Actuchomage appelle à la mobilisation des Chômeurs, Précaires et Bénéficiaires des minima sociaux.
Depuis huit semaines maintenant, nous tentons avec nos faibles moyens de soutenir les mobilisations Gilets Jaunes. Une de nos vidéos (qui couvre le rassemblement parisien du 8 décembre) a été vue plus de 163.000 fois. Là n’est pas le propos.
Nous débattons aussi du mouvement sur nos forums. Il en ressort parfois que des Chômeurs et Bénéficiaires des minima sociaux s’en sentent exclus.
Certains témoignant d’animosités à leur égard entretenues depuis des années par la stigmatisation du chômeur fainéant, du chômeur profiteur. Comme si les conditions du plein emploi étaient réunies.
Mais nous avons aussi entendu des Gilets Jaunes rappeler que l’augmentation du pouvoir d’achat passe par celle des minima sociaux. Comme ici José Espinosa, coordinateur GJ à Montreuil (lire la vidéo à partir de 5 minutes 30 secondes).
Inutile d’en débattre plus avant. Cette polémique est sans intérêt pour une bonne et simple raison : La mobilisation des Chômeurs et Précaires est une nécessité absolue.
Les 6,5 millions d’inscrits à Pôle Emploi et les 2 millions de bénéficiaires du RSA (sans oublier ceux qui survivent avec d’autres minima) doivent s’impliquer dans les rassemblements et les manifestations. Faute de quoi, ils seront les dindons de la farce, comme l’a écrit notre camarade Arno. Notre passivité serait alors perçue comme une résignation à la destruction ou au recul de nos droits.
Quelques exemples :
• La Prime de Noël versée aux personnes en grande difficulté n’a pas été revalorisée depuis 1998 (elle a donc perdu 30% de sa valeur en 20 ans).
• Le retour à la dégressivité des allocations chômage est envisagé.
• La dette de l’Unédic (supérieure à 30 milliards d’euros) pourrait prochainement inciter ses administrateurs à réduire le montant des allocations ou leur durée, voire les deux.
• Le renforcement des contrôles des demandeurs d'emploi se traduira par une augmentation des radiations.
Voilà ce qui menace les millions de femmes et d’hommes qui alternent périodes travaillées et chômées, et les millions qui survivent avec quelques centaines d’euros par mois.
Vous ne pouvez pas ne pas réagir sauf si vous êtes satisfait de la situation.
Mais pourquoi se mobiliser ?
Parce que les économistes et politiques de tous bords, unanimes, conviennent que les inégalités se creusent vertigineusement entre classes aisées et classes populaires paupérisées.
Certes il y a ce fameux 1% de la population qui possède une fortune colossale dépassant l’entendement. Quantité d’autres vivent très bien, vivent beaucoup mieux qu’il y a 10 ou 20 ans. Eux se comptent par millions en France : Professions libérales, gros commerçants, hauts fonctionnaires, cadres supérieurs… qui peuvent investir à Paris dans un appartement quelconque de 40 mètres carré à 450.000 €, et le louer 1.500 € par mois à un couple ou une personne seule qui devra gagner 4.000 à 4.500 € pour y mettre les pieds. Une fortune inaccessible à nombre d’entre nous, victimes de ce que nous appelons ici le Grand Déclassement.
Si il y a beaucoup de misère en France, il y a donc aussi énormément de prospérité que se partagent les gagnants de la mondialisation.
Ceux qui sont montés à Paris pour y manifester ces dernières semaines ont pu mesurer le fossé qui tranche cette France de l’opulence et celle des fins de mois difficiles.
Ce système est figé. Ceux qui détiennent le capital n’envisagent en rien de partager, même quelques miettes. Au contraire, ils disposent d’une multitude de combinaisons pour échapper à l’impôt, pour investir ailleurs, loin des regards du fisc français. Selon les dernières estimations, la fraude s’élèverait non pas à 80 milliards d’euros par an, mais à 100 milliards.
Ces mêmes ont entre les mains tous les leviers du pouvoir politique et médiatique. L’élection d’Emmanuel Macron est la quintessence de leur domination sans partage. Ce président incarne le summum de l’oligarchie politico-financière, l’énarque devenu banquier d’affaires puis ministre de l’Économie, pour enfin accéder à la fonction suprême en quelques années. Une success story se réjouiront certains. Une mystification s’insurgeront les autres. Nous en sommes.
Avant lui, les quinquennats de Nicolas Sarkozy, de François Hollande, et dans une moindre mesure les septennats de Jacques Chirac et François Mitterrand, ont entériné leur renoncement à protéger les Français, tous les Français, d’une globalisation qui a assombri l’avenir de celles et tous ceux qui ont basculé dans la précarité. Ces millions de chômeurs et de travailleurs pauvres dont on ne parlait pas ou peu il y a 40 ans, dont le flot grossissant semble aujourd’hui intarissable. Il s'agit d'une véritable trahison !
Nous n’en aborderons pas ici les motivations profondes. Nous nous contenterons de poser le postulat d’un changement radical qui passe, nous devons l’écrire, par l’élimination des oligarques qui trustent les leviers du pouvoir (1).
Nous sommes contraints de renverser ce régime ! Ni plus ni moins. Faute de quoi, rien ne changera.
Nous avons appris du passé. Nous avons retenu la leçon du référendum de 2005 : Toute discussion, tout débat, toute concertation avec des apparatchiks qui ne veulent rien céder sur le fond, est sans objet.
Nous avons aussi retenu la leçon de la réforme des retraites sous Sarkozy, de la loi Travail sous Hollande et de la capitulation des syndicats…
La feuille de route de nos dirigeants n’est certainement pas de protéger nos intérêts. Dernièrement, le député La République en Marche, Aurélien Taché, reconnaissait sur C8 que le cœur du programme d'Emmanuel Macron et de ses troupes est de transférer la majeure partie de notre souveraineté à l'Union européenne. Voilà qui a le mérite d'être clair.
Nous n’avons pas d’autre choix que de nous battre pour chasser du pouvoir celles et ceux qui le trustent depuis trop longtemps, pour réécrire nous-mêmes une nouvelle Constitution du Peuple, pour le Peuple, par le Peuple, et ne plus confier à d’autres le soin d'en fixer les règles.
Si nous y renonçons aujourd’hui, demain ne nous apportera rien de bon. Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement nous a avertis : «Nous devons être encore plus radicaux dans nos méthodes».
Nous lui répondons : «Nous le serons tout autant pour y résister».
Chômeurs, Précaires, Bénéficiaires des minima sociaux, si vous n’avez pas la force individuelle de combattre, vous avez le nombre. Ce nombre doit renverser (1) ceux qui nous méprisent, nous les «pauvres cons», «les sans-dents», «les réfractaires», «les losers de la mondialisation»…
Actuchomage
(1) Nous n’appelons pas à la violence pour renverser le régime et éliminer ses oligarques mais à des mobilisations à ce point multiples, répétées et envahissantes partout en France qu’ils seront contraints d’abdiquer face au raz-de-marée populaire.
Rappelons qu’une procédure de destitution a été engagée contre François Hollande en 2016, peu de temps après la sortie du livre «Un Président ne devrait pas dire ça». Procédure sans lendemain à laquelle s’était néanmoins joint Édouard Philippe, alors député Les Républicains.
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