Il a le culot de nous redire à Toulon : “Il faut travailler plus” et “C’est le travail qui crée le travail”. Pour sortir de la crise, il faudrait soi disant travailler plus longtemps...
C’est l’homme du record historique du chômage toutes catégories confondues : 5 millions, Sarkozy est allé les chercher avec ses dents. 5 millions qui ne peuvent pas travailler dans le monde de Sarkozy. C’est l’homme qui, en 2009 et en pleine crise, a contraint 600.000 salariés à du chômage partiel : il ne les a pas fait travailler plus mais moins et en gagnant moins, bien sûr. Il a permis, par la loi, un chômage partiel forcé à 1.000 heures par an en délestant l'Etat de 300 millions d’€.
Surtout, surtout que Sarkozy ne vienne pas dire que “Ce n’est pas sa faute” ou qu’il “lutte contre le chômage” ! Comment ose-t-il faire campagne et aller se faire prendre en photo en serrant les mains d’ouvriers pour se faire réélire ? Rarement président sortant n’aura eu un bilan aussi catastrophique et haïssable. La honte devrait le pousser à démissionner et à passer la main. Mais non, il plastronne. Car il espère, d’ici 2012, avec ses cinq grands patrons de presse complices, Dassault, Pinault, Arnaud, Lagardère et Bouygues, réussir à tromper, à mentir, à tricher sur ses vraies responsabilités.
Huit millions de pauvres. Trois millions de précaires. Trois millions de temps partiels. Cinq millions de chômeurs. 50% des 23 millions de salariés occupés gagnent moins de 1.580 euros.
Et une inégalité voulue, orchestrée, avide, sans précédent : la France n’a jamais été aussi riche, au 3e rang mondial des millionnaires. La richesse par adulte en France a triplé mais, en dépit ou grâce à «la crise», ces gains ont été concentrés en 2009 entre les patrons du CAC 40 qui ont gagné en moyenne 190 fois le Smic, les grandes entreprises françaises qui l'ont surmontée avec une explosion de leurs profits dès 2010, les 10 plus grosses fortunes amies de Sarkozy qui possèdent à elles seules 14,2 millions d’années de Smic, les 100 plus gros contribuables qui se partagent 3 milliards d’euros par an, les 5% de la population qui possèdent 50% du patrimoine. Et pas besoin de travailler pour les amis parasites de Sarkozy : en 2010, les 100 Français les plus riches se sont partagés, sans rien faire, un revenu fiscal de 2,8 milliards d’euros, constitué à 94% de revenus de leur capital.
Sarkozy, c’est un concentré vivant de la haine des riches exacerbée contre le peuple. Il est le serviteur le plus dévoué et le plus féroce des actionnaires. C’est pour leur plaire qu’il a œuvré à dépasser le record de chômeurs. Non seulement il a donné 110 milliards de cadeaux fiscaux aux plus fortunés, aux rapaces du Fouquet’s, chaque jour à ses amis les banquiers et du CAC 40, mais il a organisé l’économie de telle façon qu’il a réussi à augmenter le nombre de chômeurs officiels à 4.459.000 (+ 500.000 de sans droits). Délibérément, car il sait que c’est la meilleure façon de faire pression sur l’emploi et les salaires.
Sarkozy attise le cancer du chômage par toutes les mesures qu’il prend, puis ensuite, il s’attaque aux chômeurs eux-mêmes et à leurs droits, à leur dû, à leur assurance. Et il en profite pour développer comme Le Pen la haine des “étrangers”, comme si c’étaient eux qui prenaient le boulot des Français. Il cultive autant qu’il peut avec TF1 l’insécurité qui résulte de 45% de chômage provoqué, attisé, dans les banlieues.
C’est Sarkozy, dans sa campagne électorale de 2007, qui voulait la déréglementation boursière, qui militait pour les prêts hypothécaires, des subprimes à la française, et c’est ce monde, le sien, qui nous a entraîné dans la crise de la dette. Ce sont les centaines de milliards donnés aux banques dès 2008 plutôt qu’aux salaires et à l’emploi qui ont abreuvé les spéculateurs jusqu’à l’effondrement d’aujourd’hui. La façon dont Sarkozy et Merkel, année après année, 2009, 2010, 2011, mois après mois, cèdent aux banksters, aboutit aujourd’hui à mettre en grave péril l’Europe et l’euro.
Toutes les réponses de Sarkozy aggravent la crise. Il développe la rigueur tous azimuts, détruit le droit du travail, casse la protection sociale, la retraite, la santé, les écoles, les équipements collectifs, brade l’électricité, le gaz, la fonction et la sécurité publique. Bientôt, la SNCF : il va même y avoir des “trains privés”, le comble de la bêtise archaïque absurde. Les services privés sont plus coûteux que les services publics car ils siphonnent le fric pour les actionnaires, comme en témoignent les “ententes” entre les différents groupes “piranhas” du téléphone, les cliniques et laboratoires privés, les maisons de retraite privées…
Avec Fillon et Bertrand, chaque jour ils enlèvent des droits, rognent les congés maladies, diminuent les indemnités, le remboursement des médicaments, ils désorganisent les durées du travail. Ce sont eux qui ont fait une loi TEPA pour pousser aux heures supplémentaires ceux qui ont un boulot au détriment de ceux qui n’en ont pas. Ce sont eux qui ont de facto poussé à une durée du travail réelle moyenne de 42 heures au lieu de la durée légale à 35. Ce sont eux qui poussent l’Europe à adopter la semaine de 65 heures. Ce sont eux qui imposent ainsi un partage féroce du travail inégal, injustifié entre sans travail, sous-travail à temps partiels et sur-travail. Comment Sarkozy ose-t-il s’en prendre aux 35 heures alors que la durée réelle de ceux qui travaillent est en moyenne de 41/42 heures en France ?
