Ne laissons pas passer l’été sans rien faire !
— GRÈVE NATIONALE LE 18 JUIN —
La mise en place de Pôle Emploi jointe au contexte de la crise accentue la dégradation des missions, des qualifications, de l’organisation et des conditions de travail de l’ensemble des personnels. La crise aura des effets profonds et durables sur l’emploi et demandera un renforcement tout aussi durable des effectifs et des moyens de Pôle Emploi.
Le gouvernement et la direction n’ont qu’un seul objectif, au-delà de l’effet d’affichage : mettre de la main d’œuvre à moindre coût à disposition du patronat par le biais de la coercition sociale. Ils avancent coûte que coûte, quelles que soient les conséquences sur les usagers et la santé des agents.
L’arrivée massive des jeunes, la mise en place du plan seniors, les salariés victimes des plans sociaux, les personnes basculant dans le RSA, celles arrivant plus précocement dans les minima sociaux du fait de la durée d’indemnisation revue à la baisse, les demandeurs ex-dispensés de recherche d’emploi : les perspectives à venir ne cessent de s’assombrir. Les personnels de Pôle Emploi alertent solennellement l’opinion publique et exigent que soient prises toutes les dispositions afin que l’automne 2009 ne se transforme pas en un cataclysme social pour les usagers et les personnels de Pôle Emploi.
Les missions - les qualifications
• Il doit être mis fin à toutes les directives qui nous transforment en auxiliaires de police, à la politique de «contractualisation du PPAE», au dispositif «offre raisonnable d’emploi» et au contrôle des papiers d’identité. Ce cadre de pressions et d’incitation à la multiplication du nombre de radiations transforme Pôle Emploi en service coercitif et répressif contraire au droit des privés d’emploi, auxquels il est interdit de choisir les offres d’emploi et/ou de formation qui leur conviennent ;
• L’accueil ne doit pas être dévoyé en machine à refouler les demandeurs d’emploi ; toutes les mesures nécessaires à des conditions de réception dans le respect des personnes (demandeur et agent) doivent être prises : temps d’écoute, confidentialité, facilité et simplicité d’accès à l’information...
• La mise en œuvre des services à distance (pôle-emploi.fr, 3949…), doit être strictement encadré par le droit des privés d’emploi à être reçus, quand ils en expriment le besoin, par du personnel qualifié ;
• L’importation dans Pôle Emploi des modes de gestion des entreprises commerciales est profondément destructrice des missions de service public ;
• Le recours aux opérateurs privés de placement (OPP) ne cesse de s’accroître alors qu’il faudrait beaucoup plus de moyens pour Pôle Emploi ;
• Nous refusons les conditions opaques et aléatoires dans lesquelles se font les cédéisations et nous nous opposons à la décision de la Direction de recourir à l’Intérim.
L’organisation du travail – les conditions de travail
La course à l’ouverture des sites mixtes, qui désorganise les services, doit être stoppée :
• Notre revendication de densification du réseau de Pôle Emploi, que la crise rend d’autant plus nécessaire, doit s’appuyer sur le maintien de tous les actuels points d’accueil du public et la constitution de sites «à taille humaine». Cela évitera ainsi la mobilité forcée, pour les usagers comme pour les agents à qui on demande expressément de faire des fiches de vœux ;
• La mobilité, qui doit se faire à l’initiative de l’agent public comme des salariés de droit privé, doit strictement respecter les garanties statutaires et conventionnelles ;
• Les ponts imposés sont un hold-up sur les droits des agents et confirment l’inégalité de traitement du personnel sur le territoire national.
La définition des emplois et des qualifications nécessaires à l’exercice des missions de Pôle emploi que nous revendiquons, implique la mise en cause des actuelles formations indigentes de «conseillers personnels». Elle exige l’élaboration d’un plan de formations initiales et continues incluant des garanties statutaires et conventionnelles précises ; nous revendiquons un respect des métiers et des qualifications :
• La taille trop importante des portefeuilles, le temps réduit accordé aux traitements des dossiers d’indemnisation, ont des conséquences néfastes sur le service rendu en direction des chômeurs ;
• L’intensification des charges et des rythmes de travail exige l’arrêt du management par les objectifs et un plan d’embauches massives, assorties des formations indispensables, pour mener à bien des missions qui répondent aux besoins des usagers dans le respect du service public.
Nous exigeons que l’ensemble des demandeurs d’emploi soumis à l’obligation de recherche d’emploi en France métropolitaine et dans les DOM, soit inclus dans la publication des chiffres mensuels de la demande d’emploi pour rendre compte de la réalité des inscriptions et la quantité de travail demandé au personnel tant du côté de l’indemnisation que du côté de l’accompagnement.
Nous constatons un encadrement déstabilisé, constamment remis en cause et vivant des risques de déclassement, chargé de transmettre en cascade la pression qu’il subit sur les collectifs et les équipes, aussi bien dans le réseau que dans les structures.
Les activités professionnelles de travail structurées par un système informatique normatif, auxquelles s’ajoutent une évaluation et un contrôle managérial permanents accompagnent la dégradation des services rendus. Les aménagements non concertés et la réduction des espaces de travail, dans des locaux inadaptés, participent à ces risques et multiplient les situations de nomadisme professionnel.
De façon générale, les orientations mises en œuvre par la direction dégradent les qualifications et les garanties collectives des personnels. Partout la violence des restructurations accroît les risques psychosociaux.
Pour des conditions de travail et de réception des usagers humaines, nous exigeons la mise en place d’un plan d’urgence :
• Réception des usagers en maintenant les agents sur leurs métiers initiaux (ex RAC et ex ANPE),
• Renforts en effectifs massifs immédiatement pour répondre aux besoins des usagers dans le respect du service public,
• Un bureau attitré par agent,
• Pas de portefeuille au dessus de 60 DE par agent et 30 DE en accompagnement renforcé,
• Refus de la mobilité forcée,
• Densification du réseau,
• Abrogation du dispositif de l’offre raisonnable d’emploi,
• Non au travail d’auxiliaire de police,
• Non aux recrutements d’intérimaires,
• Revalorisation salariale conséquente.
Nous exigeons un moratoire sur la fusion à marche forcée.
Pour toutes ces raisons, nous appelons les personnels de Pôle Emploi à une grève nationale de 24 heures, le jeudi 18 juin 2009.
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Le communiqué commun d'AC!, APEIS, APNÉE-Actuchômage, ATTAC, CNT-ANPE, Collectif National Droits des Femmes, Coordination des Intermittents et Précaires d’Ile de France, Fondation Copernic, DAL, Marches Européennes, MNCP, Mouvement des Quartiers pour la Justice sociale, Union syndicale Solidaires, SNU-Pôle-Emploi (FSU), Stop Précarité, les Alternatifs, l’Appel et la Pioche, la Fédération, le NPA, le Parti de Gauche => Lire tout le tract en commentaire…
Nous, membres du Collectif Droits Nouveaux, soutenons les agents de Pôle Emploi en grève ce jeudi 18 mai et leur revendication de refus des mesures de contrôles/sanctions contre les chômeurs.
Nous appelons à participer à leur AG jeudi matin à 10H au 12, rue Cabanis Paris 13e (M°Glacière)
et à leur manifestation partant à 13H de Bastille vers République.
Nous encourageons tous les collectifs locaux à mener des actions de dénonciation de Pôle Emploi entre le 18 et le 30 juin - prochaine date de publication des chiffres du chômage - comme il s'en déroule déjà à Marseille, à Caen le 23 (à l'appel d'AC! 14, Solidaires-Précaires-Chômeurs et LDH).
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