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Accueil Social, économie et politique De la mondialisation à la fin d'un monde

De la mondialisation à la fin d'un monde

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La destruction de la biodiversité et de l’homodiversité  annonce la fin d’un monde. Lequel ?

altL’effacement des frontières, des nations et des souverainetés territoriales serait gage de paix dans le monde de demain. Celui d’une humanité réconciliée avec elle-même où hommes, marchandises et capitaux circuleraient sans entrave.

Cette promesse, ferment de la dominance politique, économique et sociétale de ces cinquante dernières années, crédo des hyperclasses et oligarchies mondialistes, n’est pas une chimère. C’est une réalité qui nous conduit… à la fin de notre monde.

Mais ne serait-ce pas en définitive l’objectif eschatologique attendu : La destruction de l’humanité présente annonciatrice de sa renaissance messianique ?

Ces derniers temps, on s’apitoie (non sans raison) sur l’effondrement de la biodiversité végétale et animale, sur l’extinction irréversible de milliers d’espèces d’insectes, de poissons, de mammifères, de reptiles et de plantes. Le réservoir de vie et son exceptionnelle diversité s’appauvrit décennie après décennie. Ce cataclysme programmé s’accélère alors qu’il était quasiment improbable il y a de ça un siècle.

À l’entame du XXe, d’immenses espaces naturels restaient épargnés de toute nuisance humaine. Depuis, nous repoussons les limites de notre envahissement vers les Pôles encore épargnés… plus pour longtemps. Tels des métastases, les hommes se fixent dans le moindre recoin de notre planète nourricière pour en exploiter la sève jusqu’à plus soif.

Chacun de nous exerce une empreinte destructrice sur l’environnement chaque année plus profonde, et nous sommes aussi plus nombreux à en être. On peut raisonnablement considérer que notre insatiable appétit en ressources s’est accru de 1.000% en moins de 100 ans, par l’explosion démographique et le consumérisme individuel. Nous sommes toujours plus et toujours plus voraces.



Si cela ne suffisait pas à fragiliser notre écosystème, à le détruire, l’idéologie dominante vise à accélérer nos méfaits. L’ouverture de nouvelles voies commerciales, la ratification de traités internationaux de libre-échange, les transferts électroniques de capitaux en une nanoseconde, les déplacements saisonniers de populations (tourisme) et les flux migratoires à grande échelle… conduisent à l’intensificati on des pressions néfastes que nous exerçons.

Comment comptons-nous réduire ces phénomènes destructifs quand l’idéologie dominante nous encourage à les intensifier ?

Même si nous réussissions à inverser la tendance dans les trente ans à venir, ce que la croissance démographique mondiale rend très improbable, la biodiversité est altérée pour des siècles. On estime qu’un quart des espèces (animales et végétales) auront disparu d’ici 2050. Les perspectives sont d’autant plus préoccupantes que les bouleversements s’accélèrent et cumulent leurs effets dévastateurs, à l’instar du réchauffement climatique (qu’il soit d’origine naturelle ou anthropique), de la pollution aux métaux lourds et aux plastiques, et de l’épuisement des ressources.

À ce tableau anxiogène se surajoute la disparition de l’homodiversité , un thème relégué - paradoxalement - au second plan de nos préoccupations.

Combien de cultures, traditions et langues ancestrales sont en danger d’extinction ? À terme, quasiment toutes au seul profit d’une uniformisation de l’humanité.

«Nous en sommes encore loin», commenteront les sceptiques. En sont-ils convaincus ?

Si cette uniformisation mondiale n’impacte pas encore la diversité des langues vivantes, en dépit de l’hégémonie de l’anglais dans les relations internationales , elle est très visible dans une multitude de domaines : l’entertainment (les industries récréatives : cinéma, télévision, parcs de loisirs, jeux vidéo…), la publicité, l’habillement, l’architecture, l’agro-alimentaire par ses multinationales … 

Ainsi, les grandes métropoles s’organisent sur le modèle unique de centres d’affaires verticaux à l’américaine et de banlieues pavillonnaires à l’anglo-saxonne. Qu’ils soient asiatiques, africains, européens, sud-américains, océaniens… les habitants des grandes villes arborent des tenues homogénéisées quand, il y a moins d’un siècle encore, le dépaysement vestimentaire était radical entre Shanghai, Ouagadougou et New York.

