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La lettre de l'Observatoire des Inégalités

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Lettre de l'Observatoire des inégalités n°37, octobre 2006.

Les niveaux de vie et les inégalités sociales : un rapport du Conseil national de l’information statistique
Le pré-rapport du Conseil national de l’information statistique (CNIS), intitulé "Les niveaux de vie et les inégalités sociales" est désormais en ligne. Il donne les grandes lignes de ce que pourrait être à l’avenir l’information statistique sur les inégalités en France. Un gros travail qui a rassemblé de nombreux chercheurs. Il souligne notamment les lacunes qui existent en France dans la prise en compte de certaines sources de revenus (issus du patrimoine par exemple). En revanche, il comporte peu d’éléments sur les inégalités hommes-femmes, les inégalités dans le domaine de l’éducation ainsi que des pratiques culturelles et de loisirs. Le groupe de travail préconise enfin la publication d’un document annuel et... d’un site Internet.

L’une des raisons qui a poussé à la création de l’Observatoire des inégalités est justement le déficit d’information statistique (voir notre article), on ne peut donc que se féliciter d’un tel projet. On notera que l’Observatoire des inégalités, premier site d’information en France sur le sujet, n’a pas pu, faute de moyens, participer aux travaux du CNIS. Il n’a pas non plus été auditionné...

Le premier baromètre des discriminations à l’embauche
Les résultats du premier baromètre des discriminations à l’embauche révèlent, sans vraiment de surprise, qu’avoir plus de 50 ans, porter un prénom à consonance étrangère et notamment maghrébine, être handicapé ou une femme seule avec des enfants ne sont pas des atouts pour l’obtention d’un emploi. Un cadre d’origine maghrébine a par exemple six fois moins de réponses positives qu’un candidat «français de souche» pour le même poste. Ces discriminations ont été mises au jour à la suite d’un «testing» basé sur l’envoi de 6.400 curriculum vitae sur une année sur toute la France. A l’avenir, cet outil permettra de mesurer les progrès en matière de lutte contre les discriminations. Cette étude a été conçue par un laboratoire de recherche de l’Université Paris I et réalisée par la société Adia, spécialisée dans le travail temporaire.
A quand un baromètre de la précarité, qui frappe en particulier les jeunes, les femmes, les moins qualifiés et par conséquent les étrangers... ?

854 millions de personnes sous-alimentées dans le monde
854 millions de personnes sont sous-alimentées dans le monde et ce chiffre n’a pas diminué depuis dix ans selon le rapport annuel sur l’insécurité alimentaire de la FAO (Food and Agriculture Organisation). On est très loin de l’un des objectifs du Millénaire pour le développement qui était de réduire de moitié d’ici 2015 le nombre de personnes souffrant de la faim. Heureusement, certaines régions du monde ont vu leur situation alimentaire s’améliorer comme l’Asie, le Pacifique, l’Amérique latine et les Caraïbes. Ces résultats sont encourageants mais ils restent très lents. Beaucoup de travail reste encore à faire pour espérer éradiquer dans un avenir proche les problèmes de sous-alimentation dans le monde, pourtant beaucoup plus riche aujourd’hui qu’hier.

Aggravation de la pauvreté pour les plus fragiles, selon le Secours catholique
La situation des personnes déjà fragilisées par la pauvreté s’aggrave, indique le dernier rapport du Secours Catholique, réalisé à partir de statistiques sur les personnes accueillies en 2005. Globalement, le nombre de personnes accueillies n’a pas augmenté depuis 2003, mais ses centres d’accueil ont vu plus de travailleurs pauvres, plus de chômeurs non indemnisés qui basculent dans le camp des allocataires du RMI. Fait important, alors que leur niveau de pouvoir d’achat (hors logement) est identique à celui de 2000, beaucoup de personnes reçues par le Secours catholique sont appauvries par le poids grandissant des loyers, non compensé par une hausse des aides au logement.

Les quartiers sensibles toujours plus inégaux
Les inégalités entre les Zones urbaines sensibles (ZUS) et les autres quartiers ont augmenté dans de nombreux domaines indique le dernier rapport de l’Observatoire national des zones urbaines sensibles. Qu’il s’agisse de l’emploi, où l’on constate un taux de chômage deux fois supérieur, de la réussite scolaire où le taux d’obtention du brevet des collèges est inférieur à 13 points par rapport aux établissements hors ZUS, du revenu des ménages inférieur à 42%, de la santé, tous ces indicateurs montrent un écart important entre les conditions de vie des habitants des ZUS et celles du reste de la population urbaine.
Ces chiffres nous apportent, une nouvelle fois, des éléments sur l’origine du malaise ressenti dans ces quartiers populaires, malaise qui constitue l’un des moteurs de la violence d’une partie de la jeunesse. Un document qui pourrait servir de base pour des politiques ayant pour objectif d’améliorer la situation des banlieues.

