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L'ardoise (très salée) du chômage partiel

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Privatiser les profits, mutualiser les pertes : les finances publiques paient un lourd tribut à la crise et aux choix des entreprises. Et ce n'est qu'un début.

50 millions d’euros en 2008 : tel est le coût du chômage partiel estimé par l’institut Rexecode de recherche économique, réputé proche du patronat. En 2009, ce record devrait être largement dépassé. [...] Si le coût pour l’Etat de l’indemnisation du chômage partiel avoisinait, bon an, mal an, les 20 millions d’euros, ce coût est passé à 50 millions d’euros en 2008, 60% de cette somme ayant été dépensée durant le seul mois de décembre.

Rien d’étonnant à cela quand on observe le nombre d’heures autorisées. De janvier à septembre 2008, un million d’heures avaient été octroyées chaque mois. En octobre, ce nombre passait à 1,3 million, 2 millions en novembre et surtout 13,5 millions en décembre. De janvier à mai 2009, le mouvement n’est par retombé. Avec 13 millions d’heures de chômage partiel, janvier est le meilleur mois. En mars 2009, le nombre d’heures autorisées a dépassé 23 millions.

200 millions d’euros en 5 mois

Pour le budget de l’Etat, ce développement ne sera pas indolore. Dans la loi de finance pour 2009 votée à l’automne 2008, 19 millions d’euros avaient été alloués à l’indemnisation du chômage partiel. Etant donné l’explosion du nombre d’heures autorisées sur les cinq premiers mois de l’année, nul besoin d’être devin pour prévoir que l’enveloppe prévue sera insuffisante et viendra alimenter le creusement du déficit budgétaire. Sur les cinq premiers mois de l’année, ce sont un peu plus de 92 millions d’heures de chômage partiel qui ont été autorisées pour un coût estimé à 200 millions d’euros par Rexecode, soit dix fois plus que prévu dans la loi de finances.

Le chômage partiel est un dispositif qui permet à un employeur de garder un lien contractuel avec un salarié, tout en réduisant sensiblement sa durée effective de travail. La mesure est réputée éviter des licenciements économiques. Elle crée une sorte de sas entre les difficultés économiques et leurs répercussions sur l’emploi.

Pour faire face à la crise, le gouvernement français a rallongé la durée légale du chômage partiel qui est passée de 4 à 6 semaines consécutives en décembre 2008. Il s’agissait alors de donner un peu d’air aux entreprises afin de juguler la hausse du chômage. Pour cela, le gouvernement a mis de l’argent sur la table. En effet, les entreprises qui recourent au chômage partiel reçoivent une allocation spécifique qui leur est payée par l’Etat et dont le montant a été réévalué en janvier 2009. [...]

(Source : Usine Nouvelle)

NDLR : Face à cette gabegie — car en période de faiblesse conjoncturelle, le recours au chômage technique n'a pas «l'effet stabilisateur» escompté et pousserait même au démantèlement de l'emploi — voire cet effet d'aubaine, l'Unedic (assurance chômage) risque d'être appelée à la rescousse. Ainsi, outre le contribuable qui devra en assumer sa part, le salarié qui cotise sera lui aussi lésé.
Mis à jour ( Mercredi, 26 Août 2009 19:24 )  

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