. Faute de moyens, nous ne pouvons mener bataille alors que nous savons que la Justice finira par nous donner raison… généralement trop tard.

Tous les thèmes sur lesquels nous travaillons sont du même tonneau. Ils concernent des milliers de personnes et engagent des budgets colossaux :

• Accès à la CMU, à la CMU-C, aux soins et aux traitement médicamenteux,

• Lutte contre les discriminations à l’embauche dont sont PRINCIPALEMENT victimes les plus de 50 ans qu’ils soient blancs, colorés, femmes, hommes…

• Représentation des Chômeurs & Précaires partout où se joue leur sort (imaginez que même au Conseil Économique Social et Environnemental nous ne sommes pas officiellement présents dans les instances et commissions traitant du chômage),

• Mobilisation contre les souffrances psychologiques induites par la perte d’emploi qui peuvent mener au suicide. Sur 200.000 tentatives et 12.000 décès par an, combien sont liés directement ou indirectement au chômage ?

• Et bien d'autres encore…

Vous l’aurez compris, ici et dans les autres collectifs de Chômeurs & Précaires, on touche des sujets lourds sur lesquels il n’est pas de bon goût de plaisanter, d’où mon ton badin d’introduction. Nous avons des montagnes à déplacer… avec une brouette ! Voilà notre réalité 365 jours par an. Depuis 14 ans : 5.110 jours !

Après, il s’en trouvera toujours qui nous diront : «Vous devriez faire ceci, lancer cela. Et puis, pourquoi fermez-vous le site en été ?». Vous savez, les fameux «yaka-faukon» (pour il n’y a qu’à faire ceci ou il faut faire ça) toujours prêts à nous prodiguer leurs bons conseils sans jamais mettre les mains dans le cambouis.

Ceci étant rappelé (toujours utile), il est temps d’entrer dans le vif du sujet : On a besoin de vous, enfin de sous ! ;-)

Pour nous soutenir et/ou adhérer, deux possibilités :

• Un don via le bouton Paypal disponible sur la page d’accueil, colonne de droite.

• Une adhésion par l’intermédiaire d’un bulletin ou plus simplement par l’envoi direct d’un chèque (dans ce cas n’oubliez pas d’y inscrire au dos un mail pour vous adresser un reçu).

• Un ordre et une adresse : APNÉE – Alternatives pour une nouvelle économie de l’emploi – 25, av. Villemain 75014 Paris.

Je souhaite à Chacune et Chacun de vous la Meilleure Année possible et, plus encore, une Santé de feeêêeeer (dirait Bourvil dans son sketch l’eau ferrugineuse) ou de faire (pour celles et ceux prêts à l’action).

Gardons le sourire en toute circonstance !

Yves Barraud
Pour APNÉE-Actuchomage

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