Chaque mois, ils tombent et sont commentés à la va-vite par les médias. Et on attend les prochains qui seront forcément mauvais, voire catastrophiques comme ceux qui viennent de sortir.
Les chiffres du chômage, il est préférable de les oublier rapidement pour revenir à des sujets autrement plus essentiels, de ceux qui ont fait l’actualité des derniers mois, comme le Mariage ou la Manif pour Tous, alors qu’on attend un Emploi pour Chacun.
Et le 27 ou 28 juin prochain, on nous annoncera 40.000 chômeurs supplémentaires en catégorie A, l’équivalent de la population active d’une ville de près de 100.000 habitants. C’est comme ça presque tous les mois…
Derrière ce chiffre se forme toute une cascade de répercussions extrêmement préoccupantes. Car, 40.000 chômeurs de plus, ce sont 40.000 cotisants en moins pour la Sécu, pour l’assurance-chômage, pour les retraites…
L’augmentation du chômage en 2013 devrait donc se traduire par :
• 3 milliards de recettes en moins pour la Sécu. Ou 3 milliards de déficit en plus. Ce qui revient au même !
• 5 milliards de déficit pour l’Assurance-chômage. Ce qui devrait porter la dette cumulée de l’Unédic à 18,6 milliards.
(Estimations tirées du Canard Enchaîné du 29 mai 2013.)
Mais, 40.000 chômeurs de plus, ce sont aussi 40.000 consommateurs qui voient leur pouvoir d’achat amputé de l’ordre de 30% dans la configuration la plus favorable, c’est-à-dire quand ces demandeurs d’emploi touchent des allocations à taux plein.
Chaque chômeur supplémentaire hypothèque donc tous les plans gouvernementaux visant la réduction des déficits publics et de la dette.
Seulement voilà, ce n’est pas un chômeur de plus qu’on enregistre mais 1.300 par jour, 100.000 sur 4 mois et 300.000 sur un an (dans la seule catégorie A). On comprend alors que toutes les mesures prises aujourd’hui pour redresser les comptes sont d’ores et déjà obsolètes, complètement écrabouillées par l'effet «boule de neige» du chômage.
Le gouvernement court après l'accélération de la dégradation de la conjoncture. Sur tous les fronts : Consommation, Licenciements, Pouvoir d’achat, Production industrielle, Déficits publics, Creusement de la dette…
Alors que gouverner, c’est prévoir pour anticiper, la seule prévision crédible est aujourd'hui :
• Une augmentation de l’ordre de 10% du chômage sur un an en 2013.
• Un accroissement proportionnel des déficits des comptes sociaux.
La logique arithmétique de nos élus et hauts fonctionnaires, à Paris comme à Bruxelles, ne trouvera pas d’autre solution que le renforcement de mesures de rigueur budgétaire dont on a pu constater les effets contreproductifs en Grèce, en Espagne, au Portugal…
Tous ces pays s’enfoncent sans perspective de redressement. On peut dire aujourd’hui que la France a rejoint le peloton.
Yves Barraud - Actuchomage.org
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