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Ségolène Royal défend les chômeurs

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Ségolène passe enfin à l'attaque : la candidate socialiste a accusé hier soir sur France 2 son rival Nicolas Sarkozy de draguer les voix populistes quand il propose de sanctionner tout demandeur d'emploi qui refuserait plus de deux offres.

D'abord, combien de chômeurs peuvent se vanter d'avoir reçu seulement une proposition de la part de l'ANPE, sauf, peut-être, dans le cadre de la grande braderie des contrats aidés ? Ils sont au minimum 1,3 million à exercer chaque mois, faute de mieux, une activité réduite ou temporaire qui ne leur permet ni de se projeter ni de vivre, dans un marché de l'emploi composé à 80% d'offres précaires et sous-payées. Alors, deux offres comme ça et on vous coupe les vivres ? De quelle "offres" Nicolas Sarkozy parle-t-il ?

Mais Mme Royal, invitée de l'émission "A vous de juger", n'a pas été jusque là. Il ne faut «pas chercher à draguer je ne sais quelles voix populistes en disant "Nous allons sanctionner les chômeurs"... C'est une mauvaise façon de parler d'êtres humains», a-t-elle accusé. «Les chômeurs recherchent un travail. Il y a comme dans toute catégorie des gens qui essaient d'en profiter, mais pas plus chez les chômeurs que chez les autres», a-t-elle poursuivi en citant Noël Forgeard (Airbus/EADS) : «Au lieu de s'en prendre aux chômeurs, M. Sarkozy ferait mieux de s'en prendre à tous les autres abus !»
«Je suis pour respecter les gens et je ne suis pas pour dire "Il y a des gens qui aiment se lever tôt et d'autres qui aiment se coucher tard"… Je ne suis pas pour dresser les Français les uns contre les autres. Je vois beaucoup de personnes qui n'ont pas de travail mais qui aimeraient bien, elles, se lever tôt pour en trouver», a-t-elle lancé. A l'heure où la télévision valorise des célébrités sans talent qui gagnent des millions et vivent la nuit, elle ne croit pas si bien dire.

Questionnée sur l'ANPE, elle a préconisé une "réforme" avec un "accompagnement personnalisé" des demandeurs d'emploi : «Ce n'est pas une question de sanction mais une question de motivation». Puis elle a dénoncé l’«espèce de discours tonitruant» et la «brutalité» du candidat de l'UMP, l'accusant implicitement de promouvoir une «autorité aveugle ou brutale». «Moi, je ne suis pas applaudie debout par le MEDEF» et «Je n'ai aucune soif du pouvoir», a-t-elle lâché. Il était temps ! On aimerait, d'ici le 6 mai, qu'elle se défoule un peu plus sur ce terrain, même si on ne se fait aucune illusion sur le traitement social du chômage amélioré qu'elle propose.

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Mis à jour ( Jeudi, 26 Avril 2007 05:23 )  

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