• 1er temps : Signature de l’agrément.
• 2e temps : L’État rembourse le différé des intermittents à l’Unédic pendant une période déterminée.
• 3e temps : Remise à plat des règles liées à l’intermittence.
Ce dispositif à retardement serait sensé rassurer les indécis, diviser les intermittents, les intérimaires, les chômeurs… entre eux et éteindre le feu qui s’empare des festivals et autres manifestations culturelles.
L’objectif est de faire taire les collectifs qui se sont créés ces derniers mois partout en France, s’organisent, se coordonnent et clament haut et fort, action après action pour lutter contre l’agrément : «L’été sera chaud !» ou «Ce que nous défendons, nous le défendons pour tous !» , avec un soutien grandissant de la population.
Pas un mot sur les indemnisés qui ne dépendent pas des annexes VIII et X, pas un mot sur ceux qui ne perçoivent rien : Seulement 4 chômeurs sur 10 sont indemnisés par l’assurance-chômage…
Acculés par le MEDEF, sacrifiés par des organisations syndicales dites représentatives, ils sont, en plus, copieusement ignorés par l’Etat.
Un accord qui fera valser les salariés sur le marché de l'emploi
Cet accord est inacceptable autant pour les intermittents que pour tous les autres chômeurs :
• Baisse du seuil d’indemnisation pour tous (de 57,4 % à 57 %),
• Différé maximum d’indemnisation (passant de 75 jours à 180 jours pour le régime général + doublement du différé congés payés pour les intérimaires + différé pour les intermittents maintenant provisoirement remboursé par l’État à l’Unédic),
• Baisse des droits dans le cadre du cumul des activités réduites/indemnisation, et pour celles et ceux travaillant plus de 200 heures par mois (plafond 75% du capital des droits),
• Mesures réduisant les droits des chômeurs dits «Seniors» et intermittents hors spectacle,
• Le tout combiné avec les droits rechargeables (chiffon rouge agité par la CFDT et le MEDEF) et la mise en place d’une recherche systématique d’une démission dès 3 mois de travail pour toute poursuite des droits y compris si l’inscription est maintenue, créant ainsi de nouveaux exclus du système d’assurance-chômage et aura pour conséquence de laisser sans revenus des chômeurs pendant 4 mois ou plus. Cela correspond à un frein à la mobilité décidée par les salariés auxquels les employeurs ont pu refuser une rupture conventionnelle. La situation risque d’être explosive au sein de Pôle Emploi.
Ce sera une véritable catastrophe pour tous car cet accord adaptera les salariés et les chômeurs à un marché de l’emploi fait de contrats de travail courts, en élargissant encore plus les mailles du filet de protection, pourtant déjà bien élastiques, de l’assurance-chômage.
Pour les intérimaires, ces nouvelles règles auront pour effet de réduire leurs droits à indemnisation jusqu’à 300 euros par mois. Cela se concrétisera globalement par une baisse des droits à indemnisation de tous les chômeurs indemnisés, tout en reportant interminablement le rechargement de leurs droits, toutes nos simulations le prouvent.
« À l'insécurité de l'emploi s'ajoute l'insécurité de l'indemnité chômage. La coupe est pleine ! »
Nous avons été reçus par des conseillers de Monsieur REBSAMEN, nous avons été reçus par Monsieur J. P. GILLE. Nous n’avons eu de cesse d’alerter, par tous les moyens à notre disposition, les risques que comportait l’agrément d’un tel accord, notamment ceux qui pourraient conduire à une situation aussi grave que celle connue lors des «Recalculés» en 2004.
Ils persistent et maintiennent qu’ils signeront !
Tandis qu’ils théorisent sur la «sécurisation des parcours professionnels» dans des colloques à Sciences-Po ou ailleurs (1), ils agissent en insécurisant les parcours de vie des salariés et des chômeurs.
Tant que nous ne serons pas entendus, nous serons présents aux côtés de ceux qui vivent cette double insécurité destinée à payer des dettes dont ils ne sont pas responsables. Oui, la coupe est pleine et nous appelons tous les chômeurs à sortir de l'isolement et à rejoindre les collectifs, associations, syndicats non consultés ou non signataires, pour se battre ensemble contre cet accord inacceptable générateur de précarisation et de paupérisation.
P/L'équipe de Recours Radiation - www.recours-radiation.fr - Rose-Marie Pechallat
(1) Colloque organisé par la Chaire de sécurisation des parcours professionnels (sic), partenaire de l’Unédic. Au programme, une présentation des travaux des chercheurs de cette Chaire, une table ronde consacrée aux contrats de travail flexibles et à la «sécurisation des parcours professionnels» (comme ils disent). Parmi les participants, Vincent Destival, directeur général de l’Unédic, et Pierre Cavard, directeur des études et analyses de l’Unédic, le DRH de Randstat France (intérim) et des responsables de la CFDT.
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