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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Mais quand est-ce que ça va péter ?

Mais quand est-ce que ça va péter ?

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52.000 chômeurs de plus en octobre, on n’en est plus à ça près. Dans 2 jours, on n’en parlera plus. Oubliés les 52.000. Et on attendra le 26 décembre pour connaître la prochaine hécatombe. Ça fait un an que ça dure. Et ça va durer comme ça encore pendant un an au moins. Quand est-ce que ça va péter ?

Plus il y a de chômeurs en France et moins ça bouge !

Nous sommes bien placés ici pour l’observer, nous qui pronostiquions en novembre 2008 + 1 million de chômeurs en 2009.

«Chômage Année Noire», voilà comment elle s’appelait notre opération de sensibilisation de l’opinion, initiée en janvier dernier sur Actuchomage.org pour dénoncer et anticiper ce qui allait se passer : la Bérézina sur le front de l’emploi, alors que le gouvernement réformait à la hâte, à la cosaque, l’Assédic et l’ANPE pour en faire le génialissime Pôle Emploi aujourd’hui désorganisé et débordé.

«Chômage Année Noire», c’était notre message lors des grandes manifestations du début de l’année, quand les syndicats se mobilisaient pour le maintien du pouvoir d’achat dans la fonction publique.

Beau résultat : Les salaires sont bloqués (enfin pas tous) et on licencie 2.000 gugusses par jour, samedis et dimanches compris, depuis 12 mois !

600.000 chômeurs de plus dans la seule catégorie A (on vous épargne les autres catégories et toutes les trappes à chômeurs qui permettent d’en escamoter quelques centaines de milliers d'autres), ça nous donne 1,5 à 2 millions de Citoyennes et Citoyens directement ou indirectement impactés par le licenciement d’un proche (enfants, conjoints, parents…).

Ajoutés aux 2 millions de demandeurs d'emploi comptabilisés fin 2008, aux mille et une frustrations sociales et à l’arrogance de certains, tous les ingrédients sont réunis dans la bombonne pour une bonne grosse explosion. Sauf qu’il ne se passe rien, QUE DALLE !

Certains argueront que «tous les Français, riches ou pauvres, salariés ou chômeurs, sont touchés. C’est dur pour tout le monde. C’est la crise mon pauvre monsieur». Ben tiens ! Et celui-là, ce majeur tendu vers le ciel, tu le vois ?

Parce que tu crois vraiment que tout le monde est touché par la crise, toi ? Tu penses que face à cette «vilaine récession», on est tous logés à la même enseigne et qu’on doit faire bloc derrière notre classe dirigeante (politique et économique) qui, en matière d’économies et de modération «salariale», donne si bien l’exemple.

Mais non, pauvre banane, t’es en train de te la faire mettre bien profond, la crise, et sans vaseline (y’a des moments où il faut se lâcher !).

T’as pas encore pigé qu’on se fout ouvertement de ta gueule, que le pognon coule à flot dans les poches de ceux qui étaient déjà blindés.

Les avions se sont-ils arrêtés de voler vers les destinations paradisiaques ? Les grosses berlines de rouler ? Les boutiques de luxe d’écouler leur camelote ?

Bon, disons que ceux qui pétaient plus haut que leur cul ont fini par mettre un bémol à leur frénésie de consommation «bling-bling». Mais ceux qui ont vraiment les moyens de dépenser sans compter, eux n’ont rien changé à leur train de vie, parole d’expert.

Et on assiste partout à une bipolarisation accrue des modes de consommation : D’un côté le «low cost» pour les fauchés ou le «rien du tout». De l’autre, le «toujours plus» de luxe et de prestations haut de gamme pour les nantis.

Et les moyens, eux, ils basculent peu à peu vers le bas, comme ces 52.000 chômeurs supplémentaires du mois d’octobre.

Dans l’hôtellerie, ce phénomène de bipolarisation de la consommation se traduit par de plus en plus d’hôtels 0 et une étoile (style Formule 1) et de plus en plus de 4 et 5 étoiles Luxe. Et les hôtels qui souffrent, ce sont les 2 et 3 étoiles, le milieu de gamme, ceux que ne peuvent plus se payer les «Français moyens».

Alors oui, nous sommes bien en période de récession mais pas celle qu’on croit. On régresse vers l’Ancien régime. Deux castes en émergent : Celle de ceux qui peuvent tout se permettre, et celle de ceux qui pourront bientôt plus rien s'offrir.

Et on t’emmerde ! On se fout ouvertement de ta gueule à longueur de journée en te divertissant avec quelques chiffons rouges (la Grippe A, la main de Thierry Henry, l’identité nationale, la sécurité, l’affaire Polanski, la «réforme» du Capitalisme, le sommet de Copenhague et les présidentielles de 2012…) pendant qu’on façonne une nouvelle société, celle du chacun pour soi et de la merde pour le plus grand nombre.

Les riches te la mettent bien profond, avec ton assentiment, ta résignation à les laisser faire, «parce que c’est la crise mon pauvre monsieur, et qu’on n’y peut rien !».

Cette crise, c’est de la foutaise, une des plus belles escroqueries de l’Histoire de l’Humanité.

C’est l’argument imparable qui ferme le clapet des revendicateurs de tout poil.

• Une augmentation ? On ne peut pas, c’est la crise !

• Un boulot ? On ne peut pas, c’est la crise !

• Une société plus juste ? On n’en a pas plus les moyens, c’est la crise !

• Des augmentations d’impôts pour les nantis ? On ne peut pas, ça va amplifier la crise !

• L’interdiction des licenciements ? On ne peut pas, ça va les accélérer !

Ah bon ?

Et même que pour sortir de la crise, la SEULE solution, c'est de donner un coup de main aux riches, en les exonérant d'impôts, de cotisations sociales et de contrôles !

La crise, tu peux la mettre à toutes les sauces, la jouer sur toutes les partitions, la chanter sur tous les toits.

La crise, elle verrouille ton cerveau, elle t’installe dans le flip du lendemain qui déchante, quand t’auras plus de boulot, quand t’auras plus d’oseille. Alors tu laisses faire, tu courbes l’échine en attendant l’éclaircie.

Mais l’éclaircie, pauvre naze, tu ne la verras que si tu redresses la tête !

T’as rien compris au film. La crise, tant que tu ne diras pas «Stop !», tant que tu ne l’enverras pas chier, on te la resservira encore et toujours. On t’en fera bouffer.

Et il y a aucune raison que le gavage des oies s’arrête parce que tu as la bouche, les oreilles et le nez grand ouverts, et qu’on te bourre de mots, qu’on te saoule la tête et qu’on empeste ton air avec la crise.

Il est encore temps de réagir !

Cette crise n’est pas la tienne, c’est la leur, à ceux qui s’en servent pour te tarir, te museler, t'assécher.

Ne laisse pas se banaliser le discours anxiogène dominant. Balaye cette crise malodorante de devant ta porte, refuse de mettre le pied dedans à chaque fois que tu sors de chez toi, à chaque fois que tu ouvres la télé, la radio, le journal et l'ordinateur. Ne la laisse pas s’immiscer par tous les pores de ta sphère de vie sinon elle va t'étouffer, t’asphyxier.

N’accepte pas cette fatalité mortelle et force-les à construire un monde qui te ressemble. Et ce monde n’est plus le leur !

CHASSE-LES !

YB


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