Les partenaires sociaux sont donc invités à présenter leurs revendications, et c'est François Chérèque (CFDT) qui a ouvert le bal hier après-midi. Suivront Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) aujourd'hui, Jean-Claude Mailly (FO) le 4 décembre, Laurence Parisot (Medef) le 5, Jacques Voisin (CFTC) le 6, enfin Bernard Thibault (CGT), Jean-François Roubaud (CGPME) et Pierre Perrin (UPA) le 12. Les discussions seront alimentées par le rapport du CERC (Conseil de l'emploi, des revenus et de la cohésion sociale) rendu par Jacques Delors, et qui doit servir de base à la conférence du 14.

Soucieux du "malaise" suscité par la question du pouvoir d'achat auprès des Français, Dominique de Villepin a souhaité que ces consultations établissent "un diagnostic commun" avec pour objectif de remédier à certains "effets pervers" comme les "trappes à bas salaires" ou le nombre croissant de salariés payés au Smic. Alors que sa politique depuis deux ans ne vise qu'à instaurer précarité et pauvreté, on se demande comment une telle conférence l'empêchera de poursuivre son œuvre...
(1) François Chérèque est bien loin du compte !
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"Il faut trouver des mesures qui permettent aux classes moyennes de retrouver du pouvoir d'achat et de ne plus avoir le sentiment d'être laissées pour compte", a aussi expliqué Alain Lecanu, secrétaire national de la CFE-CGC et membre de la délégation. Il a évoqué la nécessité d'un SMIP : le "salaire minimum interprofessionnel plancher" pour les cadres, soulignant qu’"en 15 ans, le nombre de cadres rémunérés sous le plafond de la Sécurité sociale (2.682 € par mois au 1er janvier prochain) avait doublé, passant de 15% à 30%".
Il a souhaité en outre que la conférence étudie la possibilité "de revenir à un principe d'augmentation collective minimale dans les entreprises". "Avec le système d'augmentation individualisée, certains cadres n'ont pas d'augmentation pendant plusieurs années", a-t-il ajouté.
M. Lecanu attend enfin de la conférence qu'elle réfléchisse à des "mesures de fond" concernant "l'accès au logement et à la protection sociale" des classes moyennes. Répondre | Répondre avec citation |
Le secrétaire général de Force Ouvrière (FO) Jean-Claude Mailly, reçu hier par Gérard Larcher, a déclaré vouloir "relancer les négociations salariales dans les branches professionnelle s".
Il faut "relancer les négociations salariales dans les branches professionnelle s", a expliqué M. Mailly à la presse, soulignant que "les minima conventionnels de 73 branches" étaient passés sous le niveau du Smic.
Pour "améliorer le pouvoir d'achat", le responsable FO a en outre réclamé une nouvelle négociation dans la Fonction publique, rappelant que les fonctionnaires n'avaient été "augmentés que de 0,7% cette année", et une révision du système de la prime transport dont il a déploré le caractère "non obligatoire".
M. Mailly souhaite également l'instauration d'un "indice du coût de la vie" qui permettrait de "mesurer précisément" l'évolution du pouvoir d'achat. Il a évoqué comme modèle des "indices présentés jusqu'en 1995 par le CERC" ancienne formule. Répondre | Répondre avec citation |
"Il faut imposer des charges sociales accrues aux entreprises recourant davantage aux emplois précaires et au temps partiel subi, dont sont victimes principalement les jeunes et les femmes", a déclaré M. Voisin lors d'un entretien téléphonique à l'issue d'une rencontre avec le ministre délégué à l'Emploi Gérard Larcher destinée à préparer la Conférence sur l'emploi et les revenus.
Les salaires sont le deuxième "grand sujet" à traiter lors de la conférence, a ajouté le numéro un de la CFTC, qui a rappelé que sur "158 branches professionnelle s, il y en a encore 73 dont les minimas salariaux sont inférieurs au Smic". Dans le privé, il faut donc "relancer les négociations salariales dans les branches d'abord sur les minimas, puis sur les grilles de qualification, et dans la fonction publique, pourquoi ne pas appliquer l'obligation annuelle de négocier sur les salaires existant dans le privé ?", a-t-il lancé.
