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Accueil Mobilisations, luttes et solidarités Chez Fabio Lucci, il est interdit de s'asseoir

Chez Fabio Lucci, il est interdit de s'asseoir

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A Alès, des salariés de Fabio Lucci sont en grève depuis un mois. Témoignage.

L'absence de clim' pendant la canicule a mis le feu aux poudres. Depuis un mois, douze des quinze salariés du hard discounter en vêtements Fabio Lucci à Alès (Gard) sont en grève. Avec le renfort de la CGT, ils se tenaient hier aux portes du magasin de vêtements et de chaussures Gemo, à Nîmes, pour persuader les clients de ne pas y entrer. Aujourd'hui, ils devraient renouveler l'opération, au niveau national, devant plusieurs enseignes : Fabio Lucci et Tati appartiennent à Vetura, détenu à 50% par le groupe Eram, propriétaire de l'enseigne Gemo.
Ils réclament de meilleures conditions de travail et l'embauche en CDI de 4 salariés qui cumulent les CDD. La direction leur a envoyé à chacun une lettre leur demandant d'accepter ses propositions, sans quoi «l'entreprise en tirerait les conséquences en se retirant à terme d'Alès». Cette menace n'a fait qu'attiser leur colère. Dont celle de Jocelyne Venerosy, 19 ans, «préparatrice, vendeuse, caissière». Elle témoigne.

«J'ai déposé mon CV en janvier. On m'a appelée deux jours après pour l'inventaire. Depuis, j'ai eu dix contrats, des CDD d'une semaine ou de deux semaines ; le plus long est de trois mois. Le matin, j'arrive un peu avant 9h30. Je vais à la réserve. Je déballe les vêtements, les étiquettes, les antivols, je les transporte sur des portants puis les agence en rayons. C'est répétitif mais ça fait partie de la fonction. On nous demande de faire quinze colis par jour d'une trentaine d'articles en moyenne [la direction de Vetura dément formellement, ndlr]. Si on ne fait pas ce nombre de colis, on nous menace de ne pas nous renouveler le CDD. On doit travailler tassés dans la réserve, sans climatisation. Début juillet, il a fait jusqu'à 43 degrés.

On m'a déjà demandé de rentrer des livraisons en manipulant le transpalette alors que nous ne sommes pas manutentionnaires [selon la direction, c'est dans leur contrat]. Normalement, ce sont les hommes, mais ils ne sont que deux. Si on veut s'occuper des clients, les responsables nous rappellent à l'ordre : «On est un hard discount, on n'a pas le temps de faire du social !»
Vers 16 heures, c'est le rangement du rayon : je ramasse les vêtements qui ne sont pas à leurs places. Tous les soirs, on passe le balai dans la réserve et le magasin. Deux jours par semaine, des équipes enchaînent sur le ménage, de 18 heures à 19h30. On fait 1.200 m2 à la serpillière avec de l'eau tiède, sans produits d'entretien. On nettoie les sanitaires à l'eau, avec une éponge, sans gants, rien. Il n'y a pas de pointeuse, ce sont les responsables qui marquent le nombre d'heures sur l'ordinateur ; ce n'est pas normal.

Il m'arrive souvent d'être en caisse, où la prise de service est obligatoire un quart d'heure à l'avance. Ce temps n'est ni rémunéré ni récupéré. On a une chaise, mais on nous interdit de nous asseoir car ça ne donne pas une bonne image devant le client. Interdiction aussi d'avoir à boire à la caisse, toujours pour une question d'image. Je prenais ma bouteille et je la cachais. Vers la fin, juste avant qu'on se mette en grève, ils nous permettaient de la garder. Les filles en rayon, même moi, on était au bord du malaise, on était avec les brumisateurs, on n'en pouvait plus. J'ai adhéré à la CGT pendant la grève, il y a une semaine, pour être au courant de nos droits. Je suis aux 35 heures, payée au Smic horaire, à peu près 957 euros net.»

(Source : Libération)

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Mis à jour ( Jeudi, 10 Août 2006 10:53 )  

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