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Quand des agents de la RATP ou de la SNCF font grève, ont dit qu'ils prennent les usagers "en otage" alors que, justement, ils défendent les intérêts de tous. Quand des intermittents et des chômeurs occupent le bâtiment de l'assurance chômage pendant deux jours, on dit aux autres chômeurs que ça va retarder le versement de leurs allocations...
Rappel des faits : depuis mardi 20h, une cinquantaine d'intermittents, de chômeurs et de précaires en colère se sont retranchés sur le toit de l'immeuble du 80 rue de Reuilly, dans le XIIe arrondissement de Paris. Cette dangereuse occupation a "obligé la direction à fermer mercredi matin, les accès au personnel et au public" tandis qu'un important dispositif de police a été déployé autour de l'édifice... Pour l'avoir pratiqué, nous pouvons imaginer que les policiers et CRS affectés à cette "mission de sécurité publique" sont dix fois plus nombreux que les manifestants eux-mêmes.
Rappelons que l'arrivée d'eau a été aussitôt coupée par la direction. "On est sans eau et sans vivres depuis 24 heures", a dénoncé l'un des occupants.
"Cette occupation commence à porter préjudice au versement des allocations de chômage journalières", a dit la porte-parole de l'Unedic dont la fermeture a été prolongée aujourd'hui. "Tous les jours, il y a des paiements qui sont réalisés dans ce bâtiment pour les situations d'attente. Ce n'est certes pas la grande majorité, les chômeurs étant indemnisés en fin de mois", a-t-elle précisé. "Mais on est dans une situation qui ne peut pas continuer et doit trouver une issue raisonnable avant la fin du mois. Il va falloir que les occupants sortent !"
C'est dit : alors que le règlement des allocations est automatisé depuis belle lurette, pour quelques cas particuliers, on va distiller dans l'esprit collectif que tous les demandeurs d'emploi seront pénalisés à cause d'une poignée de vilains militants ! Pourtant, ils n'étaient aussi qu'une poignée en 2004 à avoir osé porter plainte auprès des tribunaux contre le recalcul de leurs droits, ayant ainsi permis la réintégration de plus d'un million de chômeurs lésés qui n'ont, eux, pas levé le petit doigt.
Ces intermittents & précaires s'étaient, selon la porte-parole de l'Unedic, engagés hier à quitter les lieux après une rencontre de près de trois heures avec le directeur général Jean-Pierre Revoil. Mais ce matin, ils se sont dits déterminés à rester sur le toit jusqu'à l'obtention "de réponses à toutes les revendications". Ils ont lancé un appel "aux personnalités" à les soutenir et à venir manifester devant l'immeuble ce soir à 17H, où une centaine d'intermittents se trouvent déjà. Nous saluons leur courage et leur détermination.
=> L'UNEDIC vient d'être évacuée manu militari : lire en commentaire.
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"L'évacuation, qui s'est déroulée sans incident, a nécessité la mobilisation de moyens importants pour que toutes les conditions de sécurité soient réunies, notamment sur le toit du bâtiment que certains manifestants refusaient de quitter", ajoutait-elle.
"On a été sortis avec beaucoup de violences, l'un de nous a été blessé", a déclaré Romain, l'un des occupants joint au téléphone par l'Associated Press. Il a affirmé que l'évacuation avait commencé vers 16h30, alors qu'une cinquantaine de manifestants se trouvaient encore à l'intérieur du bâtiment. Rémy, lui, a dit à Reuters : "On s'est fait violemment expulser dans l'après-midi. Deux d'entre nous ont été hospitalisés".
Les protestataires, qui s'étaient installés sur le toit du siège de l'Unedic mardi soir, exigent le retrait de la dernière réforme du régime d'assurance-chômage des intermittents, ainsi qu'une refonte du régime général de l'Unedic. Répondre | Répondre avec citation |
Il s'appelle Laurent, il se dit «intermittent du RMI». Evacué par la police, il vient de sortir du siège de l'Unedic, rue de Reuilly à Paris (XIIe), après l'occupation du toit commencée mardi. Il raconte :
«Aujourd'hui, nous étions remontés sur le toit et ça faisait six heures qu'on y était. Au départ mardi soir, nous étions 150, et là nous n'étions plus qu'une vingtaine. On nous a annoncé que la directrice de l'Unedic devait nous parler. A la place de cette dame, des policiers sont arrivés sur le toit. Ils nous ont demandé de partir, de façon violente. Ils ont saccagé nos banderoles et fait des dégâts sur le toit de l'immeuble. On est donc descendus, contraints et forcés.»
Laurent ajoute : «La police nous a fait comprendre qu'une plainte contre nous allait être déposée pour les dommages causés au toit. En plus, un policier aurait eu une syncope, ça pourrait être rajouté aux griefs qu'on veut nous faire porter.»
Selon les nombreux intermittents, venus en renfort et massés au pied de l'immeuble, «la mobilisation continue».
(Source : Libération) Répondre | Répondre avec citation |
Adjointe au maire de Paris chargée des personnes handicapées, Pénélope Komites participait à une manifestation de soutien au pied de l'Unedic quand la police est intervenue pour évacuer les occupants hors du bâtiment, "sans incident", selon la préfecture, mais sans ménagement selon des manifestants.
ITT de cinq jours. Un médecin des urgences a constaté des lésions à l'épaule gauche justifiant une incapacité de travail de cinq jours, selon une copie du certificat médical.
Les manifestants - intermittents du spectacle et membres d'associations de chômeurs - ont occupé pendant 48 heures le toit de l'Unedic. Ils demandaient l'abrogation du nouveau protocole régissant l'indemnisation chômage des quelque 100.000 intermittents du spectacle et plus généralement une «refonte» du régime d'assurance chômage, à laquelle ils souhaitent être associés.
(Source : 20 Minutes) Répondre | Répondre avec citation |