Après les cadeaux (Crédits d'impôts pour la Compétitivité et l'Emploi, pacte de responsabilité…) et les déclarations d'amour du Premier ministre aux entreprises ; après la signature de la convention d'assurance-chômage (véritable projet de société du MEDEF) qui fait payer une partie du déficit de l'UNÉDIC par les chômeurs, le ministre du Travail vient, encore une fois, prêter main forte au MEDEF.
Monsieur Rebsamen exige de Pôle Emploi qu'il contrôle plus les chômeurs, et les sanctionne quand ils ne cherchent pas d'emploi ou quand ils n'acceptent pas les offres qu'on leur propose.
Nous nous y attendions.
Juste avant cette pression mise sur Pôle Emploi et les chômeurs, Manuel Valls chargeait le ministre du Travail de l'exécution d'un décret (article 12) sorti en catimini en mai 2014.
Ce décret a sonné la fin de l'obligation pour Pôle Emploi d'accompagner les chômeurs en les rencontrant au moins une fois tous les 3 mois.
Moins d'accompagnement pour aider à concrétiser leur projet d'accès à l'emploi, plus de contrôles et de sanctions pour inciter à prendre n'importe quel emploi au prétexte que des milliers d'offres ne seraient pas pourvues… On connaît la ritournelle !
Face à la fin du plein emploi qu'ils feignent d'ignorer, ils organisent la répression contre ceux qui refusent de prendre ces innombrables miettes de petits boulots qui jonchent le marché du travail et les résidus de salaires allant avec. Quand on a faim, on n'a pas le droit de faire la "fine gueule" !
Cette convention d'assurance-chômage insécurisante, pleine de pièges pour les demandeurs d'emploi, associée aux menaces de sanction, vient à point : les voilà poussés à accepter un emploi ne correspondant pas à leur choix (qualification, durée, rémunération et temps de travail) sous peine de radiation.
On devine déjà de quoi sera faite la prochaine convention tripartite entre l'État, l'UNÉDIC et - pris entre marteau et enclume - Pôle Emploi.
Le marteau UNÉDIC exerce un pouvoir d'autant plus grand qu'il est le financeur le plus important de Pôle Emploi (avec les cotisations des salariés). En contrepartie, l'État enclume se désengage, et laisse la main à l'UNÉDIC sur les chômeurs et Pôle Emploi.
Nous nous y attendions et nous nous organisons. Des collectifs partout en France se sont constitués, des permanences vont se tenir. Ensemble, nous mettrons tout en œuvre pour faire respecter les droits des chômeurs, pour faire annuler cette convention : Recours au Conseil d'État (requête sommaire déposée le 26 août), actions pour amplifier le mouvement. Et surtout : Gagner de nouveaux droits sociaux pour tous.
Nous ne lâcherons pas !
Recours Radiation - www.recours-radiation.fr
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