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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Manif du 5 décembre : quatre chômeurs inculpés

Manif du 5 décembre : quatre chômeurs inculpés

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A Rennes, lors de la manifestation annuelle des chômeurs & précaires du 5 décembre dernier, les forces de l'ordre ont chargé les participants, en ont blessé certains, puis arrêté et inculpé quatre dont le jugement aura lieu le 18 janvier.

Rappel des faits => LIRE ICI

Le 7 janvier, revenant sur le déroulement de cette manifestation et ses violences policières, le Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes a donné une conférence de presse que l'on peut visionner ici en trois parties :








Voici leur communiqué :

1- Démonstration de la manifestation du 5 décembre comme un coup monté de la part des forces de l’ordre et de la préfecture en complicité avec la mairie. Eléments à l’appui :

• Le Télégramme de Brest annonce la veille que la manifestation ne serait plus une manifestation de chômeurs mais d’"anarcho-autonomes".

• Samedi, nous apprenons seulement sur place que la manifestation est interdite. Mais, contrairement au 17 octobre 2009 où on a pu observer que la préfecture était capable de se donner les moyens matériel d’interdire une manifestation, ici l’interdiction reste verbale, ce qui fait qu’on nous laisse quand même partir, mais avec une présence policière qui flaire à plein nez la provocation et le traquenard.

• Lors du défilé, la présence policière est sans cesse plus provocante. Boulevard de la Tour d’Auvergne, les forces de l’ordre vont même jusqu’à nous encercler, ne nous laissant aucune échappatoire, comme s’ils cherchaient à provoquer des débordements. Quand on nous laisse repartir, c’est sous un encadrement policier délirant où il est impossible de ne pas voir qu’ils veulent attraper des individus déjà ciblés.

• On arrive quand même sereinement à la Maison des associations pour y tenir notre AG, dans une salle réservée la veille. C’est là que la stratégie des forces de l’ordre se referme sur nous avec la complicité de la mairie. La directrice nous interdit l’accès à la salle. On prend la mesure du traquenard quand on sait que :

- La directrice nous avait dit qu’elle ne serait pas là ce jour-là car elle partait en week-end. Or, sa présence montre déjà que quelquechose s’était décidé au-dessus et sans doute la veille pour qu’elle puisse annuler son projet. Par ailleurs, son argument comme quoi il y aurait trop de monde par rapport à la capacité de la salle ne tient pas, puisqu’au moment où elle nous refuse l’accès elle ne peut voir au plus que 40 personnes pour une salle limitée à 80...

- Le directeur du 4bis (lieu municipal contigu à la Maison des associations) nous confirmera ultérieurement que le refus de la salle avait déjà été décidé au moins le matin.

- De plus, la BAC pénètre dans les locaux par derrière pour nous expulser en cinq minutes, alors que cette démarche nécessite au moins l’accord de la mairie et de cette même directrice. Or celle-ci, à aucun moment pendant la négociation, n’a eu l’occasion de s’entretenir avec quiconque autre que nous.
Tout cela montre bien que le refus d’accès à la salle avait été décidé bien avant pour laisser libre cours à l’intervention des forces de l’ordre, quelque soit la teneur de la manifestation.

• Cette analyse de la situation est renforcée par le fait que ce n’est pas n’importe qui qui a été interpellé lors de l’assaut de la police. Ils ont attrapé Antoine, figure connue à Rennes, qu’ils souhaitaient avoir depuis longtemps, comme en témoigne le réquisitoire délirant du procureur lors de la comparution deux jours plus tard. La police et le procureur essayent de fabriquer une figure repoussoir à Rennes, et n’hésitent pas pour cela à fabriquer une histoire à coup de faux témoignages pour tenter de prouver contre toute évidence que c’est lui qui a jeté un œuf de peinture sur un agent de la BAC.

2- Fabriquer une histoire fausse pour légitimer l’action de la police

• Autour de cette histoire d’œuf, la police va tenter de grossir le geste en inventant une substance corrosive avec saisie de la police scientifique de Paris… alors même qu’il ne s’agissait que de peinture, et que plus d’un manifestant en a reçu des projections sur la peau ou sur ses vêtements sans aucun désagrément.

• L’agent touché aura soi-disant été grièvement atteint, avec 1 journée d’ITT à la clé… alors même que ce dernier est resté dans la manifestation jusqu’au bout et n’a pas été le dernier à se déchaîner sur les manifestants en fin de défilé.

