Notre pays vit, depuis plus de trente ans, une période de chômage de masse inédite dans son histoire. La crise de 1929 avait certes provoqué une augmentation rapide du nombre de chômeurs, mais jamais dans telle proportion ni sur telle durée.
Les deux volets du film «Le chômage a une histoire» retracent les grandes étapes du phénomène de 1967 à 1981, puis de 1981 à 2001. Ils s’appuient sur des témoignages d’hommes politiques qui étaient au pouvoir à l’époque, mais aussi sur des images d’archives, des reportages sur les hommes et les femmes sans emploi, des fictions ou des émissions de télévision.
Cette histoire est évoquée selon une double chronologie. La première est constituée des étapes de la montée du chômage : le cap des 500.000 sans-emploi, du million en octobre 1975, etc… Une autre chronologie retrace l’histoire du chômage à partir des idéologies et des événements marquants de chaque époque.
1967-1981. Le premier volet démontre que la progression du chômage commence bien avant le choc pétrolier de 1973. On peut donc percevoir les prémices de la récession dans laquelle se trouvent distinguées quatre périodes, qui constituent des repères utiles :
- "la période 1968-1973, apogée de la classe ouvrière", où la montée du chômage provoque le mécontentement, sans pour autant former une menace pour les salariés, ce qui exacerbe les revendications
- "la période 1974-1976, la crise", à l’issue de laquelle Jacques Chirac voit "le bout du tunnel"…
- "la période 1976-1981, l’austérité", pendant laquelle Raymond Barre nous explique que la France vit au-dessus de ses moyens…
- "la période 1981, à gauche toute !", où Pierre Mauroy s’affiche comme "un chef de guerre contre le chômage".
1981-2001. Ce volet met en avant le revirement libéral du gouvernement et des médias qui font l’apologie de la libre entreprise tandis que le chômage et la pauvreté progressent et que "les violences urbaines remplacent les manifestations de salariés". L’emploi y est de plus en plus précaire ("1994 : l’emploi en miettes"). La volonté de lier le franc au mark fait augmenter le nombre de chômeurs, choix politique critiqué tant par Jean-Pierre Chevènement que par Alain Madelin.
Ce documentaire, très structuré, permet de bien appréhender l’évolution d’une société française qui passe d’une économie largement administrée à une économie ouverte et libéralisée. La richesse des documents d’époque permet d’observer comment se vivait le chômage et comment on expliquait ce phénomène aux contemporains, tandis que les entretiens rétrospectifs portent un éclairage singulier sur les choix politiques et les erreurs de perception. (Georges Günther)
RENDEZ-VOUS LE JEUDI 26 JANVIER À PARTIR DE 18H au 147 rue Cardinet 75017 Paris (M° Brochant). PAF 5 euros pour la galette + buffet dînatoire.
Articles les plus récents :
- 24/01/2006 19:25 - Contre le CPE le 7 février (ou le 31 janvier…)
- 23/01/2006 20:19 - Le chômage en comédie musicale
- 22/01/2006 16:36 - A quand la gratuité des transports pour les chômeurs ?
- 19/01/2006 06:07 - L'ANPE et l'Assedic en grève le 24 janvier
- 18/01/2006 23:37 - Contre le CPE, l'UNEF ouvre le bal
Articles les plus anciens :
- 16/01/2006 18:27 - Pizza Hut à nouveau en grève
- 12/01/2006 13:50 - Licencié… pour avoir porté un bermuda
- 11/01/2006 17:59 - L'égalité des chances par la sanction
- 10/01/2006 13:45 - Résistance à l'ANPE
- 10/01/2006 13:29 - Assurance-chômage : la CGT en appelle au gouvernement