D'abord, combien de chômeurs peuvent se vanter d'avoir reçu seulement une proposition de la part de l'ANPE, sauf, peut-être, dans le cadre de la grande braderie des contrats aidés ? Ils sont au minimum 1,3 million à exercer chaque mois, faute de mieux, une activité réduite ou temporaire qui ne leur permet ni de se projeter ni de vivre, dans un marché de l'emploi composé à 80% d'offres précaires et sous-payées. Alors, deux offres comme ça et on vous coupe les vivres ? De quelle "offres" Nicolas Sarkozy parle-t-il ?
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«Je suis pour respecter les gens et je ne suis pas pour dire "Il y a des gens qui aiment se lever tôt et d'autres qui aiment se coucher tard"… Je ne suis pas pour dresser les Français les uns contre les autres. Je vois beaucoup de personnes qui n'ont pas de travail mais qui aimeraient bien, elles, se lever tôt pour en trouver», a-t-elle lancé. A l'heure où la télévision valorise des célébrités sans talent qui gagnent des millions et vivent la nuit, elle ne croit pas si bien dire.
Questionnée sur l'ANPE, elle a préconisé une "réforme" avec un "accompagnement personnalisé" des demandeurs d'emploi : «Ce n'est pas une question de sanction mais une question de motivation». Puis elle a dénoncé l’«espèce de discours tonitruant» et la «brutalité» du candidat de l'UMP, l'accusant implicitement de promouvoir une «autorité aveugle ou brutale». «Moi, je ne suis pas applaudie debout par le MEDEF» et «Je n'ai aucune soif du pouvoir», a-t-elle lâché. Il était temps ! On aimerait, d'ici le 6 mai, qu'elle se défoule un peu plus sur ce terrain, même si on ne se fait aucune illusion sur le traitement social du chômage amélioré qu'elle propose.
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Commentaires
… Telle est la méthode Sarkozy. Lorsqu'il pointe les travers de nos concitoyens, il prend des exemples peu significatifs et les monte en épingle afin de répandre des préjugés et des mythes + ou - tenaces qui vont liguer les gens les uns contre les autres, et stigmatiser - donc neutraliser - ceux sur qui on jette l'anathème.
C'est une bonne tactique, tellement évidente qu'on n'y voit que du feu : pendant que les gens s'occupent d'accuser des boucs émissaires ou de culpabiliser dans leur coin, ils ne s'attaquent pas aux causes réelles de leur problèmes. Cela s'appelle noyer le poisson.
Il y a donc le mythe du chômeur paresseux qui triche et profite (alors que l'immense majorité des victimes du chômage ne sont pas du tout comme ça) dont il va se servir pour cristaliser les rancœurs des salariés : pendant ce temps-là, ils oublieront de défendre leurs conditions de travail. Même chose pour jeunes de banlieue qu'il a réussi à faire passer pour des délinquants dans l'insconscient collectif : malgré ses démentis, le mal est fait. Même chose pour les musulmans qui égorgent les moutons dans leurs baignoires, ou les polygames qui abusent des allocations familiales : tout cela ne concerne qu'une part infime, marginale de la population, mais l'image fausse l'emporte dans l'insconscient collectif nourri de télévision et d'aspirations bourgeoises.
Ce simplisme à outrance qui exacerbe les rancœurs, ce nivelage par le bas alors que les problèmes sont plus haut, c'est bien du populisme dans toute sa splendeur. Et cette stratégie systématique du diviser pour mieux régner n'augure rien de bon alors qu'un chef d'état est supposé rassembler.
Au lieu d'élever la réflexion, au lieu d'élever le peuple, Nicolas Sarkozy les rabaisse. Quand il sera élu, il les écrasera. Répondre | Répondre avec citation |