L'idée est d'attacher la formation au salarié lui-même et non plus à l'emploi qu'il occupe, afin de répondre à l'évolution des parcours professionnels, de plus en plus souvent marqués par des périodes de chômage et de reconversion. Il s'agirait de permettre au salarié de bénéficier de son droit à la formation dans le cadre de contrats courts ou pendant les périodes chômées, tout en facilitant le transfert de son droit d'une entreprise à une autre.
Cet aménagement du droit à la formation professionnelle serait une avancée majeure pour les salariés en général et les précaires & chômeurs en particulier. Effectivement, les droits à la formation sont pour l'instant essentiellement attachés à l'entreprise, ce qui de facto exclut ceux qui en ont le plus besoin : les précaires et les demandeurs d'emploi.
Alors que les employeurs se plaignent régulièrement du manque de personnel qualifié pour certains emplois particuliers, beaucoup de chômeurs, malgré leurs efforts, ne parviennent pas à trouver un financement pour une formation qui pourrait pourtant déboucher sur un emploi. Pourtant, l'idée d'attacher le droit à la formation à la personne avait été débattu lors des négociations qui avaient débouché sur le DIF (Droit Individuel à la Formation) mais avait été rejetée par le patronat, pourtant si prompt à déplorer le manque de compétence des salariés postulant...
Tel qu'est conçu le droit à la formation aujourd'hui, ce sont en fait les salariés les plus qualifiés, avec la carrière la plus stable, qui y ont le plus facilement accès. Cette situation est paradoxale à l'heure où l'on exige du salariat une mobilité professionnelle croissante. Il serait bon que l'on déploie les moyens et mette en place les droits nécessaires pour que cette mobilité ne soit pas forcément descendante, spécialement pour ceux dont le retour à l'emploi est hypothéqué par une dévalorisation ou l'obsolescence de la formation initiale. Le dispositif reste à construire et, surtout, à financer, en concertation avec les partenaires sociaux : gageons qu'il sera difficile de convaincre à nouveau le patronat.
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