Mieux connaître les sans-abri : une enquête de l’Insee
L’INSEE publie dans le n°391-392 d’octobre 2006 de "Economie et Statistique" les résultats d’une enquête menée auprès de sans-abri «fréquentant les services d’hébergement ou les distributions de repas chauds». Combien sont-ils ? Le fait d’être sans-domicile a-t-il forcément un lien avec la situation familiale, avec des événements survenus dans l’enfance ou à un traumatisme récent, avec les difficultés d’accès au logement, etc ? Autant de questions auxquelles cette enquête tente de répondre.
L’accès aux soins et les problèmes de santé spécifiques à cette population sont également abordés. Ces résultats permettent de mieux connaître les sans-abri, leurs préoccupations, leurs problèmes quotidiens, leurs modes de vie. Au terme de cette enquête, Marie-Thérèse Join-Lambert, Inspectrice générale honoraire des affaires sociales, ancienne Présidente de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale, s’étonne “que les acteurs politiques et sociaux, les médias, l’opinion tardent à se saisir de ces analyses, qui invitent à l’adoption de problématiques nouvelles d’analyse et d’action, plus collectives, et moins exclusivement centrées sur les individus et leurs comportements”. A l’heure du lancement par le gouvernement du plan-hiver 2006-2007 qui prévoit pour les sans-domicile 100.000 places dans les centres d’hébergement, il paraît plus que nécessaire de réfléchir à de réelles politiques d’aide à ces personnes.

La carte "famille nombreuse" étendue aux étrangers
La carte famille nombreuse, qui donne notamment droit à des réductions dans les transports en commun, devrait être étendue à l’ensemble des résidents en France. Créée en 1924, elle est en effet accessible uniquement aux Français, aux originaires d’une partie des anciennes colonies françaises et aux ressortissants de l’Union européenne. La Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) a jugé discriminatoire, par délibération du 18 septembre 2006, l’article 44 d’une loi budgétaire du 22 mars 1924. Il reste maintenant au gouvernement à proposer aux députés l’abrogation de cet article 44 afin que les familles étrangères concernées, en situation régulière, puissent bénéficier des mêmes avantages. La carte famille nombreuse venait d’être rénovée par le gouvernement, via notamment la mise en place de partenariats avec quelques enseignes de la distribution ou des services. Pourtant, à l’heure de la lutte contre les discriminations, personne n’avait songé à l’étendre aux étrangers...
Reste la question essentielle, que personne n’a posée : a-t-on vraiment besoin d’aider le troisième enfant plus que les autres ? En pratique, il coûte même plutôt moins cher compte tenu des frais fixes. Il serait plus juste de réduire certains tarifs dès le premier enfant, ce qui profiterait aux familles nombreuses comme aux autres. Ainsi par exemple, élever l’âge de la gratuité de 4 à 6 ans dans les transports et celle du demi-tarif de 12 à 14 ans serait logique, compte tenu de l’allongement de la vie, et socialement beaucoup plus utile qu’une réduction de 10% dans l’électroménager pour les familles de plus de trois enfants. Mais cela, il n’en est jamais question.

Les conditions du travail en France
L’univers de travail des ouvriers n’a rien à voir avec celui des cadres...

Les très hauts revenus
En 2005, Lilianne Bettencourt a touché des dividendes équivalents à 15.700 ans de Smic.

Un ouvrage inégal : L’État des inégalités en France
L’Observatoire des inégalités vient de publier "L’état des inégalités en France 2007" aux éditions Belin. Un panorama qui constitue une première en France. Pour Pierre Boisard, CNRS, rapporteur au Conseil de l’emploi des revenus et de la cohésion sociale (CERC), l’ouvrage reste... inégal.

Inégalités de revenus : en hausse ou en baisse ?
En 8 ans, le revenu des 10% les plus riches a augmenté de 4.700 euros de plus que celui des 10% les moins riches. Pourtant, officiellement, les inégalités restent stables. Le point de vue de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.

Réussite scolaire : comment réduire les inégalités ?
Quelle est l’origine des inégalités à l’école et que faire pour les réduire ? Un point de vue de François Jarraud à partir d’une récente étude de l’INSEE. Extrait du site du Café pédagogique.

Donner de vraies chances aux jeunes, ces retraités d’après-demain
Les jeunes d’aujourd’hui subissent plus durement qu’hier la précarité du monde du travail. A qui la faute ? Comment sortir de cette situation ? Une analyse du sociologue Louis Chauvel, extrait de la revue de la CFDT.

Handicap et accès à l’emploi : efficacité et limites de la discrimination positive
Quelle est l’efficacité réelle des politiques de discrimination positive destinées à favoriser l’accès à l’emploi des personnes en situation de handicap ? Christine le Clainche (Ecole Normale Supérieure de Cachan, Centre d’Etudes de l’Emploi) et Geert Demuijnck (Université Catholique de Lille, CREE, LEM) présentent les résultats de leur enquête.

Famille et inégalités sociales
Les familles ne sont pas dans un état d’apesanteur sociale. Elles subissent des inégalités. Et elles participent aussi à leur construction ou à leur maintien. Clotilde Lemarchant, sociologue à l’Université de Caen, nous livre son analyse (Article extrait des Cahiers français, n° 322, pp. 39-45).

Tous ces articles sont à lire sur l'excellent site www.inegalites.fr

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Mis à jour ( Samedi, 02 Décembre 2006 08:54 )  

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