L’homogénéisati on contemporaine est d’autant plus fulgurante que tous les pays possédaient (et possèdent encore parfois) de remarquables diversités culturelles régionales et locales. Dans chaque vallée, chaque village, chaque région se sont développés au fil des millénaires, des patois, des traditions, des costumes et accoutrements, des techniques architecturales et savoir-faire spécifiques. Aujourd’hui pourtant, des centaines de millions d’individus sur les cinq continents, des milliards peut-être, adoptent un mode de vie très conforme. L’uniformisatio n des corps et des esprits s'opère à marche forcée. Le phénomène s’intensifie depuis que la télévision et Internet diffusent leurs images formatées et leurs discours commerciaux qui ne le sont pas moins.

Nous subissons une standardisation  consumériste globale qui accompagne l’idéologie mondialiste ultra dominante, ce rouleau-compresseur qui va tous nous écraser.

Car cette mondialisation mène bien à la destruction des diversités humaines, animales et végétales.

Quel intérêt trouverons-nous au monde uniformisé tel qu’il se dessine aujourd’hui, ravagé par les plaies contemporaines que sont les pollutions, le changement climatique, la destruction des paysages et des espaces naturels, la disparition des cultures traditionnelles et des spécificités locales ? Ce monde dans lequel dix, douze ou quinze milliards d’êtres humains vivront sur le mode Spielberg - Netflix - Levi’s - MacDo - Playstation.

Si nous n'avons pas encore atteint ce stade, nous nous en rapprochons. La globalisation mène une guerre à mort aux réfractaires de tout poil. Et face au bulldozer de la fabrique du consentement, autrement dit : la propagande, les résistants sont désarmés.

Cette perspective semble d’autant plus immuable qu’elle est portée par des motivations bien plus profondes encore. La résistance est l’ennemi à abattre par tous les moyens, sur tous les fronts. Par la standardisation consumériste et culturelle comme nous l’avons vu, mais aussi par l’effacement des nations et des frontières, par les brassages de populations et le grand métissage ethnique, culturel et cultuel, «auquel nous devons nous soumettre», selon l’expression de Nicolas Sarkozy. Comme si l’avénement d’un monde uniformisé peuplé d’individus indifférenciés était l’aboutissement final, le Saint Graal. Ce qu’il adviendra si rien ne change.

Mais qui pourrait se satisfaire de cette désespérante perspective qui signerait alors la fin d’un monde, celui de la biodiversité et plus encore de l’homodiversité     ?

Y aurait-il des individus ou groupe d’individus qui y trouveraient à y gagner ? Certainement ! Il y a toujours des gagnants. Même l’apocalypse en désignera. Du moins les adeptes de l’eschatologie messianique le croient-ils.

L’armageddon, la fin des temps ou la fin d’un monde, précède l’avénement ou le retour du Messie qu’annoncent les prophéties. Ne les prenons pas à la légère. Elles se réalisent les unes après les autres. L’hyperclasse et l’oligarchie mondiale en sont imprégnées. Elles œuvrent à leur accomplissement en écrivant ou en détournant le cours de l’histoire. Il n’y a pas de hasard. Il existe bien des forces agissantes extrêmement puissantes et organisées qui inscrivent leurs actions dans les siècles et les millénaires.

Pouvons-nous résister au sort que d’autres nous réservent ? En avons-nous la force et les moyens ?

Aujourd’hui, nous nous y soumettons par confort et conformisme, par méconnaissance, par paresse ou lâcheté aussi. Chacun doit trouver au fond de son âme l’énergie du sursaut, la volonté du savoir et du comprendre.

Ne pas affronter le danger ne nous protégera pas de l'extinction.

Yves Barraud

Mis à jour ( Mardi, 26 Novembre 2019 18:37 )  

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