Mon histoire n'intéresse personne. Pourtant, elle est le quotidien d'un bon nombre d'handicapés qui, après un accident, une maladie, recherchent un travail.
Notre parcours du combattant commence dès lors qu'on sort du fauteuil roulant pour enfin marcher avec des béquilles… Premier objectif atteint ! Espoir de réinsertion en perspective… pour soi, mais aussi pour sa famille, ses amis. C'est enfin le moment de reprendre une vie professionnelle après un arrêt forcé.
Je suis à présent bénéficiaire du statut RQTH (Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé - 09/2013), suite à un accident domestique en 2012.
En janvier dernier, je me présente chez Pôle Emploi pour m'inscrire sur la liste des demandeurs, pour bénéficier de leurs conseils et étudier mon orientation professionnelle accordée par la CDAPH (Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées).
Cette inscription m’est refusée oralement pour une soi-disant inaptitude médicale.
Après m'être renseigné sur les conditions d'inscription à Pôle Emploi, j’apprends que les bénéficiaires du statut RQTH peuvent être inscrits sur les listes même s'ils sont «invalides» (ce qui est mon cas). Et ce, contrairement aux personnes invalides non titulaires d'une RQTH qui, elles, sont soumises - seulement dans certains cas - à une visite médicale.
Par recommandé, je demande au directeur de l'agence mon inscription. Mon courrier reste sans réponse. Je saisis alors le Médiateur régional… duquel j'essuie un refus catégorique. Il me répond : «qu'il convient d'attendre les résultats de la médecine de la main-d’œuvre».
Cette réponse inattendue est non conforme à l'instruction P.E. N°2011-192 du 24 novembre 2011- article 2.3.2 : Le statut de travailleur handicapé confirme par lui-même une aptitude médicale.
J'attends plus de trois mois pour passer ma visite avant de pouvoir m'inscrire sur la liste des demandeurs le 29 avril 2014. Lors de cet entretien, la conseillère me fixe un rendez-vous avec Cap Emploi le 24 juin 2014 (encore 2 mois de délai !), pour une «réunion d'information collective» au cours de laquelle il sera déterminé un rendez-vous individuel… à une date ultérieure !
Cerise sur le gâteau : Lors de l'entretien du 29 avril, la conseillère m'établit pour projet professionnel de retrouver un travail de… magasinier !
Petite précision : Je n'ai l'usage que d'un pied et me déplace avec des béquilles.
Le constat est éloquent : Un demandeur d'emploi finalise son inscription et son projet professionnel en une semaine, deux tout au plus.
Un «travailleur handicapé» met plus de six mois à obtenir un projet professionnel incompatible ou difficilement compatible avec son handicap.
Merci de m'avoir lu !
Témoignage de Thierry sur les forums du site.
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