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La Troisième Guerre mondiale dans le viseur du complexe militaro-industriel

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Il y a 62 ans, Dwight Eisenhower nous alertait. Donald Trump confirme.

altC’était le 17 janvier 1961. Un jour à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire du conspirationnisme et/ou du complotisme.

Ce 17 janvier 1961 donc, le Président états-unien Dwight Eisenhower lui-même désignait la grande menace des décennies à venir. Une menace mortelle !

Quelques jours avant le terme de son deuxième et dernier mandat, il mettait en garde son pays contre la probable montée en puissance du « complexe militaro-industriel », expression que son discours contribuera à populariser.

Dwight Eisenhower : « Nous devons nous garder de toute influence injustifiée, qu'elle ait ou non été sollicitée, exercée par le complexe militaro-industriel. Le risque d'une désastreuse ascension d'un pouvoir illégitime existe et persistera. Nous ne devons jamais laisser le poids de cette combinaison mettre en danger nos libertés et nos processus démocratiques. […] »

Depuis cet avertissement qui annonçait une possible (certaine ?) « ascension désastreuse d’un pouvoir illégitime », les États-Unis n’ont fait que renforcer leur hégémonie et multiplier leurs interventions sous l’influence redoutée du fameux complexe militaro-industriel. Pour s’en assurer, voici quelques chiffres tirés d’un article de l'analyste Bruno Guigue, publié sous le titre « Guerre, démocratie, dictature : Cherchez l’erreur ! », en février 2018.

Ces données datent de cinq ou six ans mais les ordres de grandeur restent pertinents en 2023 : « Selon les chiffres disponibles, l’OTAN dispose d’un budget militaire de 920 milliards de dollars, soit 19 fois celui de la Russie (48 milliards). Vous alignez 19 chars d’assaut quand votre adversaire présumé n’en a qu’un. Vous avez 19 missiles contre l’unique du méchant d’en face, et pourtant vous vous sentez assiégé, défié, déstabilisé. Il y a un problème logique, non ? […] »

Guigue poursuit : « Pour des Occidentaux travaillés au corps par les médias, c’est clair : la Russie est prête à se jeter sur nous, la bave aux lèvres. Mais elle nous menace avec quoi, au juste ? D’après le cabinet IHS Markit cité par Le Point du 12 décembre 2016, Moscou a baissé son budget militaire de 51,8 à 48,4 milliards. Diantre ! On n’y comprend plus rien. […] Alors voilà, tout s’éclaire ! Avec 40 % des dépenses militaires mondiales et 725 bases à l’étranger, les USA défendent héroïquement la paix dans le monde. Avec 4 bases militaires à l’étranger et un budget qui représente 1/13e de celui des USA, il est évident que la Russie prépare l’apocalypse. Si les manœuvres de l’OTAN ont lieu aux frontières occidentales de la Russie, c’est pour empêcher Moscou d’en faire autant à la frontière mexicaine. Si les USA ont 12 porte-avions, c’est dans un but uniquement défensif, tandis que l’unique porte-avions russe, c’est bien connu, mouille devant Manhattan prêt à frapper le cœur de l’Amérique […] ».

Ici, le second degré est d’une implacable pertinence.

Quatre ans avant le déclenchement de l’Opération spéciale russe en Ukraine, Bruno Guigue fixait précisément l’état des forces en présence. Avec, à l’Ouest, l’OTAN, enfin les États-Unis, qui pousse son expansion en direction des frontières russes. De l’autre, à l’Est, une Russie dont le budget militaire était alors 19 fois inférieur à celui de l’Alliance Atlantique. A-t-on déjà vu dans l’Histoire un pays s’attaquer à une alliance militaire 10 ou 20 fois plus puissante ? Jamais !

On assiste au processus inverse. Le plus logique d’ailleurs. C’est bien l’OTAN et les USA, qui, depuis 1961, guerroient sur tous les continents. Du Vietnam à la Serbie, du Panama à la Syrie, de l’Irak à la Libye ou à l’Afghanistan…, le bellicisme états-unien est à la botte du complexe militaro-industriel.

Écoutons Alain Soral sur ce thème (extrait numéro 3 d’une émission « SAPTR » de 2018) : « L’État profond est fait de deux lobbies complémentaires et associés tout puissants : le lobby militaro-industriel, de la guerre et de l’armée, et le lobby financier et bancaire. Et l’on voit bien qu’ils se soutiennent mutuellement. Le lobby financier fait voter les crédits d’armement. C’est le plus gros budget jamais acquis (700 milliards de dollars). Il équivaut à la somme de tous les budgets du reste du monde. Et quand on se dote d’un tel arsenal, ce n’est pas pour garantir la sécurité intérieure, c’est pour botter le cul à tous les pays qui ne veulent pas obéir à la fausse monnaie qu’est le dollar ».

Aujourd’hui, un nouveau conspirationniste reprend le flambeau allumé il y a 62 ans par Dwight Eisenhower. Son nom ? Donald Trump. Son message ? L’État profond aux mains du complexe militaro-industriel nous mène à la Troisième Guerre mondiale. Extraits de son allocution vidéo du 22 février 2023.

Donald Trump : « La troisième guerre mondiale n’a jamais été aussi proche. Nous devons faire le ménage parmi tous les bellicistes, les mondialistes de l’Amérique du Nord, l’État profond, le Pentagone, le Département d’État et le complexe industriel de la sécurité nationale. […] Ces gens cherchent la confrontation depuis longtemps comme ce fut le cas en Irak et dans d’autres parties du monde. Et maintenant, nous sommes au bord de la Troisième Guerre mondiale. Beaucoup de gens ne le voient pas mais moi je le vois. […] Cela signifie que ici, en Amérique, nous devons nous débarrasser de l’establishment mondialiste corrompu qui a bâclé toutes les grandes décisions de politique étrangère depuis des décennies. […] Nous empêcherons (quand Trump sera revenu au pouvoir, ndlr) les lobbyistes et les grands entrepreneurs de la défense de pousser nos hauts responsables militaires vers le conflit, en les récompensant lorsqu’ils prennent leur retraite avec des emplois lucratifs payés des millions et des millions de dollars. […] Nous pourrions mettre fin au conflit en Ukraine en 24 heures avec les bons dirigeants ».

Et aujourd'hui, les USA pourraient aussi imposer un cessez-le-feu en Palestine en 24 heures.

Donald Trump laisse clairement entendre que de hauts responsables militaires et de la sécurité nationale sont corrompus par le complexe militaro-industriel qui pousse à la guerre. Ils sont payés des millions et des millions pour cela. Soixante-deux ans plus tard, Trump dénonce sans détour « l’influence injustifiée » du lobby militaro-industriel, « la désastreuse ascension de son pouvoir illégitime » qui met « en danger nos libertés et nos processus démocratiques », selon les formules de son prédécesseur Dwight Eisenhower.

Auxquelles on peut ajouter aujourd'hui une aspiration à l'apocalypse, annonciatrice de l'avènement du Mashia'h (le Messie des juifs les plus convaincus), qui pourrait bien être l’objectif final. Mais cela est une autre histoire…

YB

==> Le complotisme consiste à alerter l’opinion pour tenter de déjouer un complot (manigances, malversations, trahisons…).

Mis à jour ( Vendredi, 14 Juin 2024 08:37 )  

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