Afin d'organiser cette conférence nationale convoquée le 14 décembre prochain par Dominique de Villepin, le ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher a ouvert une série de consultations bilatérales avec les responsables syndicaux et patronaux.

Les partenaires sociaux sont donc invités à présenter leurs revendications, et c'est François Chérèque (CFDT) qui a ouvert le bal hier après-midi. Suivront Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) aujourd'hui, Jean-Claude Mailly (FO) le 4 décembre, Laurence Parisot (Medef) le 5, Jacques Voisin (CFTC) le 6, enfin Bernard Thibault (CGT), Jean-François Roubaud (CGPME) et Pierre Perrin (UPA) le 12. Les discussions seront alimentées par le rapport du CERC (Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale) rendu par Jacques Delors, et qui doit servir de base à la conférence du 14.

Le secrétaire général de la CFDT a énuméré une série de mesures à court terme, dont "une intervention de l'Etat sur les loyers", "une aide publique pour doter d'une mutuelle les salariés des petites entreprises" et une "révision du chèque transport" afin d'élargir son application. A plus long terme, il souhaite que cette conférence permette "de soulever le problème des travailleurs pauvres" et notamment celui des femmes, qui en constituent "75% des effectifs". Il souligne que le rapport du CERC "a justement lié la pauvreté de certains travailleurs au temps partiel subi et à la précarité". Puis il compte enfin aborder "l'utilisation des 23 milliards d'euros d'allègements de charges" consentis chaque année aux entreprises (1), évoquant des "effets sur l'emploi non prouvés" et dénonçant un "effet trappe à bas salaires", suggérant l'instauration de "contreparties" de la part des entreprises "en termes d'emploi, d'investissement, de recherche, de déroulement de carrière".

Soucieux du "malaise" suscité par la question du pouvoir d'achat auprès des Français, Dominique de Villepin a souhaité que ces consultations établissent "un diagnostic commun" avec pour objectif de remédier à certains "effets pervers" comme les "trappes à bas salaires" ou le nombre croissant de salariés payés au Smic. Alors que sa politique depuis deux ans ne vise qu'à instaurer précarité et pauvreté, on se demande comment une telle conférence l'empêchera de poursuivre son œuvre...

(1) François Chérèque est bien loin du compte !