Quant au Smic, la CFTC compte rappeler le 14 décembre qu’"il est hors de question qu'il soit simplement l'affaire des partenaires sociaux, comme souhaité par le Medef, car c'est un élément de l'ordre public social, qui est de la responsabilité du gouvernement", selon son président.
"Se pose aussi la question du coût de la vie", a souligné M. Voisin, favorable à "de nouveaux indicateurs pondérant mieux l'impact des dépenses contraintes, comme le logement, sur les ménages" et "déclinant les différents types de ménages". Sur le seul problème du logement, le syndicat espère des mesures pour faciliter l'accès à un logement des travailleurs pauvres mais aussi des jeunes, "grâce à l'apport de garanties". Répondre | Répondre avec citation |
"Ce n'est pas à quelques mois des échéances électorales que nous allons pouvoir aborder, malheureusement , des débats d'ordre structurel. Nous allons à cette conférence pour obtenir des mesures concrètes et d'application rapide", a-t-il déclaré, prévenant que "ce n'était pas la peine" que le gouvernement "nous renvoie à ce qu'il fera au delà de cinq à six mois". Il a cependant ajouté qu'il "ne pouvait pas penser que le gouvernement fasse une conférence sur l'emploi et les revenus pour que cela ne débouche sur rien".
Parmi les "mesures concrètes" attendues par la CGT figure, en matière de pouvoir d'achat, un "Smic à 1.500 euros".
La CGT veut également "obtenir des négociations dans les branches professionnelle s" sur les salaires là où elles n'ont pas eu lieu, "malgré les pressions du gouvernement", et "revenir à la diminution décidée par le gouvernement de la rémunération des heures supplémentaires dans les petites entreprises".
Concernant l'emploi, la CGT va donner la priorité à la lutte contre l'emploi précaire et demandera notamment au gouvernement "d'interrompre le recrutement en CNE". "Le rapport du CERC a mis en évidence ce que les syndicats n'ont jamais cessé de dire ces dernières années, que la précarité dans l'emploi est le levier principal qui explique la perte de pouvoir d'achat au-delà de l'instabilité sociale que cela représente", a déclaré le leader cégétiste.
Evoquant par ailleurs les mouvements actuels de grève à la SNCF et le service minimum dans les transports publics promis dès juillet par Nicolas Sarkozy, s'il était élu, Bernard Thibault a prévenu qu'il était "évident que, si cette hypothèse devait voir le jour, (…) notre pays serait dans des tensions très fortes très rapidement après les élections". "Je ne crois pas que les Français s'attendent parmi les premières mesures à une remise en cause du droit de grève", a-t-il ajouté. Répondre | Répondre avec citation |
Pour la Confédération générale des petites et moyennes entreprises, la "très forte augmentation" du Smic avec "une hausse de 37% depuis juillet 97, soit 15,5% hors inflation, perturbe la politique des salaires". La Confédération souhaiterait donc "un contrat de législature sur le Smic" par lequel politiques et partenaires sociaux "s'entendrait en début de législature sur l'évolution du Smic pour les 3 ou 5 ans à venir". "Cela permettrait de donner de la visibilité aux entreprises" et d'éviter la politique des coups de pouce imprévus au salaire minimum, estime-t-on à la CGPME.
Autre proposition : revoir le système des allègements de charges sur les bas salaires, sans modifier l'enveloppe globale, en "étudiant la faisabilité d'une franchise de charges salariales, par exemple de 200 euros, sur tous les salaires afin d'éviter les effets de seuil et la trappe à bas salaire".
Enfin, l'organisation patronale voudrait "mettre en avant la revalorisation du travail manuel". Elle suggère à cette fin "une exonération de cotisation sociale sur des métiers en tension" alors que certains secteurs, tels le bâtiment, ne parviennent pas à recruter faute de candidats. "La totalité de cette exonération serait reversée intégralement par le chef d'entreprise à son salarié", permettant d'offrir des salaires plus attrayants, détaille-t-on à la CGPME. Répondre | Répondre avec citation |