Actu Chômage

Ce matin sur LCI, le ministre délégué au Travail Gérard Larcher a pontifié sur le taux de chômage de juillet à paraître demain, déclarant que la France était "sur la pentification vertueuse qui nous conduit vers les 8%"...

Les petites fuites vont bon train depuis que l'opération d'escamotage statistique du gouvernement et sa lutte contre les chômeurs porte durablement ses fruits. C'est d'abord le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton qui, tout excité, a vendu sa mèche hier : "Les chiffres qui seront annoncés jeudi matin, je les attends bons, très bons, parce que nous sommes dans une dynamique vertueuse", a-t-il pontifié.

"Nous sommes sur la pentification vertueuse que le président de la République a fixé comme cap pour le gouvernement et qui nous conduit vers les 8% de taux de chômage", s'est donc à son tour félicité M. Larcher qui constate que "depuis un an, il y aura bientôt une tendance de 300.000 chômeurs de moins et que 150.000 créations d'emplois sont attendues dans l'année 2006 dans le secteur marchand". Un secteur qui selon lui "est d'abord un élément dynamique de cette baisse du chômage, (avec aussi) 10% d'apprentis en plus ces sept premiers mois et 35% de contrats de professionnalisation en plus". Des "chiffres encourageants", même si "en même temps il y a des quartiers, il y a des jeunes et il y a des seniors de plus de 50 ans qui sont au chômage et il faut y répondre".

Même si, en même temps, 47,8% des chômeurs ne sont pas indemnisés et ne font pas partie des statistiques officielles. Même si les chômeurs officiels de catégorie 1 ne représentent que 57% de tous les inscrits à l'ANPE. Même si les radiations administratives ont quadruplé en dix ans. Même si 70% des offres d'emplois restent dans le champ de la précarité et du Smic. Même si le nombre de RMIstes a explosé depuis 2002. Même si la création d'emplois reste pitoyable depuis 2002 malgré les allègements et autres généreuses exonérations aux entreprises, malgré les "emplois aidés" et autres contrats sans avenir...
Décidément, saluons la virtuosité de nos bateleurs gouvernementaux !