Cette détérioration historique de la balance commerciale s'explique en partie par la flambée du pétrole, mais surtout par le manque de compétitivité de nos exportations.

En novembre, l'écart entre les exportations et les importations de l'Hexagone s'est encore creusé de plus de 3 milliards d'euros, ce qui porte 23 milliards le déficit cumulé sur les onze premiers mois de 2005 (contre 8,35 milliards pour l'ensemble de l'année 2004). Au vu de ces chiffres "il est très probable que le déficit avoisinera les 25 milliards en 2005, un record absolu dans l'histoire économique française", a déploré l'économiste Marc Touati de Natexis Banques Populaires, rappelant que la précédente "annus horribilis" remonte à 1982 - première année Mitterrand - où le déficit n'avait atteint que 14,3 milliards...

La facture énergétique a pesé (plus de 8 milliards d'euros, selon les Douanes), ainsi que la consommation des Français : restée dynamique malgré la faible évolution de leur pouvoir d'achat, elle porte de plus en plus sur des produits étrangers, ce qui alourdit les importations. Si la remontée du dollar face à l'euro avantage les produits européens, les exportations françaises ne décollent pas depuis six mois, et le grand responsable serait "un manque de compétitivité structurel". Car, mis à part l'aéronautique, la France n'a plus de secteur phare capable de les tirer, et nos exportateurs restent trop tournés vers la zone euro, sur laquelle ils concentrent plus de 50% de leurs ventes.