«Pilier» de l’Unedic (de 1982 à 2007), Jean-Pierre Revoil exerça en tant que chef du service statistique à partir de 1992, puis accéda à la direction générale en 2003. Ses déclarations contre le projet de fusion ANPE-Assedic et son franc-parler avaient contribué à accélérer sa fin de carrière...
«L'économie française ne crée pas d'emplois, mais n'en détruit pas non plus lorsqu'elle affiche 1% de croissance annuelle du PIB», estime-t-il. A partir de là, «c'est simple» : à zéro de point de croissance, on détruit 200.000 emplois, et de même à chaque point de croissance en moins. Un PIB en recul de 3,5% équivaut donc à 900.000 emplois détruits. (La corrélation entre croissance et emploi fonctionne dans les deux sens, c'est-à-dire qu'un point de croissance en plus de 1% crée 200.000 emplois.)
Alors que le gouvernement estime désormais que la chute du PIB devrait se situer «autour de 3%» sur l'ensemble de 2009, M. Revoil table sur - 3,4%. «Comme actuellement la courbe démographique est plate — les départs en retraite égalent aux entrées sur le marché du travail —, toute perte d'emploi équivaut à de la croissance du chômage à l'état pur. Je suis donc en train de vous annoncer qu'on aura 900.000 chômeurs de plus cette année, et qu'on risque d'atteindre le million», a exposé M. Revoil. «Je ne veux pas noircir le tableau, mais on n'a jamais vu une telle rapidité de croissance du chômage depuis l'après-guerre et peut-être la crise de 1929», a-t-il ajouté.
Mais «même si on peut penser que l'économie ira mieux en 2010, cela ne suffira pas à créer des emplois : il y aura seulement moins de perte d'emplois», prévient M. Revoil.
Au premier trimestre 2009, autant d'emplois salariés que sur toute l'année 2008 ont été détruits. Avec une perte nette de 138.000 emplois (- 0,9% en un trimestre, - 2% sur un an), selon des données provisoires du ministère de l'Emploi. Comme depuis le début de la crise, les destructions d'emploi sont en grande partie imputables à l'intérim (- 77.800 au 1er trimestre à 438.900 postes) et à l'industrie (- 44.900 à 3,562 millions). En un an, le nombre de travailleurs temporaires a fondu de 33,8% (- 224.200 postes), précise le département statistiques et recherche du ministère (DARES). Le secteur des services, premier gisement d'emplois en France, enregistre au total une destruction nette de 93.900 emplois salariés au 1er trimestre à 10,702 millions de postes.
(Source : Libération)
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