"Le 21 décembre dernier, nous avons pris l'initiative de rendre visible cette population qui refuse l'hébergement d'urgence", a expliqué le vice-président de MDM Patrick David lors d'une conférence de presse. "Nous nous basons sur trois grands principes", a-t-il précisé : "le souhait qu'il y ait une législation interdisant de renvoyer les gens à la rue", le souhait "de leur donner un hébergement durable, et d'organiser une table ronde pour discuter d'une refonte du système d'hébergement".
Graciela Robert, responsable de la mission SDF à Paris, a affirmé pour sa part que "ces tentes sont des abris transitoires" permettant aux sans-abri de retrouver "un petit chez soi". "Avec ces tentes, ils ont récupéré leur dignité" et "un peu d'intimité", a-t-elle souligné, en assurant toutefois que son organisation proposait d'abord "un hébergement d'urgence avant de proposer une tente". "Ces tentes leur permettent de ne pas avoir peur de dormir dans un dortoir, de se faire voler leurs affaires", a-t-elle ajouté. "C'est mieux que les trottoirs, mais ce n'est pas la solution. La solution, c'est l'hébergement, mais pas l'hébergement pour quelques jours, qu'ils refusent souvent".
Le gouvernement n'a jamais caché son opposition à cette opération de MDM. La ministre déléguée à la Cohésion sociale Catherine Vautrin a nommé la semaine dernière Agnès de Fleurieu, présidente de l'Observatoire national de la pauvreté, comme médiatrice "pour trouver une solution au problème posé par les tentes" pour les sans-abri. Du côté de la mairie de Paris, Bertrand Delanoë souhaite leur disparition mais uniquement si l'Etat s'engage à construire des centres d'hébergement. Il a adressé mardi une lettre à Mme Vautrin pour demander notamment que l'Etat mette en oeuvre un plan régional de construction de places d'hébergement "car le déficit est de près de 5.000 places, sachant que Paris concentre actuellement la moitié des places". M. Delanoë souhaite que les financements de l'Etat puissent permettre à ces centres d'hébergement "de rester ouverts la journée et de fonctionner toute l'année, afin d'améliorer leur fonctionnement pour que les personnes sans domicile acceptent de s'y rendre".
L'installation des tentes dans Paris a déjà été marquée par plusieurs incidents. MDM note qu'une douzaine ont disparu et que quatre autres ont été incendiées samedi soir rue de Maubeuge dans le Xe arrondissement, sans faire de victimes. "On va peut-être porter plainte pour dégradation de propriétés privées", a indiqué Patrick David.
(Source : Le Nouvel Obs)
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