Le débat d'orientation budgétaire a de nouveau été l'occasion de souligner le désengagement de l'État [1]. Malgré des finances serrées, le Conseil général devrait à nouveau assurer ces différentes missions, mais parfois dans la douleur.
C'est dans une conjoncture économique particulièrement difficile et au seuil de réformes cruciales que les élus du département ont pu discuter des grandes orientations budgétaires pour l'année à venir. Un dossier présenté, comme à son habitude, par Pierre Authier, qui n'a pas manqué dès le début de la séance de rappeler le contexte actuel : «Outre le plein effet de la suppression de la taxe professionnelle, l'année 2011 verra la suppression pour les départements de la taxe d'habitation et de la taxe sur le foncier non bâti au profit du bloc communal. Le seul levier fiscal dont disposera le département reposera donc sur la seule taxe sur le foncier bâti».
Un département qui souffre
Une population vieillissante… Un taux de chômage qui touche plus de 12% de la population active, accentué par la crise viticole. Des revenus par habitant qui classent l'Aude au 91e rang sur 96 départements en métropole, et au 3e rang pour le nombre de bénéficiaires du RSA par habitants [2]… Le tableau à l'orée de 2011 n'est guère réjouissant. «Ceci permet d'expliquer le poids écrasant des dépenses d'aides sociales, peut-être plus que dans d'autres», souligne Pierre Authier. En effet, l'aide sociale (+5% en 2010) et les charges du personnel pèsent à eux seuls les trois-quarts du budget du département.
Aux discours les actes suivront. Ainsi, le département, en raison de l'augmentation prévue des allocations RSA, va multiplier les contrôles. Pour ce faire, «le contrôle de la juste attribution des prestations pour éviter les dépenses indues et récupérer les sommes indûment versées est affirmé comme une priorité en 2011. Nous allons recruter trois contrôleurs chargés du contrôle de l'attribution du RSA et de l'APA [3]. Le coût de ces postes devrait être rapidement compensé par des économies de dépenses ou des recettes supplémentaires», a poursuivi l'argentier du Conseil général.
Les élus se sont donné rendez-vous pour voter ces orientations budgétaires fin janvier 2011, assurant que le Conseil général poursuivra sa politique de solidarité, de développement, afin de rendre plus encore un territoire équilibré et solidaire…
(Source : La Dépêche)
[1] Selon Pierre Authier, les transferts de charges non compensés par l'Etat continuent de se creuser : «Après un différentiel de 35,8 millions en 2008, l'année 2009 s'est terminée avec un manque à gagner de près de 40 millions. Depuis 2002, c'est un montant de plus de 182 millions que le Conseil général a du prendre en charge pour régler des allocations de solidarités versées pour le compte de l'Etat». Source
[2] Le taux de pauvreté en Languedoc-Roussillon était de 18,3% en 2006. Quatre ans après, avec la crise, il s'est très certainement accentué.
[3] APA = allocation personnalisée d'autonomie, destinée aux personnes âgées.
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