Nouveau scandale chez Renault, qui fait suite à l'affaire des faux espionnages. D'après Le Parisien-Aujourd'hui en France, la firme au losange aurait anticipé les éventuels suicides de ses trois cadres suspectés d'avoir vendu des informations à la concurrence. Des accusations qui se révèleront fausses par la suite.
A publier si "l'un des cadres a mis fin à ses jours"
Des communiqués, dévoilés par Le Parisien, avaient même été rédigé à l'avance dans le cas où l'un des cadres tenterait ou se donnerait la mort. Ces documents, saisis lors d'une perquisition, avaient été versés au dossier d'instruction de l'affaire par le juge Hervé Robert. Ils seraient intitulés respectivement "L'un des cadres a tenté de mettre fin à ses jours" et "L'un des cadres a mis fin à ses jours", selon France Info qui a aussi exploité les documents. Dans les deux cas, les formulations sont les mêmes, à ceci près que celui prévu en cas de décès compte une phrase de plus dans laquelle Renault "pense particulièrement à la famille de M. XX".
"De l'anticipation pure", selon Renault
Contactée par Le Parisien, Frédérique Le Grèves, qui était à l'époque directrice de la communication du groupe, reconnaît avoir demandé à ses services de préparer ces projets de communiqués. "C'était de l'anticipation pure, des éléments de langage pour être prêt à répondre aux journalistes", à déclaré Mme Le Grèves au quotidien qui précise qu'elle est désormais chef de cabinet de Carlos Ghosn, le PDG de Renault.
Le directeur de la communication externe de Renault, Stéphane Guilbaud, a reconnu de son côté : "On est une entreprise du CAC 40, on travaille sur toutes les possibilités, y compris les pires scénarios. Frédérique Le Grèves a fait son travail de directrice de la communication en envisageant toutes les hypothèses".
(Source : La Tribune)
RAPPELS : Le PDG de Renault a récemment lancé un avertissement au gouvernement Hollande dans Le Figaro : «La compétitivité est une question de survie», «nous avons un problème de coût du travail et nous avons besoin de flexibiliser le travail», a-t-il exhorté. Cependant, l'aspect excessif du coût du travail de Carlos Ghosn, qui a touché un salaire de 9,9 millions d'euros en 2011, n'est, lui, pas remis en question.
D'octobre 2006 à février 2007, trois salariés du Technocentre de Renault à Guyancourt ont mis fin à leurs jours chez eux ou sur leur lieu de travail. L'affaire avait fait grand bruit. Immédiatement, la direction a écarté tout lien entre ces morts et sa politique managériale. Or, la faute inexcusable de Renault a été reconnue pour le premier de ces trois suicides. Même chose pour le deuxième. Quant au troisième, il est pour l'instant reconnu comme accident du travail mais comme le veut la règle, jamais deux sans trois.
Depuis, deux autres suicides ont été signalés : un en février 2008, un autre en octobre 2009...
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