La prime pour l'emploi, le 13e mois des Smicards !

Mardi, 29 Août 2006 03:33
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La campagne électorale a bel et bien commencé : à travers les déclarations de Dominique de Villepin, l'UMP tente de déminer la rentrée sociale et lorgne vers les bulletins de vote des Français "les plus en difficulté", ceux qui n'ont "ni diplômes ni qualifications", et promet d'apporter "de nouvelles sécurités" en matière d'emploi et de pouvoir d'achat.

Evoquant avec cynisme "le malaise que ressentent beaucoup de nos compatriotes sur le plan des revenus", en particulier pour "les bas revenus" alors que "certains très hauts salaires sont déconnectés de toute réalité", le Premier ministre vient d'annoncer sur TF1 que la prime pour l'emploi (PPE) allait "augmenter considérablement" : ainsi, elle va être doublée dans le budget 2007 pour les salariés au SMIC et passera de 540 à 940 € au 1er janvier. Cette hausse représentera "presque un 13e mois pour ceux qui sont au SMIC", a avancé l'invité de PPDA, expliquant que le gouvernement ferait au total un "effort tout à fait substantiel" en augmentant cette prime pour les 9 millions de ménages français qui ont les revenus les plus faibles, sans préciser toutefois l'ampleur de la hausse pour les autres salariés.

"Il ne s'agit pas de dilapider l'argent des Français", a dit M. de Villepin. La Cour des Comptes vient pourtant de pointer les dégâts des exonérations de cotisations patronales sur les salaires et sur notre système de protection sociale : le gouvernement en rajoute avec la PPE, soulageant définitivement les employeurs d'un treizième mois qu'ils ne paieront pas eux-mêmes à leurs salariés smicards, le tout étant une fois de plus assumé par les finances publiques !!! Et le chef du gouvernement de le reconnaître pour mieux justifier sa manœuvre : "Par exemple, on voit un nombre croissant de salariés payés au niveau du Smic, créant une véritable trappe à bas salaires. Nous voulons corriger ces situations", a-t-il benoîtement ajouté.

L'argent public servira d'autre part à compenser la hausse du prix des carburants grâce au lancement d'un "chèque transport" qui fonctionnera "sur les mêmes bases que le chèque restaurant, en leur conférant un allègement des charges sociales et fiscales", un dispositif "facultatif" pour les entreprises et financé pour moitié par l'Etat !

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Mis à jour ( Mardi, 29 Août 2006 03:33 )