Horaires de travail décalés, bruit et chaleur dans la sidérurgie, intensification du travail dans le secteur automobile... Deux manifestations distinctes, à l'appel de la CGT et de la CFDT, ont rassemblé les salariés les plus exposés au travail pénible : métallurgie, mais aussi agro-alimentaire, construction, énergie.
Des militants CGT ont remonté une partie de l'avenue Bosquet jusqu'au siège de l'organisation patronale - où se déroulent les négociations - en portant un cercueil au son d'une marche funèbre. Une pancarte indiquait : "Ils sont plus de 20 à perdre leur vie sur les lieux de travail chaque année". "Il faut nous donner la retraite à 45 ans, comme à la police", a lancé Bienvenu Pires, 53 ans, dont "36 ans 1/2" sur des chantiers, "dans le froid, la neige, avec le marteau-piqueur".
Des manifestations se sont déroulées dans d'autres villes, à l'appel des deux confédérations. A Lyon, une centaine de personnes, selon la CGT, ont participé à un barrage filtrant et distribué des tracts aux automobilistes sur les conditions de travail des salariés de la construction.
On a souhaité, explique Rémi Jouan, secrétaire confédéral de la CFDT, "que l'on visualise ce qu'est la souffrance au travail, on a demandé (aux manifestants) de témoigner des situations qu'ils vivent". "On doit réparer cette inégalité qui frappe le monde ouvrier : entre un ouvrier et un cadre, il y a cinq ans d'espérance de vie en moins", a lancé Daniel Sanchez, secrétaire général de la fédération CGT-Métallurgie.
La CGT demande "la retraite à 55 ans pleine et entière" pour les salariés ayant effectué des travaux pénibles. Mais devant la réticence du patronat, ce point ne devait pas être au centre de cette sixième séance de négociation, le sujet étant traité en parallèle par un groupe de travail, dont le prochain rendez-vous a été fixé au 15 décembre.
La CFDT propose un accompagnement du salarié tout au long de sa carrière, et une prise en compte des périodes pénibles pour une retraite anticipée. Le financement de ce "droit individuel" à une pré-retraite doit, selon Remi Jouan, "être supporté par tout le monde", les entreprises, au nom du principe de responsabilité, les pouvoirs publics et les organismes sociaux.
La négociation, qui n'a pas encore abordé en séance le volet réparation, a permis cependant de définir les facteurs de pénibilité : les efforts physiques, un environnement agressif et certains rythmes de travail, prenant en compte également le stress lié au travail. En effet, si accidents du travail et maladies professionnelles, qui vont d'ailleurs faire l'objet d'une prochaine négociation, sont assez clairement identifiés, les facteurs de "pénibilité" le sont plus difficilement.
Les écarts d'espérance de vie entre les hommes cadres et les hommes ouvriers ont augmenté entre le début des années 80 et le milieu des années 90, les premiers vivant en moyenne 7 années de plus que les seconds, selon une étude de l'Insee publiée fin juin.
(Source : Yahoo! Actualités)
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