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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Grève à Pôle Emploi : et après ?

Grève à Pôle Emploi : et après ?

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Alors que Christian Charpy tient un double langage tandis que Laurent Wauquiez promet "les moyens nécessaires" pour 2011, l'intersyndicale doit se réunir aujourd'hui afin de décider d'éventuelles nouvelles actions.

Après une grève fortement suivie (36% de participants selon la direction, entre 40 et 47% selon les syndicats), des syndicats de Pôle Emploi menacent de poursuivre leur mouvement.

Ils dénoncent les 1.800 suppressions de postes prévues l'année prochaine, sur les 49.000 que compte Pôle Emploi, qui devraient se traduire par la non reconduction de 1.500 CDD et 300 CDI. Ils dénoncent également l'augmentation de la charge de travail qui nuit à la prise en charge des chômeurs. Hier, malgré la pluie et le froid, une manifestation a rassemblé 2.000 personnes à Paris selon les syndicats, 1.300 selon la police.

Aucune réponse satisfaisante

"On s'apprête à reconduire des mouvements", a dit Philippe Sabater du SNU-FSU, le premier syndicat de Pôle Emploi. "On ne baisse pas la garde car on n'a eu aucune réponse satisfaisante", a-t-il déclaré à l'issue d'une réunion de l'intersyndicale après une rencontre avec le directeur général de Pôle Emploi, Christian Charpy. "On n'a absolument rien obtenu. Le directeur est resté intransigeant sur les effectifs ou sur les moyens, il n'a rien lâché", a ajouté Philippe Sabater.

Selon HNS-Info, M. Charpy a été d'une arrogance et d'un mépris sans nom envers la délégation de salariés. Des manifestants, qui attendaient leurs délégués devant le siège de Pôle Emploi à la Porte des Lilas, ont été aspergés de gaz lacrymogène par des gardes mobiles en tenue de combat.

Un DG impuissant

"Je ne peux pas répondre favorablement" aux demandes des syndicats qui réclament un maintien des effectifs en CDI et la titularisation des CDD, "c'est juste impossible", a dit M. Charpy. "Je n'ai aucune marge de manœuvre" car cette décision, "inscrite dans le projet de loi de finances", "relève du gouvernement et du Parlement, c'est une contrainte de l'extérieur", a-t-il justifié. Pour défendre le bien-fondé de ce dégraissage, il a comparé les effectifs d'avant la fusion (45.000), en janvier 2009, à ceux d'aujourd'hui (49.000) — en clair : De quoi vous plaignez-vous ? —, et a assuré que ces inévitables suppressions d'emplois n'auront pas lieu de manière "brutale" mais qu'elles se feront "progressivement".

En revanche, Christian Charpy s'est dit "prêt à ouvrir sans délai une discussion" avec les syndicats "sur l'organisation du travail" et "la classification des emplois" lors d'un entretien sur France Info. Sur RTL, il a également déclaré que "fusionner deux grandes maisons au moment d'une crise économique que personne n'avait vue venir, c'est forcément compliqué mais je pense qu'aujourd'hui les choses se sont très largement améliorées"... Les salariés apprécieront ce pur déni de réalité.

Wauquiez droit dans ses bottes

"J'entends les préoccupations qui sont exprimées par les agents de Pôle Emploi", a affirmé le secrétaire d'Etat à l'Emploi à l'Assemblée nationale, ajoutant que "le président de la République et le Premier ministre ont souhaité donner aux agents de Pôle Emploi, l'année prochaine, les moyens dont ils ont besoin, comme cette année".

Après avoir reconnu qu'il y a "tout un travail à mener pour alléger les processus administratifs trop lourds et donner plus d'autonomie dans leur travail aux agents", il a rappelé, lui aussi, que les effectifs de Pôle Emploi étaient de "45.000 avant la crise" et "de 50.000 cette année", puis souligné que les 1.000 agents chargés du recouvrement, mission désormais dévolue à l'Urssaf, "seront maintenus à Pôle Emploi, ce qui va nous permettre d'avoir plus d'agents directement en contact avec des demandeurs d'emploi et des employeurs". Or, changer de métier ne s'improvise pas. Après une formation expédiée en trois jours, les ex Assedic tâtonnent dans l'accompagnement tandis que les ex ANPE ne maîtrisent toujours pas les subtilités de l'indemnisation; ce dont pâtissent, bien évidemment, les chômeurs.

Les syndicats et le personnel de Pôle Emploi ont tout intérêt à ne pas mollir. Représentatifs d'un service public dépecé, gangréné par la course aux objectifs et le management par le stress, emblématiques de la souffrance au travail et des dégâts de la crise financière, nous espérons qu'ils sauront enfin se révolter.

SH

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Mis à jour ( Mercredi, 10 Novembre 2010 12:46 )  

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