• A l’appui de cette thèse de "violence sur agent", la police fabrique des faux témoignages grossiers :

- Le principal témoin, à savoir l’agent ayant reçu le projectile, commence par situer le geste à 14h30, avant de refaire un autre procès verbal se rendant compte qu’à cette heure, non seulement le défilé n’était pas encore parti mais qu’en plus l’accusé avait les preuves de sa présence à «speed rabbit» à cette même heure.
- Ce même témoin va également certifier avoir été évacué pendant la manifestation alors que tout manifestant aura pu constater sa présence jusqu’au terme de la manifestation, ces marques de peinture noire au visage et son air de vouloir prendre sa revanche ne pouvant passer inaperçus.
- Ce même témoin va à nouveau se contredire grossièrement en affirmant, dans un premier procès verbal, ne pas avoir pu distinguer clairement le coupable. Dans un second temps, celui-ci déclarera bien connaître Antoine comme activiste notoire à Rennes. Dans un troisième temps, il déclarera pouvoir reconnaître le dit Antoine à partir de photos, alors même qu’il disait bien le connaître...

• Par contre, les témoins pouvant être favorables à sa défense et pouvant apporter des éléments sur les violences policières se taisent étrangement. Les responsables de la Maison des associations, du 4bis et des Champs libres refusent de témoigner, arguant du risque de perdre leur poste alors même qu’ils s’affirment solidaires avec les inculpés et choqués des violences policières. Les salariés de ces structures ayant assisté à l’agression policière n’osent pas témoigner par peur, d’autant plus que leurs directions ne l’osent pas non plus.

3- La réalité objective des violences policières

• Il ne s’est rien passé durant cette manifestation. L’histoire de l’œuf est simplement ridicule. D’une part, il ne s’agissait que de peinture. D’autre part, la destination de ces œufs était tout autre. Le Mouvement des chômeurs avait en effet décidé de laisser des traces sur le passage de la manifestation en se permettant de redécorer les devantures de quelques institutions représentant la gestion du chômage et de la précarité afin d’afficher clairement son hostilité à l’égard du traitement du chômage et de la précarité. Que ces œufs aient eu un autre usage, cela tient uniquement aux provocations policières et à l’atteinte au droit de manifester qui ne pouvait rester sans geste de réaction. Vous conviendrez avec nous que ce geste relève plutôt de la blague potache que d’une agression préméditée de longue date, comme tente de le faire croire le procureur...

• Reste que le procès pour "violence contre agent" est d’un pur cynisme quand les violences ont clairement été du côté de la police. A preuve, le nombre de blessés du côté des manifestants. Un blessé grave avec des séquelles cérébrales irréparables. Deux filles blessées sérieusement : une arcade sourcilière éclatée avec points de suture et 7 jours d’ITT, une touffe de cheveux arrachés qui ne repousseront pas. Plusieurs certificats de coups et blessures. Il y a à ce jour 3 plaintes déposées pour violences policières.

4- Les intentions des autorités derrière ce coup monté

Cette histoire vise à la fois un mouvement de chômeurs qui se donne les moyens de son auto-organisation, dans une période de crise où les autorités ne peuvent gérer le chômage qu'à coup de contrôle et d'injonction au travail toujours plus renforcés. Il s'agit pour les pouvoirs en place d'étouffer dans l'œuf l'émergence de tels mouvements de contestation.

Mais au-delà du mouvement de chômeurs, il est notable que depuis quelques années le pouvoir tente de s'en prendre aux mouvements de contestation auto-organisés en fabriquant la figure de l’"ultra-gauche" (ou "anarcho-autonome") repoussoir, sensée marginaliser et rendre infréquentable tout mouvement qui se donne les moyens de perturber l'économie, à l'image de ce qu'on pu être à une époque des grèves de travailleurs, et qui affiche ouvertement sa défiance à l'égard des institutions.

Le Mouvement de chômeurs de Rennes, autant que d'autres mouvements comme le DAL ou la Grivèlerie à Rennes, ne se laisseront pas expulser de l'espace public aussi facilement.

Nous appelons dès le samedi 16 janvier, à 15h place de la mairie, à se réapproprier la rue à travers une manifestation pour la grève des chômeurs et en soutien aux 4 inculpés du 5 décembre.

MCPL - Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte de Rennes
22 rue de Bellevue, 35700 Rennes
mcpl2008@gmail.com

Au final, les quatre chômeurs ont été condamnés :

Mis à jour ( Jeudi, 25 Février 2010 16:46 )  

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