"Les réorganisations annoncées par le Conseil de modernisation des politiques publiques [...] remettent considérablement en cause les missions des ministères chargés de l'Emploi, du Travail, de la Santé et de la Solidarité", déclarent les syndicats CGT, UNSA, CFDT, SUD et FO des ministères concernés ainsi que le Syndicat national des inspecteurs de l'action sanitaire et sociale (SNIASS) dans un communiqué diffusé vendredi.
"Ces missions sont franchement réorientées vers la notion d'ordre public. On passe de l'aide aux populations les plus fragiles ou en difficulté à leur contrôle", assurent-ils. "Ainsi, certaines DDASS (Directions départementales des affaires sanitaires et sociales) ont été sollicitées par les préfectures pour s'occuper des enfants étrangers pendant que leurs parents sont interrogés dans les commissariats de police" lors d'interpellation pour des contrôles de papiers, selon eux. "Ainsi, l'accès à la nationalité française ne sera plus le même selon qu'on réside à Marseille ou à Nantes. Il n'y aura plus de régulation nationale, ce seront les préfets et les élus locaux qui décideront", dénoncent encore les organisations syndicales. "Ainsi, ceux qui recherchent un emploi devront accepter les postes qu'on leur indiquera sous peine de perdre leurs indemnités : c'est le retour du travail obligatoire", affirment-elles.
"Ces restructurations remettent en cause l'existence même de l'administration sociale. Elles sont menées sans tenir aucun compte des réflexions et positions des agents et de leurs représentants. [...] Les organisations syndicales s'opposent à cette régression généralisée du rôle social de l'Etat", poursuit le communiqué qui annonce une "assemblée générale de l'ensemble des personnels des ministères concernés", le 20 décembre à Paris.
L'initiative des organisations syndicales intervient alors que les principaux syndicats de l'Inspection du travail appellent à une grève illimitée à partir de lundi concernant le contrôle du travail illégal des étrangers, afin de protester contre les missions que le gouvernement veut leur imposer, selon eux, pour les expulsions de sans-papiers. "Les opérations conjointes" entre les services de lutte contre le travail illégal et la police "tendent à transformer les agents de contrôle de l'Inspection du travail en auxiliaires de police pour permettre d'atteindre l'objectif' de 25.000 expulsions en 2007 claironné" par le ministre de l'Immigration Brice Hortefeux, selon un communiqué des syndicats CGT, SUD et FSU.
(Source : La Tribune)
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