Simone Veil fustige les RMIstes

Lundi, 30 Avril 2007 06:59
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Dimanche, au grand Sarko-Show à Bercy, Simone Veil a eu droit aux honneurs de la tribune pour une courte intervention où elle a dénigré les RMIstes et l'«assistanat» devant une foule galvanisée de 30.000 personnes.

Un ultime grand spectacle, aussi onéreux qu'organisé, où chaque supporter y a été de son petit laïus sur un thème particulier du discours sarkozyen, avant la touche finale du maître de cérémonie.

Le pire est venu des femmes. D'abord, la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie a accusé Ségolène Royal de "changer d'idées comme de jupe" : une attaque des plus sexistes qui, venant de la bouche d'une congénère, ne passe pas mieux que si elle avait été proférée par un homme.
Ensuite, Simone Veil s'est chargée de prôner «le travail» contre «l'assistanat». Elle a fustigé avec véhémence tous ces profiteurs qui bénéficient des aides de l'Etat alors qu'ils n'en ont pas besoin (elle a parlé des RMIstes, pas des employeurs qui ont empoché 65 millards d'euros d'aides publiques en 2005 alors que le coût du RMI ne dépasse pas 6 milliards d'euros par an). Souhaite-t-elle qu'on rétablisse les camps de travaux forcés et le STO ?

Comment cette «grande dame», courageuse et admirée de tous, a-t-elle pu en arriver là ? Alors que son expérience personnelle et ses connaissances historiques lui permettent d’analyser les mécanismes de manipulation des foules, de contrôle des médias et de prise du pouvoir utilisés par les dictateurs européens de sa jeunesse, comment ose-t-elle déplorer la «diabolisation» faite à l'encontre de Nicolas Sarkozy, que la Ligue des Droits de l'Homme accuse ouvertement ? "Nous sommes un pays de liberté", dit-elle pour minimiser les actes de son favori : mais pour combien de temps ? Ne voit-elle pas que c'est un état policier qu'il nous prépare ? Ne voit-elle pas que ce candidat cultive la division et la haine du pauvre et de l'immigré ? Ne comprend-elle pas que son score du premier tour a été gonflé par des électeurs du Front national ? "Nicolas est très anti-Le Pen", dit-elle. Quand elle dénonce la «grossièreté», la «haine» ou la «violence extraordinaire» de François Bayrou, ne voit-elle pas que c'est Nicolas Sarkozy qui a l'apanage de ces accusations ? "Nicolas est gentil. Il peut être brutal dans son expression mais les gens ont tort de douter de son humanité", assure-t-elle.

Non, décidément, ça fait froid dans le dos.

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Mis à jour ( Lundi, 30 Avril 2007 06:59 )