Il y a 1 milliard d‘heures supplémentaires impayées, non déclarées, non majorées, et c’est l’équivalent temps plein de 600.000 emplois. C’est trop, beaucoup trop ! Avec 5 millions de chômeurs, il faudrait 32 heures. On ne fera JAMAIS reculer le chômage de masse sans réduire la durée du travail ! Ceux qui ont un boulot travaillent évidemment trop au détriment de ceux qui n’en ont pas.
Comment Sarkozy ose-t-il s’en prendre à la retraite à 60 ans quand 25% de jeunes sont au chômage ? Quand 2 “seniors” sur 3 sont au chômage, licenciés, inaptes ou malades ? Quand, dans la vie réelle, la durée réelle des cotisations est en moyenne de 36 annuités ? Il prétend qu’il “choisit de faire travailler plus longtemps plutôt que de baisser les retraites” alors que c’est, justement, le fait de fixer la durée de cotisation à 41,5 annuités au delà de 60 ans et le fait que les salariés ne peuvent pas les atteindre dans deux cas sur trois, qui aboutit à ce qu’il y ait des “décotes” et à ce que les retraites baissent ! Quel menteur, quel manipulateur !
Ce sont eux encore, Sarkozy & Fillon, qui bloquent les salaires bruts et nets, le SMIC, paralysant l’économie, taxant n’importe quoi, le tabac, les boissons sucrées et les mutuelles de santé, les indemnités des accidentés du travail, et les jours de maladie dorénavant non indemnisés. Les salariés ne peuvent plus consommer même des produits de base et l’économie se délite de ne pouvoir trouver de consommateurs pour ce qui se fabrique encore. Dans notre fabuleux pays riche, cinquième puissance du monde, le 10 du mois, des millions de gens n’ont plus que des pâtes à manger.
Voilà qu’ils veulent encore plus de flexibilité alors qu’elle règne déjà de façon meurtrière dans le travail : les suicides, burn out, accidents, maladies professionnelles augmentent. Il refuse tout contrôle sur les licenciements boursiers, spéculatifs, abusifs. Il a même inventé la sinistre «rupture conventionnelle» qui a fait perdre leur emploi, sans motif, à 600.000 salariés en trois ans.
Du travail, il y en a pour tout le monde : il faut des infirmières, des médecins, des professeurs, des ingénieurs, des informaticiens, des chercheurs, des ouvriers d’industrie, du bâtiment, du transport, des services de toutes sortes… Mais Sarkozy raréfie sciemment le travail, il supprime les indispensables fonctionnaires, asphyxie les associations, restreint tous les investissements et crédits en laissant les banques continuer sur notre dos à jouer à l’économie casino, à spéculer, à dilapider dans les îles Caïman.
Au lieu de s’en prendre à la gigantesque fraude fiscale, il s’en prend à la dérisoire “fraude sociale”. Au lieu d’imposer les fortunes accumulées, les 5% de riches qui possèdent 50% du patrimoine, il envisage une «TVA sociale» à payer par les salariés. Au lieu d’augmenter les cotisations sociales, il envisage de les supprimer. Au lieu d’augmenter massivement les salaires, il persiste à “baisser le coût du travail” (qui a déjà perdu de façon insensée 10 points en faveur des profits depuis 1983). Sarkozy refuse de contrôler les échanges, supprime les services de douanes, il refuse de lutter contre le dumping social en Europe. Il est opposé à tout SMIC européen. Il refuse de séparer banques de dépôts et d’affaires, il refuse d’interdire les ventes d’actions à découvert. Il laisse se désertifier le pays, il a livré nos industries métallurgiques Arcelor à Mittal, il laisse fermer les entreprises les plus performantes et même les PME, pourvu que ça arrange les banques et les spéculateurs. Il n’a fait que baisser l’impôt sur les sociétés, la taxe professionnelle, il laisse Total empocher 14 milliards de bénéfices, jamais les dividendes n’ont été aussi grassement versés.
Il n’y a pas de pardon pour pareil bilan. Sarkozy, “de Toulon 1 à Toulon 2”, n’est pas un homme qui lutte contre la crise : il fait semblant, c’est un bonimenteur, il a crée «la crise», il la nourrit, il l’aggrave, il essaie de s’en servir au mieux pour décourager, faire peur et se ré-imposer.
Sarkozy, c’est à la fois le fléau du chômage incarné, de la pauvreté, de la misère, la sangsue des riches et des rentiers.
(Source : Le blog de Gérard Filoche)
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