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Accueil La revue de presse EADS, un nouveau scandale ?

EADS, un nouveau scandale ?

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Après l’affaire des parachutes dorés Vinci et l’affaire Clearstream, voici le prochain scandale qui pourrait secouer vos moniteurs en vous laissant à nouveau "songeur" : l’affaire des stocks-options de M. Forgeard, co-président d’EADS.

Au pays de la banane, les contrebandiers sont rois.

Voilà bientôt plusieurs semaines que la direction d’EADS indiquait la fermeture du site de Mérignac, avec un peu plus de 1.000 suppressions d’emplois à la clé. Jean-Louis Borloo, ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, accompagné de Gérard Larcher, ministre délégué à l’emploi, au travail et à l’insertion professionnelle des jeunes, et de François Loos, ministre délégué à l’industrie, avaient reçu Noël Forgeard, co-président d’EADS au sujet de l’annonce faite par le conseil d’administration d’EADS de la fermeture du site industriel de Mérignac. Jean-Louis Borloo avait alors fait savoir à Noël Forgeard, au nom du Gouvernement, qu’il ne pouvait accepter une annonce brutale sans concertation préalable et sans étude d’impact, de la fermeture d’un tel site, fermeture qui concernerait 1.000 salariés. Dans un geste de bonté extraordinaire, en pleine affaire Clearstream dont le corbeau était le bras droit de ce même M. Forgeard (étranges rapprochements), le premier ministre arrivait en sauveur. Sauveur 100% économie patriotique, puisqu’il invitait les emplois préservés à aller vivre ailleurs, et donc à changer de vie, pour des raisons de "difficultés économiques". Soit.

Le 2e acte s’est joué aujourd’hui 14 juin, avec la chute "brutale" du cours de l’action EADS : le titre EADS ayant fini la séance en chute de 26,32 %, à 18,73 euros (32€ en mars), dans des échanges près de vingt fois plus importants que d’habitude. L’action EADS a finalement perdu plus d’un quart de sa valeur, avec 5,5 milliards d’euros évaporés en une seule séance. La raison évoquée "officiellement" est un nouveau retard de six à sept mois des livraisons de l’A380, lié à des problèmes de production de son très gros porteur, qui pèseront fortement sur les comptes de 2007 à 2010. On en déduit donc que non seulement il y a trop d’employés, mais aussi trop de retards : logique, quand on a du retard, on licencie.

Toute l’histoire pourrait s’arrêter là si seulement, derrière cette histoire de gros sous, ne se cachait pas un délit d’initié évident. En effet, plusieurs dirigeants d’EADS, dont le co-président français du groupe, Noël Forgeard, ont vendu massivement des parts (stock-options) d’EADS moins de trois mois avant l’annonce du 14 juin de nouveaux retards dans la livraison du très gros porteur A380.
Entre le 10 et le 17 mars, François Auque, un membre de la direction chargé du département Espace, Jean-Paul Gut, un membre de la direction chargé du marketing, de la stratégie et de l’international, M. Forgeard, ainsi que trois de ses enfants, ont vendu des actions d’EADS pour un montant financier "élevé". Selon une déclaration à l’AMF du 15 mars, M. Forgeard a vendu des stock-options qu’il possédait pour un total de 2,5 millions d’euros avant commissions. Selon une déclaration à l’AMF du 17 mars, trois des enfants de Noël Forgeard auraient vendu 42.666 actions d’EADS chacun, entre le 15 et le 17 mars, pour un prix moyen de 32,82 euros l’action.

La question qui se pose, non seulement avec l’affaire Clearstream (avril 2006), avec la fermeture de Mérignac (12 mai 2006) mais aussi avec le chute du cours de Bourse (14 juin 2006) est de savoir s’il existe encore un arbitre dans la gabegie que certains organisent aux dépends des autres.

Pour le moment le délit d’initié n’est pas établi, mais au pays des coïncidences, du CSA politisé et des copinages étrangement étroits, on est en droit de se demander s’il existe encore des pilotes dans l’avion...

Rassurez-vous, M. Forgeard ne sera pas le seul bénéficiaire de cette vente "bien sentie", puisque le retrait partiel du capital d’EADS de Daimler Chrysler et de Lagardère s’était produit avant les annonces de mardi. Souhaitons simplement qu’en plus d’être licenciés, les employés de Mérignac n’auront pas le luxe d’être des actionnaires, ou pire, de se payer le journal...

(Source : AgoraVox)

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Mis à jour ( Jeudi, 15 Juin 2006 21:04 )  

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