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Accueil Social, économie et politique Plomber le déficit plutôt que d'augmenter les impôts

Plomber le déficit plutôt que d'augmenter les impôts

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Tel est le choix du gouvernement face à la crise économique. Pourtant, dans l'intérêt général, d'autres options sont à portée de main.

Invité ce matin sur France Inter, le ministre du Budget nous a gratifié d'une vérité digne de Lapalisse, reconnaissant qu'il y avait un «ralentissement extraordinairement fort de [notre] économie». Puis de jouer la fatalité : «On accepte de dégrader le déficit car la seule façon de ne pas le faire, ce serait d'augmenter les impôts. Or, nous ne voulons pas augmenter les impôts».

Augmenter les impôts : voilà l'épouvantail idéologique dont se sert Eric Woerth pour recueillir l'adhésion des Français, de plus en plus soucieux de leur porte-monnaie. Or, il ne s'agit pas d'augmenter les impôts mais, tout simplement, de mettre de l'ordre dans les finances publiques.

Il devient urgent de limiter les scandaleux avantages fiscaux concédés à des nantis !

Deux exemples emblématiques :
• En 2007, 486 «niches» ont exonéré de l'impôt des contribuables aisés, voire très aisés, voire millionnaires (150, selon Le Figaro) : soit un manque à gagner de 73 milliards d’€ pour les caisses de l'Etat, autrement dit 27% de ses recettes fiscales nettes et 3,8% de notre PIB !
• Toujours en 2007, constate Les Echos, plus de 7.000 foyers aisés n'ont pas acquitté d'impôt sur le revenu et, chaque année, le nombre de non-imposables aisés progresse. A l'instar du «bouclier» fiscal à 50%, la dernière réforme du barème de l'IR a profité aux plus riches.

On évitera le chapitre sur les aides publiques diverses et variées versées par l'Etat chaque année aux entreprises, sans contrôle ni contrepartie sur l'emploi : 65 milliards d’€ environ, dont 32 milliards rien qu'en allègements de cotisations sociales.

Chaque année, 50 autres milliards d'€ — soit l'équivalent de notre déficit public — échappent également à l'Etat par le biais de la fraude fiscale et sociale. L'URSSAF (13 milliards minimum), la TVA (12 milliards minimum) et l'impôt sur les sociétés (5 milliards) sont les plus touchés. Mais au lieu de s'en prendre à cette plaie qui n'est pas l'apanage des pauvres, pour détourner l'attention, M. Woerth lorgne chez les plus modestes, les plus démunis qu'il stigmatise en mettant le paquet sur la lutte contre la petite fraude aux prestations sociales... Quant à Nicolas Sarkozy, il fait en sorte que les délits économiques et financiers soient de moins en moins réprimés.

Une politique économique à pleurer

«Le rapport d'orientation budgétaire, c'est à pleurer. Il n'y a rien sur les recettes, rien sur la stratégie. Cela ne peut pas continuer !» disait cet été le très UMP Gilles Carrez, rapporteur général du budget de l'Assemblée nationale, traitant Eric Woerth de «ministre croupion». Le croupion, c'est peut-être ce que l'ancien ministre de l'Intérieur puis des Finances, champion toutes catégories de la dette et des déficits publics, préfère dans le poulet.

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Mis à jour ( Jeudi, 30 Octobre 2008 17:58 )  

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