Cette intimidation fait partie des nombreux rebondissements de l'affaire Adoma (logeur social, ex-Sonacotra), une histoire pas très «propre» où, depuis novembre 2007, des salariés en charge du nettoyage sont entrés en conflit avec leur employeur => LIRE ICI
«Depuis des mois, les salariés d’Adoma mènent une lutte exemplaire pour l’emploi. La justice ne cesse de les balader et de les renvoyer de tribunal en tribunal tout en leur donnant raison», explique Charles Hoareau qui les épaule avec l'efficacité et l'humanisme qu'on lui connaît. Parce que ces décisions de justice en leur faveur n'ont jamais été appliquées et qu'ils sont sans ressources, les licenciés d'Adoma ont mené une nouvelle action collective le 4 avril dernier. Le responsable syndical, présent à leurs côtés, est alors accusé d'avoir agressé deux représentants de l'entreprise qui ont porté plainte pour «menaces d'atteinte aux personnes de façon réitérée et violences ayant entraîné une ITT (incapacité temporaire totale) de moins de huit jours». D'où cette convocation au commissariat de Noailles, à Marseille.
Charles s'est présenté, en toute bonne foi et sûr de son bon droit, dans les locaux de la police mardi matin. Il en est ressorti le lendemain à 13 heures. «Il n’était manifestement pas dans l’intention première de la police de mettre Charles en garde à vue quand celui-ci s’est présenté. L’interrogatoire qu’il a subi se serait transformé en escalade judiciaire suite, semble-t-il, à quelques appels semblant provenir de certains membres du Parquet (et même à un "appel de Paris") qui ont demandé la mise en garde à vue, puis la prolongation de celle-ci, à l’étonnement de certains des policiers en charge du dossier. Des autorités qui auraient souhaité, manifestement, que notre camarade passe même en comparution immédiate, ce qui lui fut finalement épargné», relate le site Bellacio. «Tous les témoins entendus ont confirmé : Charles n’a commis aucun délit et son intervention n’avait pour but que d’éviter une confrontation entre les salariés d’Adoma et leurs employeurs», lit-on par ailleurs sur Rouge Midi.
Soutenu jusqu'à sa sortie par une bonne centaine de manifestants postés en permanence devant le commissariat, Charles a aussi reçu des témoignages de solidarité de la plupart des organisations politiques de la gauche communiste et du mouvement ouvrier (Rouges Vifs Midi, PCF, NPA, Gauche communiste…), ainsi que celui du journal La Marseillaise dans son édition d'hier. On n'attend plus que le soutien officiel de Bernard Thibault...
Criminaliser l'action syndicale est une option à risque : quand des patrons (ici, des délinquants sociaux) qui ne respectent même pas des décisions de justice osent porter plainte contre celui qui demande leur application, c'est non seulement le monde à l'envers mais, dans ce contexte de crise, un facteur d'accentuation de la haine qu'on peut leur porter (n'en déplaise à Sophie de Menthon)... Finalement, grâce à cette plainte, l'affaire Adoma a gagné en ampleur et la tendance pourrait bien s'inverser. A suivre, donc.
DERNIÈRE MINUTE : Le compte-rendu d'audience du tribunal correctionnel de Marseille où comparaissait, le 29 juin, notre ami Charles Hoareau super-star à lire sur Rouge Midi...
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