Disposer d'un personnel formé aux besoins de l'entreprise tout en participant à l'insertion efficace et pérenne d'un allocataire du RMI, c'est ce que propose ce Conseil général aux employeurs du Territoire de Belfort et ses alentours par le biais du CDAE (contrat départemental d’accès à l’emploi), expérimenté depuis trois ans avec succès.
Loin des minables contrats aidés inventés afin de réduire statistiquement le chômage, véritables aubaines pour employeurs aussi déresponsabilisés que sans scrupule, le CDAE est un contrat de travail à temps plein, rémunéré au minimum sur la base du Smic et d'une durée maximale de 18 mois, qui organise pour chaque bénéficiaire des périodes d'alternance en entreprise, en organisme de formation ou en structures d'insertion par l'activité économique (SIAE). L'employeur perçoit une aide mensuelle du Conseil général de 447,91 € et s'engage à embaucher durablement le salarié à la fin du contrat (en CDI ou en CDD de 6 mois minimum).
Une issue sérieuse au RMI
Ainsi, en formant le salarié aux besoins de l'entreprise, ce dispositif facilite son adaptation et son intégration, lui offre de réelles perspectives d'avenir (un salaire correct, un CV réactivé et, le cas échéant, l'ouverture de nouveaux droits à l'Assedic), et permet surtout de répondre à des «offres non satisfaites»... Plus de 250 personnes «éloignées de l'emploi» en ont déjà bénéficié.
Retenu en janvier 2008 comme initiative pilote pour l’expérimentation des contrats aidés proposée par Martin Hirsch, le CDAE reste à ce jour une spécificité du Territoire de Belfort. Pourtant, comme l'a dit le Haut commissaire aux solidarités actives contre la pauvreté en décembre dernier : «Une grande partie de ces personnes [les RMIstes] ne sont pas éloignées de l'emploi, c’est l’emploi qui s'est éloigné d’elles»... En osant mettre à contribution les employeurs (ce que le RSA ne fait absolument pas !), le CDAE inverserait quelque peu la tendance.
Une question de bon sens !
A l'heure où il est question d'en finir avec le maquis de contrats aidés (ces petits boulots jetables, mal payés mais grassement subventionnés) en les remplaçant par un «contrat unique d'insertion», le CDAE a valeur d'exemple. Sera-t-il retenu ? Ce serait trop beau...
Afin de médiatiser cette alternative qui s'oppose à la précarisation — donc à la fausse insertion — des chômeurs de très longue durée, une conférence de presse est organisée jeudi 18 septembre 2008 à 8H45 à l’Assemblée des départements de France, au 6 rue Duguay Trouin – 75006 Paris (M°Saint-Placide ou Notre-Dame-des-Champs). Yves ACKERMANN, président du Conseil général du Territoire de Belfort, présentera lui-même ce dispositif qui mérite d'être connu et généralisé dans toute la France. Témoigneront également des entreprises partenaires et des bénéficiaires du CDAE.
Affaire à suivre...
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